lundi 20 janvier 2014

Apprendre n'est pas apprendre par coeur...

J'ai passé le jour de l'An chez des amis. Ces amis ont une fille qui doit avoir une dizaine d'années, un peu plus, un peu moins... Alors que nous parlions du manque de plaisir qu'elle avait d'aller à l'école, ce que je trouvais déjà en sois regrettable, elle m'indiqua qu'elle avait des devoirs et notamment des devoirs d'Histoire. Passionné d'Histoire dans mes jeunes années, je lui demandai quelle période elle étudiait et quel était ce devoir. S'agissait-il de tenter de comprendre, d'analyser et enfin de tirer les leçons de notre passé ou de se régaler des vies, des batailles et des amours de nos illustres prédécesseurs ou de nous aider à anticiper sur le monde de demain et à prendre de meilleures décisions ?...
Point du tout me dit-elle, mes devoirs sont simples : je dois apprendre par coeur trois pages sur les gaulois. Je me penchais vers elle, un rien inquiet. Je ne voulais pas détruire en elle le crédit qu'a l'école à ses yeux et faire plus de mal que de bien, surtout devant des parents qui luttent chaque jour pour que leur petite fille soit une bonne élève ! Mais je restais atterré.

Apprendre par coeur trois pages de texte pour ensuite aller les régurgiter sur une page à petits carreaux avant de les oublier complètement ne me semble pas la meilleure manière d'enseigner et reste pour le moins une étrange technique d'apprentissage (pour étrange qu'elle soit, nous en sommes tous passés par là !)
Mais que l'on se rassure ! Ou que l'on s'inquiète encore un peu plus ! En fait, la volonté ici n'est pas une volonté d'apprentissage, parce que point n'est besoin d'être supérieurement intelligent (ce que sont tous nos professeurs, et j'écris ceci sans ironie) pour savoir que cela ne marche pas. Que cela ne rime à rien. Du temps tristement perdu.

La volonté ici est une volonté de dressage. Le message est clair et simple : quoi que ce soit qu'il te sera demandé, même si cela est absurde, idiot et sans suite, tu le feras sans poser de questions, sans interroger la finalité de la demande et sans remettre en question l'autorité qui te l'aura demandé.

Je pense que nous avons assez joué à ce jeu. Je pense que parents, professeurs et élèves auraient tout à gagner à questionner profondément la manière dont nous éduquons les enfants et à tenter de redonner à ces années incroyables ou tout n'est que nouveautés et soif de découverte : leur lustre, leur brillance et leur goût de réglisse !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

S'il y avait une volonté de dressage au moins il y aurait une intention claire. Ce que je ne crois pas.
La réponse que j'ai obtenue à ce sujet...en 2010 : "l'enfant peut ainsi apprendre par coeur des phrases bien structurées"...étonnant, non?
Certains enseignants font différemment mais ils sont peu. Remettre des moyens dans l'enseignement mais surtout de la curiosité, de la passion, du rayonnement, cela pourrait avoir un impact durable sur notre société.
En attendant c'est à chacun de prendre le relai.