lundi 19 février 2018

Donner de sa personne...

Pour faire la preuve de ce que j'avance parfois, il m'arrive de donner de ma personne... à mon corps défendant !
En l'occurrence, s'il en est qui doutent encore de ce qu'écrit Jean Billeter dans son livre "Un paradigme" que je recommandais ici, la mésaventure qui m'est arrivée devrait achever de leur montrer qu'il n'est rien de plus vrai que l'intégration...
Voici mon histoire...
Je parlais de ce sujet avec ma coiffeuse. Agnès. Nous discutions, alors que les ciseaux volaient sur ma tête et tombaient les cheveux sur le sol... Tout au plaisir de décrire un peu plus loin ce que je faisais et les idées que je défendais, je lui parle de Jean Billeter et de cette incroyable génie du corps humain qui veut qu'à force d'habitude, ce corps oeuvre loin de l'esprit, que le geste se fait hors de la conscience et que cela est nécessaire à l'excellence. Le corps devient plus puissant que l'esprit qui l'anime. Elle acquiesce.
Et une seconde plus tard, j'avais un morceau d'oreille en moins !
Je ne sais quel chemin s'est frayée cette idée dans sa conscience, mais il me semble évident que son esprit a repris ou voulu reprendre une fraction de seconde le contrôle sur son geste et tout son talent, toute cette habitude et ce savoir-faire accumulés sur deux décennies d'une pratique en laquelle j'avais toute confiance s'est effondrée !
Le morceau en question est certes de taille modeste, mais il fait comme une petite encoche, un minuscule pense-bête et je sais maintenant que je n'oublierai jamais deux choses en me regardant dans la glace le matin : Agnès et le "geste" de Tchouang Tseu !

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