mercredi 25 octobre 2017

A qui profite le crime ?

Le débat sur le talent et sa possible ou impossible existence peut sembler n’être qu’un débat philosophique ou scientifique… et l’on pourrait penser que ses conséquences sont minimes…
Je crois pourtant qu’il s’agit d’un débat éminemment politique. Autrement dit : que cette croyance partagée par le plus grand nombre et qui voudrait que nous ne naissions pas égaux en potentiel, toutes considérations environnementales et circonstancielles mises à part, n’est pas aussi innocente qu’elle y parait !
À partir de la révolution agricole, il y a douze mille ans, et l’apparition de la propriété territoriale, est aussi apparue toute une hiérarchie dans l’ordre humain qui n’existait pas auparavant. Hiérarchie basée, sans jamais le dire, sur la richesse.
Pour que les plus riches puissent faire fonctionner leurs empires, il fallait que la majorité accepte cette hiérarchie nouvelle, accepte l'idée qu'il existait des êtres humains de plus de valeur que d'autres et pour finir prête à une minorité des pouvoirs exceptionnels. Les seigneurs, les rois, les reines de droits divins et ceux anoblis par ces derniers répondirent à ce problème pendant longtemps. Mais aujourd’hui que la plupart des pays civilisés se sont débarrassés de cet anachronisme qu’est la monarchie, comment continuer à disposer d’une main d’œuvre servile et disposée à faire ce qu'on lui demande : lui faire croire qu’elle n’a pas de talent ! Qu’elle n’est pas élue. Qu'il existe bien une minorité exceptionnelle, mais qu'ils n'en font que très rarement partie... Que c'est une question de gène ou de don ou lié au mystère de la condition humaine... Que tout ce qu’il leur reste, ce sont ces petits boulot dits « pénibles », mais si respectables… Il faut bien une dame pipi, un gardien de nuit… et que c'est ainsi. 
Ils sont là les Mozart assassinés de Saint-Exupery… ils lavent nos toilettes, quand ils pourraient composer des symphonies !
Ce mythe du talent fait plus de mal à nos sociétés qu’on ne veut bien l’admettre.
Aussi longtemps qu’il sera considéré comme étant la norme, une part d’obscurantisme planera sur nous !

À qui ce crime va-t-il continuer de profiter ?

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