dimanche 26 avril 2020

L'organisation du travail

Notre rapport à l'activité et au travail est assez paradoxal. Nous travaillons la quasi totalité de notre temps d'éveil et cela durant les cinq premiers jours de nos semaines puis cessons toute activité pendant les deux derniers jours. C'est une façon étrange d'envisager l'organisation de la chose. Un philosophe que j'écoutais faisait ce parallèle : c'est un peu comme si nous décidions de ne respirer que durant les premières heures de la journées, puis de cesser à partir de 16h ! Ou encore de ne manger ou de ne dormir que du lundi au jeudi, avant de cesser totalement.
Cette organisation n'a pas un grand sens humain. Elle a un sens social, un sens systémique, mais pour nous être de chair et de sang, elle est épuisante, un tantinet absurde et elle use nos réserves vitales. Nous ne sommes pas fait pour courir un marathon par jour pendant 5 jours, puis prendre deux jour de repos avant de recommencer. Pour qualifier ce que cela nous fait nous avons inventé des mots et des expressions : le burn-out qui une fois traduit signifie : brûlé, consumé, la dépression, la fatigue chronique, l'ennui... Ces maladies professionnelles puisent en partie leur origine dans la façon que notre société a choisi d'organiser le travail et de mettre les humains au service des organisations et non les organisations au service des humains.
Le confinement que nous vivons nous montre qu'une alternative est possible. Que le travail peut être organisé différemment. Qu'il est possible de s'épargner des centaines d'heures de déplacements inutiles, des centaines d'heures (dangereuses) de vol en avion, des centaines d'heures de stress dans les aéroports, les gares, les hôtels... Il ne s'agit pas ici de faire l'apologie de la distanciation (ce serait un comble de ma part !), il s'agit de remettre du bon sens dans nos façons de faire et de questionner ces dernières, avant de nous y replonger comme un seul homme lorsque tout ceci sera derrière nous...

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