vendredi 17 juin 2022

Tout pour la faute et rien pour le reste !

Je me souviens.

Le jour de la dictée. Le jour du calcul mental. Le jour de l'examen. Le jour du contrôle.

Le stress. Le malaise. La souffrance.

Il faut bien le dire, nous ne faisons pas un travail si extraordinaire que cela en matière d'éducation. Le système s'est construit de lui-même sur des fondamentaux qui sont aujourd'hui dépassés et que nous continuons d'entériner de notre passivité. Nos enfants vont à l'école. Continuent d'apprendre ce que nous avons appris et qui ne leur sera pas plus utile que cela ne le fut pour nous.

La dictée par exemple. Quand je vois le niveau général en orthographe, il me semble évident que les dictées n'ont pas rempli leur objectif ! 

Pourtant, lire un texte et s'assurer à la relecture qu'il n'y a pas de fautes d'orthographe est un exercice utile. L'orthographe est importante. Très importante. Elle est ce qui supporte la langue. Oublier l'orthographe et c'est toute la langue qui pourrait bien s'évaporer. On le voit avec le parler SMS, la langue sans son orthographe devient une sorte de gloubiboulga absurde. 

Ce n'est pas cela qui ne va pas. Ce n'est pas l'intention qui est à remettre en question. Ce qui ne va pas, c'est de ne penser l'orthographe que par ses fautes. Il n'y en a que pour les fautes d'orthographe. Rien pour ce qui est orthographié correctement. Rien.

Imaginons une correction de dictée qui passe par ce qui est réussi. 303 mots bien orthographiés. 5 mal orthographiés. Cela n'est plus tout à fait la même chose. Entre le meilleur qui aura 308 mots bien orthographiés et celui dont on ne finira même pas la lecture de son devoir pour avoir dépassé le nombre de 5 fautes, l'écart n'est plus le même. 308 contre 303... 

Changer le rapport à la faute et à l'erreur. La rendre permise pour apprendre. Minimiser ce qui stigmatise pour inclure et donner envie. Redonner de la joie aux élèves. En finir avec le stress, le malaise, la souffrance. 

Pourquoi pas. 

Maintenant, il est aussi possible de continuer de les assommer, de les mettre plus bas que terre et d'espérer en une génération future qui aura envie de travailler et de payer nos retraites !


 

1 commentaire:

Philippe Etienne a dit…

D'accord avec toi sur l'obsession des fautes.
Par contre la dictée est devenu un exercice rarissime et c'est bien ça le pb !
Commentaire qui est le fruit de mes quatre observations successives, si je puis dire !