Changement et feedback

Il y a évidemment de la valeur dans tous les feedbacks que vous recevez ou que vous allez chercher.

Le point de vue des autres est éminemment précieux. 

Toutefois, l'autre ne détient pas plus la vérité que vous et la valeur du feedback n'existe qu'à l'aune de ce que vous en faites et de la manière dont vous allez l'interpréter et le faire vivre dans vos attitudes et vos comportements.

Vouloir aligner vos modes de fonctionnement uniquement sur les feedbacks que ceux-là génèrent risque de ne conduire qu'à des stéréotypes... Le feedback est une matière meuble, subjective et très personnelle. Elle se manie avec précaution. Mais encore faut-il en disposer ! 

Do it like Chris Rock...

Il est sûrement difficile d'encaisser une gifle devant plusieurs millions de téléspectateurs en pleine animation d'un événement très suivi et attendu.

C'est ce qu'a vécu Chris Rock lors des Oscars 2022. Si vous étiez sur Terre ces derniers jours, vous avez probablement entendu parler de cet incident.

La réaction de Will Smith et la gestion des émotions sont au cœur de cet événement. Mais je trouve que la réaction de Chris Rock n'a pas reçu toutes les louanges qu'elle mérite. 

Face à ce type de comportement, décalé, surchargé d'émotions, presque absurde, il serait aisé de rentrer dans le "drama", et puisqu'il s'agit des Oscars de jouer l'outrage, l'escalade et de surjouer la souffrance et le pathos... il serait aussi tentant de vouloir remettre Will Smith à sa place, de tenter de le rabaisser et de lui montrer, devant témoins, à quel point son attitude est inacceptable.

Chris Rock n'en a rien fait. Un moment de surprise, pas même une main sur la joue, un commentaire : "Je viens de me faire démonter la tête par Will Smith. L'un des moments les plus intéressants de la télévision...". Will Smith surenchérit et interprète brièvement un rôle que nous ne connaissons que trop bien en ce moment : celui du fort à bras, du mafieux de service et ajoute : "Get the name of my wife out of your fucking mouth!...". C'est grossier, c'est insultant et c'est "embarrassing"...

Mais Chris Rock ne mord pas à l'hameçon. Il enchaîne, en dépit de sa détresse et de la solitude dans laquelle il se trouve : "Oscar du meilleur documentaire..."

Il a compris que ce qui se passe ne parle pas de lui, de sa blague, de cette cérémonie. Ce qui se passe, c'est l'expression d'une névrose profonde, celle de Will Smith. Il a compris que la surenchère ne mènerait nulle part. Il a compris qu'il vaut mieux en rester là. Et il gère son émotion, avec un talent et un métier impressionnant. Il ne fait plus aucune référence à ce qui s'est passé. Il remet la cérémonie sur ses rails. Il rallie le bon espace-temps !

Je ne sais pas ce qui va advenir et quelles seront les conséquences pour les deux protagonistes de cet événement, mais ce que je sais c'est que Chris Rock nous a donné un bel exemple de maîtrise et d'à-propos. 

Reste pour lui à se remettre d'un événement aussi traumatique. L'humiliation, de tout ce que nous avons à vivre, est sans doute la pire des expériences possibles. 

Que dirait une chauve-souris ?

La conscience est une bénédiction et un miracle... mais cela peut aussi se transformer en une malédiction.

Nous venons au monde avec en nous une nature profonde. Une animalité bienveillante. Une programmation archaïque, expression de millions d'années d'évolution et d'adaptation. Nous nous sommes lentement adaptés à nos environnements, adaptés à notre monde. Cette évolution a étrangement donné naissance à la conscience. Cela n'était sans doute pas prévu. 

Qui dans le règne animal est conscient ? Une chauve-souris pourrait-elle nous dire ce que cela fait que d'être une chauve-souris ? Peut-être. Peut-être pas. Mais ce qui est sûr, c'est qu'une chauve-souris n'aspire à devenir autre chose qu'une chauve-souris. Tout comme un chêne ne s'exercera jamais à vouloir devenir un lilas ou une vigne vierge... La nature profonde du vivant s'exprime dans la perfection de ce qu'elle est. Un arbre est un arbre et le reste. Un chien est un chien. Une jonquille est une jonquille.

Il devrait peut-être en être de même pour nous, humains, qui gagnerions peut-être à laisser s'exprimer en nous cette nature profonde et à apaiser ce besoin de devenir quelqu'un pour nous abandonner à être et à n'être que qui nous sommes.

Retrouver l'enfance...

La question se pose : je veux changer ! Je veux devenir quelqu'un de meilleur...

Personne ne change. Je ne le pense pas. Nous devenons lentement qui nous sommes ou nous passons définitivement à côté de notre sujet ! Pour la plupart, nous avançons sur le chemin qui consiste à reconnecter ce que nous avons d'authentique et de profond en nous à nos comportements, à la façon dont nous recevons les autres, avec le monde, avec notre histoire personnelle...

Pourtant, c'est un pouvoir que nous avons tous déjà connu. Tous les enfants possèdent ce pouvoir, celui d'être dans l'évidence de l'être. Nous le perdons tous. Le but du jeu de la vie est de le retrouver.

Peu y parviennent, il semblerait. 

C'est une tâche ardue.

Mais au moins cela nous donne à tous un but... et à voir jouer les enfants, libres et magnifiques, cela fait envie !

Ce que fait un acteur face à un rôle...

Je l'ai souvent entendu : quelle chance avez-vous, vous, les acteurs, de pouvoir vivre dans des personnages différents, changer de peau à loisir !

Si seulement cela pouvait être vrai ! Si seulement nous avions, nous humains et acteurs, la possibilité de changer de peau, de nous dévêtir de notre psyché pour aller en endosser une autre, chaque soir... 

C'est évidemment impossible, même si cela alimente l'imaginaire collectif sur ce beau métier d'acteur !...

Une actrice n'a rien d'autre qu'elle-même pour travailler et endosser un rôle, ce n'est pas changer de personnalité, c'est au contraire se débarrasser en elle de tout ce qui n'est pas le rôle. Le travail de l'actrice est un travail de tri, de déconstruction pour trouver dans les replis de son âme, ce qui correspond au mieux à l'âme imaginée du personnage qu'elle doit incarner ! 

A moins de faire ce travail, qui permet à toute actrice de rester authentique, vous assistez à ce qui peut se faire de pire et de plus grotesque dans son résultat : fabriquer. 

Bien sûr, dans votre vie quotidienne, cela peut vous servir ! Si vous voulez rappeler le cadre à votre équipe ou à vos enfants, voire à votre mari, vous pouvez vous aussi vous débarrasser de tout ce que vous avez en vous de féminin et d'enveloppant pour ne garder que la rebelle et colérique qui habite en vous ! Et la laisser prendre la main quelque temps ! 

Vous le verrez, c'est intéressant !

Psycho...

Responsabilité...

Nous y revenons et nous y reviendrons toujours !

J'entends dire que le peuple russe n'est pour rien dans ce qu'il lui arrive et que Poutine, ce dictateur psychopathe, va lui rendre la vie plus difficile que jamais.

C'est une vraie question. Dans quelle mesure le peuple russe est-il responsable de ses leaders (car Poutine n'est pas seul. Ils sont mêmes très nombreux à lui prêter main forte...) et d'une manière générale, jusqu'où somme-nous collectivement responsables de ceux qui nous dirigent ?

La réponse devrait être : 100%. 

La vérité est sans doute quelque part, et cela mérite une réflexion philosophique, sociale et psychosociale profonde. 

La réalité n'en demeure pas moins que le monde a laissé s'installer à la présidence de l'une des principales puissances militaires et nucléaires un homme dont la nature psychopathologique n'avait échappé à personne.

Le trait principal des psychopathes, c'est écrit dans tous les manuels de psychologie, est qu'ils se moquent de la vie des autres pourvu que leurs besoins propres soient satisfait. 

Poutine n'est pas fou. Il se fout de nous, de tout. Il n'y a que lui qui compte... Et il a bien l'intention de partir en laissant sa marque diabolique dans l'Histoire... 

Voir là où les autres ne voient pas...

Il y a ce que nous voyons...

Et il y a ce que nous ne voyons pas...

Non pas parce que ce n'est pas visible, mais parce que nos croyances, nos représentations nous en empêchent.

Une façon de voir mieux et de voir plus est d'accroître notre conscience de ce qui nous entoure, d'aiguiser notre regard et notre sensibilité pour voir et parfois même sentir qu'il y a quelque chose à voir...

Vous connaissez cette histoire qui dit que les Indiens d'Amérique (oui, on les appelle toujours ainsi, même si à l'évidence, Christophe Collomb n'a pas découvert les Indes ) ne parvenaient pas à voir les caravelles des Conquistadores, parce que ces navires sortaient à ce point des représentations qui leur étaient possibles... Seuls les Chamans et leur regard aiguisé sur leur environnement ont su deviner l'écume que généraient ces navires pour parvenir à visualiser l'impensable ! Et pouvoir ensuite le transmettre à leurs pairs.

Cette conscience porte un autre nom : expertise.

Devenir expert c'est voir là où les autres ne voient pas. C'est connaître parfaitement le paysage qui nous entoure pour être parfaitement sensible à la moindre de ses modifications...

On me demandait récemment ce que j'entendais par "être professionnel" : cela en fait définitivement partie !

De l'usage du verbe "partager"...

Si, au moment de lui faire votre déclaration, vous avez dit à votre compagne d'alors :

"Je veux te marier !"

Il est possible que dire : "Je veux te partager mes idées" sonne juste à vos oreilles !

Si vous seriez plutôt de ceux qui lui aurait confié : " Je veux me marier avec toi", alors "Je veux partager mes idées avec toi" sonnera bien plus juste !

Il n'y a là rien qui prête à s'offusquer. La langue française est vivante. Mais quitte à faire une faute de français, autant que ce soit en conscience. Il en est qui ne vous le pardonneront pas... et il serait dommage que votre futur époux soit du nombre...

Un jour viendra...

Vincent van Gogh, via Wikimedia Commons

Un jour viendra où il sera trop tard.

Où ces rêves, ces envies, ces possibles se fermeront. C'est dans l'ordre des choses.

Si vous aviez à vous projeter, à envisager cette journée (imaginaire), que regretteriez-vous ?

Quel projet n'avez-vous pas mené qui pourtant vous tenait tellement à cœur ? Quelle envie n'avez-vous pas assouvie qui pourtant vous semblait si belle ? Quel voyage ? Quelle mission ? 

Nous nous donnons des délais, des excuses et les bonnes raisons pour ne pas agir aujourd'hui abondent... Nous en oublions que vient un jour ou ces excuses cesseront d'être utiles. Un jour viendra. Il sera trop tard.

Mes trois conseils que vous ne suivrez pas !

Les bons conseils fleurissent sur le Net et il est aisé de se demander pourquoi nos vies sont si complexes et chaotiques quand il suffirait de les appliquer pour que tout s'apaise et se pare d'évidence !

Ces bons conseils ne marchent pas. Vous l'avez pour la plupart déjà constaté.

Mais que cela ne m'empêche pas de vous en donner quelques-uns, avec pour seule certitude, celle que vous ne les suivrez sans doute pas, que vous les ignorerez jusqu'au jour où leur évidence vous apparaîtra !

Je commence.

Nous passons la moitié de nos vies à dormir. C'est énorme. C'est même étouffant ! Mon premier conseil concerne donc la literie. Elle devrait être plus onéreuse que votre voiture, dans laquelle vous ne passerez que quelques heures par jour et encore, si vous êtes malchanceux ! Un lit de qualité, c'est un sommeil de meilleure qualité et c'est donc une vie plus énergique. Votre corps a besoin de se régénérer dans le sommeil et ce moment de réparation est si important qu'il mérite le meilleur lit possible ! C'est l'évidence ! Mais je le sais, vous ne changerez pas votre literie, pour toutes les bonnes raisons du monde ! Vous devriez !

Nous passons une bonne partie du temps restant à travailler, c'est à nouveau énorme et désolant, mais c'est ainsi ! Mon second conseil concerne donc votre emploi. Celui-ci devrait vous plaire, vous émouvoir, vous stimuler, éveiller votre curiosité, vous enthousiasmer, vous émoustiller le soir en vous couchant et le matin en vous réveillant. Cela vous paraît idiot et presque utopique ? Alors faites ce qu'il faut pour changer de boulot, vous n'êtes pas dans le bon ! Cela vaut pour tous les jobs... "The great resignation" aux Etats-Unis nous montre bien que cela est possible ! Vite une "Grande démission" française ! Dont vous ne ferez pas partie, j'en suis bien certain, mais tant pis !

Enfin, après avoir dormi et travaillé, ce qu'il nous reste de temps, nous le passons avec nos compagnons de route, nos épouses et nos époux, nos compagnes et nos compagnons, nos pacsées et nos pacsés ! Choisissez bien cette dernière ou ce dernier ! Qu'il vous surprenne un peu tous les jours. Qu'elle vous fasse rire au moins une fois la semaine. Qu'elle vous émeuve. Qu'il pleure devant un film à l'eau de rose. Qu'elle vous aide dans les coups durs et qu'il vous prenne dans ses bras quand c'est nécessaire. Trop de couples se déchirent sans raison. Si vous n'êtes avec celle ou celui dont vous rêvez, alors vous connaissez l'adage : mieux vaut seule que mal accompagnée, et c'est encore une fois l'évidence ! Mais je le sais, vous n'êtes pas prêt de quitter qui que ce soit... Je le comprends.

Ces trois conseils couvrent 100% de votre temps de vie. Trois conseils simples et qui eux, vraiment, peuvent changer le reste de votre vie. Bien plus que de télécharger une nouvelle app ou lire un nouveau bouquin de développement personnel. 

Les suivre serait bien sûr absurde ! Pourtant, un jour viendra, je le sais ou vous reconnaîtrez avec moi que ce n'était pas si bête et qu'en suivre un... ou deux... pourrait bien vous la changer, cette vie !

Ils sont partout...

Les autres.

Ils sont là, tout autour de nous et nous sommes tous l'autre de quelqu'un !

Et ces autres ne pensent pas comme nous, ne croient pas comme nous, n'ont pas les mêmes peurs que nous, ne voient pas le monde comme nous. Les autres sont aussi différents de nous qu'il est possible de l'être, chacun à leur façon vis-à-vis de nous et vis-à-vis de chacun d'entre eux.

C'est cela la complexité humaine.

La surcomplexité humaine.

Le feedback ne parle pas de vous...

Donner et recevoir du "feedback" est un art.

En ce sens que savoir donner et savoir recevoir du feedback exige un réel apprentissage et mobilise un réel savoir-faire.

Ce savoir-faire est précieux. Plus encore. Parce qu'il n'est pas possible à un individu de se connaître et de se développer autrement que par l'altérité. L'humain se nourrit du regard de l'autre pour évoluer, pour avancer et pour se réaliser. L'artiste a besoin de son public, le manager de la reconnaissance de ses pairs et de son organisation. Le sportif de ses médailles.

Et pourtant, en dépit de cette nécessité, cette source si importante à notre évolution est tarie par manque de connaissance et de compétence.

La plupart du temps, le feedback est donné comme un avertissement des risques auxquels nous nous exposerions si nous présentions ce texte, adoptions ce logo ou signions ce contrat. L'aversion de l'humain au risque et à ses conséquences conduit en général à ne recevoir que des commentaires durs et directs... Mais ces commentaires ne sont là que pour nous éviter une souffrance future. 

Le feedback ne doit pas être une question de personne, mais une question de travail. Lorsque nous demandons du feedback, toujours se demander si la personne que nous sollicitons saura reconnaître ce travail et partager avec nous sa compétence d'une manière qui nous soit utile et mobilisable. 

Le reste n'est que de la critique ou rassurance (ce qui est presque pire).  

La mesure et l'usure...

Le système est paresseux et cette paresse conduit bien souvent à l'idiotie.

Il se focalise sur ce qu'il est facile de mesurer : quelle note as-tu reçue ? Combien de "Like" a la page Facebook de cette musicienne ? Combien de contacts LinkedIn à cette influenceuse ?

Et toutes ces mesures absurdes ne nous renseignent que de manière absurde. Nous ne sommes pas la note que nous recevons, nous ne valons le nombre de "like" de nos pages et le nombre de nos contacts n'est pas le fruit d'un travail et d'une reconnaissance, mais le fruit d'un marketing du nombre et non de la valeur...

Ce qui est important ne se mesure pas. Et la mesure de ce qui ne se mesure est le discernement, l'art de la nuance, la démarche de compréhension. On peut se désoler de ce que le système ne soit que le système et s'agacer de ce qu'il nous impose, mais cela ne veut pas forcément dire qu'il soit nécessaire de lui céder.

The place to be...

Au centre de la scène.

Là où tout le monde vous voit.

Là il peut se passer quelque chose, là où vous êtes le centre de l'attention.

C'est là que cela se passe. 

Inutile de rester caché.

Dès lors le but devient bien de viser le centre de la scène, de s'équiper pour être prêt, pour y être à son aise, décidé et professionnel.

Quoi d'autre ?

A la toute dernière minute !

Si vous êtes comme beaucoup et avez une tendance à attendre la dernière minute pour agir, il est possible que vous ayez un problème qui mérite d'être résolu. 

Attendre la dernière minute est une habitude qui peut coûter cher ! 

Pourquoi, alors que nous avons tous conscience de la valeur de l'anticipation, tombons-nous dans ce piège ? Sans doute, entre autres, parce que nous ne sommes pas doués avec la projection dans le temps long. Nos ancêtres ne devaient que survivre à court terme, le long terme n'existait pas. Pas de grandes réunions à planifier, de séminaires à envisager. Vivre aujourd'hui, espérer ne pas mourir demain et c'était tout.

Mais ce n'est pas parce que nous ne sommes pas doués qu'il n'est pas possible de planifier à l'avance et de se soulager du stress de la dernière minute.

Si ce que voyez venir est certain, mesurable dans le nombre des variables qui le compose, et si attendre la dernière minute pourrait bien vous coûter cher, avoir la discipline de la planification peut rapporter gros !

Mon truc : jouer de l'imaginaire et jouer de ce que nos ancêtres nous ont légué : la crainte dans le court terme et l'imaginaire...

"Et si cela devait arriver demain, que ferais-je ?..."

Cela ne marche pas à tous les coups, mais au moins, je me suis prévenu !

Quand la pression monte.

Tout ce qui est bloqué aura tendance à s'accumuler.

Principe fondamental de la physique. Construire un barrage sur une rivière et une réserve d'eau se constituera en amont de ce barrage.

Avec cette accumulation, la physique nous enseigne aussi que la pression exercée sur le barrage ira s'accroissant et que pour résister à cette pression il est nécessaire de construire un barrage assez solide. Faute de quoi, la vallée sera inondée, des villages noyés, des gens mourront. Il est aussi possible, en cas de problème, de disposer d'évents qui autorisent le surplus d'eau à franchir le barrage pour ne pas remettre tout l'édifice en question... 

Il en est de même avec nos psychés !

Tout ce que nous bloquons : peurs, angoisses... s'accumulent et finissent par créer une pression immense. 

Le barrage est souvent solide. Mais il peut arriver qu'il lâche. Et ce sont les passages à l'acte. Les colères et les frustrations exprimées. Nos rêves sont les évents. Ils nous indiquent que la pression monte. 

Je te regarde, tu me regardes !

Vous l'avez peut-être remarqué lorsque vous regardez le journal télévisé, ou peut-être pas...

La journaliste qui l'anime vous regarde. Elle ne regarde pas ses chaussures ou le cameraman, non, elle vous regarde... Et cela fait partie intégrante de la bonne expérience qui est la vôtre lorsque vous regardez ce type de programme !

Si elle cessait de vous regarder, vous le remarqueriez immédiatement ! Et cela ne marcherait plus !

Bien sûr, elle ne vous regarde pas, elle ne regarde personne en fait. Elle regarde la caméra. Et cela fait toute la différence...

Mais cette différence, il est fort probable que vous ne l'ayez pas remarquée... tellement le contact visuel fait partie de notre expérience de la communication. Tellement ce contact visuel est important dans toutes nos interactions. Nous avons besoin d'un regard auquel nous accrocher lorsque nous parlons et écoutons quelqu'un. Parce que c'est ainsi depuis des millions d'années. Le regard est le précurseur à tout échange. Il dit à l'autre : "je suis là, je t'écoute, je te suis...". Que la journaliste ou la Youtubeuse vous regarde, cela vous semble normal. Elle vous regarde... et alors ?...

Et pourtant, vous l'avez cette fois sûrement remarqué, lors de notre dernière réunion à distance, personne ne vous regarde ! Et vous ne regardez personne... et cela donne cette impression bizarre de n'être pas tout à fait connecté, de n'être pas tout à fait ensemble.

Pour éviter cela, la seule solution qui soit à votre disposition, c'est d'agir comme cette journaliste ou comme ce Youtuber, et de regarder la caméra. 

Ainsi, vous agirez en professionnelle de la relation à distance. 

Abondance...

On le dit, les choses ont changé. Le monde vit une révolution quasi continue depuis l'avènement de la digitalisation.

Dans le monde de la musique, pour faire un album capable de gagner l'attention d'une majorité, il y a encore trente ans, l'investissement de départ approchait le million d'euros. Une journée de studio coûtait près de 3000 euros. Aujourd'hui, il est possible de faire un album dans son salon. 

Et ceci est vrai pour l'imprimerie, pour le cinéma et pour tant d'autres choses. 

Les outils sont maintenant à la portée de tous et ce qui coûtait cher hier ne coûte plus rien. Bien sûr, les coûts de la notoriété et de la réussite n'ont pas diminué, ils se sont reportés ailleurs. La rareté d'hier que nous connaissions existe toujours, mais elle n'est plus au même endroit et entre les mains des mêmes personnes. 

Je coupe le son !

Si l'envie vous prenait de regarder un film et d'en couper le son, vous ne manqueriez pas grand-chose. Il vous serait toujours possible de déchiffrer, de comprendre, de découvrir. Pourtant, à l'inverse, la compréhension et le déchiffrage d'un scénario sont bien plus ardus et savoir lire un script est un savoir-faire précieux. 

La raison a cela : les mots comptent peu. Notre fonctionnement par défaut est émotionnel. Nous avons vécu de façon tribale pendant des millions d'années et les mots ne furent inventés et ajoutés à notre communication qu'il y a à peine une centaine de milliers d'années. Et avec eux : la logique, les arguments, le rationnel. 

Dans toute interaction, lorsque l'objectif est de convaincre, il est rare que les mots seuls suffisent. Il est exceptionnel que la rhétorique et les bons arguments emportent le morceau ! Ce qui compte, presque systématiquement, c'est de savoir créer de la confiance, de l'alignement, de tenir compte de la culture, de l'énergie dans la pièce, du sentiment d'urgence ressenti par chacun...

Le jour du grand moment !

Nous nous imaginons bien souvent que viendra un moment, à force de chercher, où la lumière sera. Une épiphanie, un moment de béatitude, un instant de révélation.

Alors la voie s'ouvrira devant nous et nous pourrons aller, serein, pour le reste de nos existences.

Ce moment n'existe pas.

Il ne s'agit que de cheminer, d'aller au-devant de la vie et de ses obstacles, de ses joies et de ses peines et de vivre ce chemin du mieux qu'il nous est possible. 

Bien sûr, pourront apparaître ici ou là des moments de contemplation, des instants de joie qui auront le goût et la saveur de la révélation, du grand moment où tout se met enfin en place... mais ces moments seront éphémères. La vie est faite de mouvement, d'errances et d'erreurs et c'est d'apprendre de ses erreurs dans l'errance qui fait de nous des êtres humains. 

Holodomor

Nous sommes tous familiers avec le mot "Holocauste" et sa signification.

Nous le sommes moins avec le mot "Holodomor".

En 1932, Staline a ordonné la confiscation des réserves de grains de l'Ukraine. Les Ukrainiens sont morts de famine. Des familles entières décimées. Des scènes de cannibalisme. Le nombre de victimes serait compris entre 3 et 5 millions. Je n'entre pas ici dans les détails de ce qui est aujourd'hui considéré par certains comme un crime contre l'humanité et qui reste contesté par la Russie, entre autres.

L'important est que nous sachions qu'il existe, entre les Ukrainiens et les Russes ce morceau d'histoire méconnue.

Poutine s'inscrit dans les traces de Staline. Pour les Ukrainiens qui se sont fait massacrer une fois, il n'est sans doute pas question de recommencer.

La haine est là. Depuis longtemps.

Envie d'un problème ?

Vous avez sûrement déjà fait cette expérience : un problème à résoudre et une solution trouvée presque immédiatement. Un problème simple, aisé, facile à résoudre... et la sensation qui suit : déception.

Les seuls problèmes qui soient vraiment intéressants sont les vrais problèmes, ceux qui sont difficiles à résoudre, ceux qui nous donnent du fil à retordre...

Et pourtant, à chaque fois que l'un d'entre eux se présente à nous, nous faisons tout notre possible pour l'éviter, tenter de lui trouver une solution facile, l'ignorer, le déléguer, le nier, le mettre sous le tapis... ou faire semblant de ne pas le voir !

Les problèmes résolus ne sont plus des problèmes, les problèmes faciles à résoudre sont en passe d'être résolus à moins qu'ils ne figurent déjà dans la catégorie précédente... Il ne reste que les vrais problèmes, les difficiles, les ardus, ceux dont personne ne veut ! Sauf vous ?