jeudi 9 janvier 2014

AF 447

Je m’intéresse à l’aviation.
Et cet intérêt m’a amené à me pencher sur ce qui s’est passé une certain jour d’avril 2010. Jour au cours duquel le vol AF 447 s’est abîmé dans l’océan atlantique quelque part entre Rio et Paris.
Beaucoup à été dit ou écrit sur cette catastrophe.
J’ai posé des questions à de nombreux pilotes professionnels, en activité ou à la retraite, que j’ai la chance de connaître. Des pilotes qui connaissent tous leur métier et sont horrifiés à la seule pensée d’avoir un jour à vivre ce qu’ont vécu les trois pilotes de ce vol.
La vérité entière est indiscernable dans une catastrophe de cette ampleur et comme on le constate souvent, une catastrophe n’est jamais le fruit d’une cause unique, mais d’une succession de malchances et d’événements qui s’enchainant les uns avec les autres mènent à l’irréparable. Parmi eux lors du vol AF 447, les défaillances des sondes Pitots et la réaction inappropriée du pilote en charge au moment de l’accident.
Le propos de ce billet n’est pas de commenter cet accident, mais il est de questionner notre dépendance à la technologie. La machine est d’une aide immense pour permettre à un avion de voler. Il est probable que sans ces nombreux automatismes, il serait impossible de faire voler autant d’avions chaque jour. Mais la machine vient aussi éroder des réflexes, des connaissances qu’avaient les pilotes lorsqu’ils sentaient leur avion « aux fesses ». Est-ce bien ou mal, je ne sais pas. Il me semble pourtant que savoir piloter, ce n’est pas seulement comprendre un ordinateur de bord ou toute la théorie sur la mécanique du vol, c’est aussi expérimenter, sentir, être humain : prendre des décisions basées sur la meilleure information disponible, sur une expérience, sur une expertise.

Lorsque la machine nous prive de cette humanité, qu’elle nous rend paresseux, qu’elle fait mine de prendre en charge ce que nous sommes seuls capables de réaliser en excellence, alors nous nous mettons en danger.

Pour vos présentations, à l’évidence, il n’est aucune machine qui puisse se substituer à la capacité qu’à un être humain d’engager d’autres êtres humains. Pourtant, nous nous leurrons à penser que les mails, les PowerPoint, les réseaux sociaux sont des outils de communication et qu’ils peuvent nous dispenser d’aller aux devant des autres, de les convaincre, de les captiver. De fournir le travail.

Ce n’est pas le cas. Ce ne le sera jamais. 

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