lundi 18 mai 2020

Comment le disent-ils ?

Pour un homme politique, les occasions de briller, de se montrer à la hauteur de la situation, sont assez rares. La plupart du temps, il s'agit de gérer le quotidien, de tenter de satisfaire les insatisfaits, de calmer le jeu, d'appliquer une politique pas si différente de celle de son prédécesseur ou de son successeur...
Ce qui m'interpelle à chaque fois, c'est l'impréparation de nos grands dirigeants à ce genre d'intervention et finalement le gâchis qui en résulte... alors que tous savent que ces mots qu'ils vont prononcer vont faire l'histoire... Les grands discours politique font encore références, les grands orateurs sont dans tous les esprits, les mots qu'ils ont prononcé sont encore dans nos mémoires, certaines phrases font partie de notre patrimoine. On pourrait penser que si notre mémoire commune s'est imprégnée de certains mots, c'est parce que les circonstances dans lesquelles ils ont été prononcés étaient exceptionnelles et constituaient un écrin parfait pour une éloquence qui sans cela ne nous serait pas parvenue. Bien sûr, c'est un tout.
Les circonstances sont à l'évidence primordiales. Elles affutent notre attention. Les mots sont importants. Ils doivent être ciselés, précis, bien écrits pour être dits et non lus. Et puis, il y a l'orateur, celui qui incarne les mots, celui qui donne vie à ces phrases et leur donne de devenir vivantes, véritable dialogue avec une époque, une exigence, une attente. Souvent, c'est cela qui manque. 
Si les circonstances sont justes, les mots exacts et l'orateur investi, une place dans l'Histoire est peut-être à portée ?

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