lundi 5 août 2019

Il n'y a pas deux feedbacks...

Le feedback !
Parlons un peu de cette formidable ressource.
Je regardais cette vidéo de quelques minutes qui en parle fort bien...


Je suis en parfait accord avec tout ce qui est dit dans cette vidéo à une courte exception près... et c'est celle du "feedback correctif".
Le but ici n'est pas d'ouvrir ou de réouvrir le débat sur ce qui définit ou non le feedback, mais plutôt de s'intéresser aux effets du feedback, plutôt qu'à l'émetteur du feedback... En fait, un peu comme on prépare une présentation pour un auditoire spécifique ce qui ne peut se faire qu'en se mettant dans les chaussures dudit auditoire, on prépare un feedback en se mettant dans les chaussures de celui qui va le recevoir. Donner du feedback, c'est faire une présentation dont l'objectif est d'obtenir un changement d'attitude de la part de la personne à laquelle on s'adresse.
Lorsque vous donnez du feedback dit "correctif" ou "constructif", quelle que soit la façon ou le bout par lequel vous prenez l'exercice, il s'agit de mettre en valeur quelque chose qui ne va pas, qui pourrait aller mieux, qui doit progresser. Donc, quelle que soit la manière de l'exprimer, vous signifiez à la personne qu'elle n'est pas okay, qu'il manque quelque chose.
On pourra toujours arguer que l'intention n'est pas de pointer ce qui ne va pas, mais d'indiquer les résultats futurs, je pense que la personne n'est pas idiote et qu'elle saura parfaitement identifier où l'on veut en venir et trouver d'elle-même à quelle défaillance il est fait référence !
Le problème est que ce type de feedback porte un nom : critique.
Et qu'il est bien connu que la critique ne marche pas lorsque l'intention est d'accompagner l'autre dans l'accomplissement de son potentiel. Toutes ces périphrases "constructifs, bienveillants, etc..." ne me semblent être là que pour donner une justification à notre envie de dire ce qui ne va pas...
Je pense que ce qui rend le feedback difficile (si c'était facile, tout le monde en donnerait), c'est qu'un feedback ne peut que qu'être positif. Tout le reste revient à de la critique.
La difficulté pour la personne qui le donne, c'est qu'elle va devoir faire confiance à la personne qui le reçoit et se convaincre que c'est elle qui trouvera les ressources pour identifier ce qui ne va pas et le corriger d'elle-même.
Dale Carnegie, le gourou de la relation interpersonnelle, l'écrivait en 1936 dans son best-seller "How to win friends and influence people", que je vous recommande chaudement si vous ne l'avez pas encore lu ou si vous l'avez lu il y a longtemps : « La critique est futile parce qu'elle met une personne sur la défensive et lui fait généralement s'efforcer de se justifier. La critique est dangereuse parce qu'elle blesse l'orgueil précieux d'une personne, blesse son sens de l'importance et suscite du ressentiment. »
Nous sommes en 2019, et s'il est une chose qui n'a pas changée depuis 1936, c'est bien celle-là !


Aucun commentaire: