lundi 10 décembre 2018

Du jaune et de la perfection...

Le bonheur n'est en rien lié avec la situation qui est la nôtre. Parce qu'à ce tarif là, nous serions quasiment tous HEU-REUX ! Quasiment, car il en est hélas qui sont à la marge, qui souffrent, pour qui la vie est une chienne... Cela arrive. C'est triste.
Mais pour l'immense majorité d'entre nous, nés ou résidents en France en décembre 2018, la vie est devenu ce quasi fleuve tranquille qu'il est possible de regarder s'écouler paisiblement.
Chaque jour de nos vies, le métro passe à la bonne heure, aussi précis qu'une pendule suisse de la meilleure qualité. Il arrive quelques pépins, quelques ratés, mais ils sont l'exception, et cela à un prix très, très raisonnable. L'eau chaude coule chaque matin de la bonde de ma douche et c'est un luxe qui me sidère à chaque fois. Cette eau à la température parfaite dont je dispose à la demande, comme des millions (des millions !!) de parisiens, de lyonnais, de français !  Le supermarché en bas de chez moi regorge de produits, qu'ils soient bio ou pas, je peux manger pour une fraction devenu ridicule de mon salaire et si je le veux, je peux manger encore et encore... Je peux aussi boire un vin délicieux venu des fins fonds de l'Argentine ou de l'Australie ou encore du Bordelais ou de ma Drôme natale !
J'ai toutes ces perfections autour de moi, près de moi, qui me rendent la vie tellement plus aisée, plus évidente que celle de mes grands-parents qui ont du se démener avec une (si ce n'est deux) guerre, une révolution (celle dont on a dit que c'était la chienlit), une crise pétrolière... et je les partage avec l'immense majorité d'entre vous...
Alors pourquoi tant de personnes sont habillées de jaune ?...
Parce que le bonheur est une histoire. C'est celle de notre perception de ce que cela devrait être... et une fois que tout le monde peut avoir accès à de l'eau chaude, ou mieux : de l'eau potable, cette perfection, cette bénédiction devient une autre histoire : celle de ce qui est dû ! Celle du décalage entre ce que je suis et ce que je rêverais d'être. Et quand tout va (presque) bien, il est bien sûr possible de fantasmer sur ce que cela devrait être.
Aujourd'hui, l'histoire que nous nous racontons sur le bonheur est devenu telle que nous aurions tendance à oublier la perfection qui nous entoure, qui est là sous nos yeux...
Je n'ai de leçon à donner à personne. Je ne dis pas que cela doit suffire. Je ne dis pas : il n'y a pas de guerre, alors tout le monde rentre chez soi et s'estime heureux... Ce que je dis, c'est qu'il convient de savoir ce que nous souhaitons nous raconter collectivement lorsqu'il est question de bonheur ou de réalisation de soi... Une fois que (presque) tout est là, quelle est l'étape d'après ? 

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