jeudi 13 février 2020

Ce n'est pas de ma faute...

Nous nous laissons piéger chaque jour dans de belles et fausses histoires qui tentent de nous libérer de la responsabilité que nous avons sur nos actions.
Je suis bien obligé de bâcler ce travail, mon client m'impose des délais absurdes que personne ne pourrait respecter. Ce n'est donc pas de ma faute si mon travail est médiocre.
Je suis bien obligé de suivre le programme de cette formation, il m'est imposé par l'organisme qui m'emploie. Ce n'est pas de ma faute si le résultat est ennuyeux et sans résultat.
Je suis bien obligé de faire des programmes ou des jeux pour enfants de faible qualité et violent, la concurrence est telle que je me retrouverais au chômage si je n'acceptais pas ce type de travail...
Et ce ne sont que quelques uns des exemples qui me traversent l'esprit au moment de rédiger ce billet !
Bien sûr, aucune de ces histoires ou de ces tentatives pour se dédouaner ne tiennent la route. Ceux qui fabriquent des boissons alcoolisées masquées par des marques de soda inoffensives devraient par exemple rendre des comptes pour l'ignominie de leur action... et ce n'est encore une fois qu'un exemple parmi tant d'autres...
Nous sommes tous responsables de nos actions.
J'entends bien que les clients, les enfants, le monde sont compliqués et difficiles à satisfaire et que la plupart des gens ne savent pas ce qu'ils veulent, que les adolescents découvrent le monde et que l'alcool fait partie de ces découvertes, que le ministère de l'éducation national ne sait pas encore très bien à quels saintes et saints se vouer pour faire évoluer un système qui en a besoin, mais il n'importe : c'est bien à nous de changer les choses, de faire grandir nos enfants hors de l'alcool, de changer les programmes ou de prendre le risque de ne pas les respecter, d'éduquer nos clients pour qu'ils cessent de demander la lune pour le prix d'une Lada...
La balle est dans notre camp. Au moment où nous décidons de céder, de cesser de donner le meilleur de nous-même pour des motifs ou des raisons dont nous ne pourrions être fiers, alors c'est un peu moins de crédit que nous pourrions nous donner, un peu moins de valeur à nous accorder et cela ne fait que renforcer la colère qui nous avait sans doute conduit ici initialement...

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