samedi 21 mars 2020

Anticiper et prendre conscience... Un autre billet sur la Covid-19

Nous avons entendu notre ex-ministre de la santé affirmer qu'elle avait prévenu il y a quelques mois des risques conséquents liés au coronavirus, mais que ses avertissements n'avaient pas été entendus par le premier ministre et le président de la république.
Le premier ministre a tout de même reconnu lors d'une interview que la prise de conscience avait bien eu lieu puisqu'il avait organisé deux réunions (sic). On ne sait pas très bien ce qu'il en est sorti, mais ce que l'on sait c'est que les décisions qui auraient permis d'éviter la situation actuelle n'ont pas été prises !
Il est bien facile de refaire l'histoire une fois les événements passés et ce n'est pas ce que ce billet se propose de faire.
Je tire de cela deux leçons.

La première : si vous êtes persuadé que la catastrophe est imminente, ne lâchez pas ! Revenez à la charge encore et encore. Cela vous coûtera peut-être, mais cela vaut mieux que de voir des vies gâchées. "Ne pas lâchez" - cela exprime la nécessité d'affiner la manière que vous avez de communiquer, de trouver l'angle juste pour amener votre auditoires à prendre la mesure de ce qui est pour vous une évidence. Si des gens comme Mme Buzyn avaient su se faire entendre, les choses auraient été différentes. A quel point, je n'en sais rien et ce n'est pas important !

La seconde a trait à la prise de conscience. Aujourd'hui, alors que le Québec est à dix jours de retard sur l'Europe, des décisions de confinement et de fermetures préventives sont prises. Dix jours avant que le virus ne les dépassent potentiellement ! Ce sont dix jours de gagnés sur l'épidémie et autant de vies sauvées.
Cette prise de conscience, il eut été possible de l'avoir avec autant d'avance sur la maladie en observant ce qui se passait en Italie. Juste sous nos yeux.
La leçon à tirer de cela : anticiper c'est prévoir le pire, vite, avant que la situation ne sorte de tout contrôle. Difficile de dire que nous ne savions pas ! Les italiens nous l'ont écrit : "Faites comme nous ! Maintenant ! Ce sera toujours autant de journées de gagnées sur l'épidémie et autant de vies sauvées...".
Personnes ne veut être celui qui annonce les mauvaises nouvelles et prend le risque de l'impopularité. C'est pour cela qu'il est difficile d'être un dirigeant, un vrai.

Une fois encore : il est facile de refaire l'histoire...

(Billet rédigé le 16 mars)

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