lundi 31 mai 2021

Inutile de courir !

Je les vois tous les jours ! Dans le métro, ceux qui courent pour attraper la rame qui est à quai... Ils courent, prennent le risque de tomber, d'immobiliser la rame, de se blesser... Mais ils courent ! Forcent la fermeture de la porte, se ridiculisent devant le reste des passagers, mais il faut qu'ils entrent ! Leur vie en dépend !...

Tout cela en dépit du bon sens ! Le prochain métro arrivera dans deux minutes ! Deux minutes pour rester tranquille, pour méditer, pour penser aux choses de la vie. Deux minutes pour ne pas avoir à prendre tous les risques énumérés plus haut, deux minutes pour se comporter rationnellement ! 

Le prochain métro arrive dans deux minutes, inutile de courir. 

Il en est de même avec nos relations ! Inutile de courir après cet individu, le prochain arrivera bientôt ! Après ce job, après cette envie, après cette idée... La prochaine n'est jamais bien loin...

vendredi 28 mai 2021

Le très grand pouvoir du sourire !

On nous le dit et on nous le répète : il y a de la magie dans le sourire !

Un sourire ouvre les portes et les fenêtres ! Un sourire, bien souvent détend tout lorsque la relation est tendue...

Eh bien, même si cela sonne un peu bêta, mais il n'y a rien de plus vrai. Le sourire détient un immense pouvoir dans la relation. Il est le meilleur des connecteurs. Il est presque nécessaire et ses effets jouent dans les deux sens, pour celle qui le reçoit et pour celui qui le donne.

Tout d'abord, il faut se souvenir que sourire n'est pas qu'une marque de politesse et d'ouverture, c'est d'abord et avant tout une façon de rassurer l'autre sur nos intentions. Lorsque vous souriez, tout au fond du cerveau de notre interlocuteur, dans les replis de son reptilien, quelque chose se détend et dit : je peux avoir confiance, je ne suis pas menacé. Le sourire déclenche un réflexe d'empathie et de réassurance qui est propice à la communication à venir. 

Mais le sourire est bénéfique aussi pour celui qui le donne. La posture, la gestuelle qui accompagne le sourire permet la sécrétion de tout un cocktail d'hormones positives sur lesquelles nous allons nous appuyer pour nourrir notre communication. 

Dans mes accompagnements et mes coachings, je suis toujours en débauche de sourire. Lorsque je filme un stagiaire, mes sourires sont autant d'encouragements que de signes fait à leur cerveau de lâcher un peu de ce stress lié à la peur de la mise à l'écart qui est si profondément enracinée en chacun de nous...

Souriez et laissez faire la magie !

jeudi 27 mai 2021

Parler aux enfants...

Alors que je travaille tranquillement dans un parc, une jeune maman vient jouer avec son garçon autour de la fontaine qui me fait face. Le garçonnet s'amuse beaucoup avec l'eau et la boue et se livre à mille expériences. Tout est neuf et joyeux ! Le temps passe et bientôt il est temps de rentrer. La jeune mère interpelle son fils et lui signifie le moment du départ. Évidemment, pour le jeune garçon il n'en est pas question. Pourquoi partir quand la joie et le plaisir sont ici ! La réponse est aussi cinglante qu'évidente : "Non !". La mère ne se démonte pas et sort immédiatement l'artillerie nucléaire et lui répond, sans une once de culpabilité : "Eh bien d'accord, nous te laissons ici ! Au revoir ! À bientôt !". Le regard de l'enfant passe de la joie à quelque chose de vitreux dans lequel se mêlent peur et frustration. Il pose le petit bout de bois qui l'amusait et marche doucement vers sa mère...

Rien que de très banal, vous me direz... Oui, il est assez banal de recourir à un mode de communication fait de menace et de chantage lorsque nous nous adressons à nos enfants. Après tout, les menaces, même celle tout de même assez forte de café de l'abandon, faites à un enfant sont des menaces enfantines, imaginaires, facile de comprendre que jamais une mère n'abandonnerait son enfant dans un parc, alors la menace n'a pas la même portée et la même valeur.

Peut-être, mais j'en doute. Le message est ici, même en filigrane, qu'il est possible pour obtenir quelque chose de quelqu'un d'utiliser la contrainte, de tordre le bras de l'autre pour qu'il nous donne ce dont nous avons besoin... C'est tout de même un peu... gênant et en professionnel de la communication, je ne peux m'empêcher de penser qu'une part de nos problèmes d'interaction une fois adulte vient de ces moments de nos vies ou nos parents, en toute inconscience et en toute bienveillance ont abusé de la position de faiblesse dans laquelle nous nous trouvions ! 

Au-delà de tout cela sur lequel les psychologues se sont déjà penchés, je pense que communiquer vers un enfant est une excellente source d'entraînement à la communication non violente, à une forme d'interaction choisie, pesée, mesurée... même si c'est difficile, même si c'est un enfant, même s'il serait bien plus aisé de punir, de vexer, de menacer ! Parce qu'à bien y regarder, toute communication est difficile !

Parler aux enfants comme nous parlerions à de jeunes adultes me semble plus équilibré et sensé. Les enfants deviendront adultes un jour et n'oublieront certainement pas qu'un jour la menace les a fait plier et que si cela a marché avec eux, cela pourrait bien marcher avec d'autres !

D'ailleurs, voici quelques exemples de ce que cela donnerait si nous parlions à des adultes comme nous parlons aux enfants...











mercredi 26 mai 2021

Pour avoir confiance en soi...

La confiance en soi est bien sûr la principale inquiétude de ceux qui me contactent pour être accompagnés en prise de parole. 

Trouver en soi ce sentiment de plénitude et d'assurance, cette impression de puissance intérieure et ce détachement face au jugement d'autrui.

Ce concept de confiance en soi est assez passionnant parce qu'il est révélateur de la force de nos narratifs internes (c'est d'ailleurs pour cela que ce concept même de "confiance en soi" n'existe pas en psychologie, où il est question de "dialogue interne") et notamment de ceux qui nous concernent et qui fondent la réputation que nous avons vis-à-vis de nous-mêmes ! 

Cette réputation se fonde d'abord sur les preuves que nous nous donnons de nos capacités à produire une performance. Cette preuve s'appuie sur nos expériences passées. Si j'ai déjà produit cette présentation une centaine de fois, si je me suis déjà mis dans cette situation inconfortable des dizaines de fois, alors j'ai la preuve que cela se passe bien et je peux y aller en confiance. Mais la confiance en soi se fonde aussi sur une dimension plus philosophique et qui demande un travail plus subtil. La confiance en soi c'est aussi être confortable avec tout ce que nous ne sommes pas encore ou que nous n'avons pas (encore). C'est en quelque sorte embrasser le réel et renoncer à une certaine conception de l'idéal de qui nous pourrions être. Il est possible de devenir une oratrice hors pair sans avoir déjà gagné des millions, sans être mince ou sans avoir des centaines d'amis haut placés ! Il ne sera jamais possible de devenir cet orateur sans accepter qu'ici et maintenant, ces millions, ces amis ou cette forme physique ne sont pas encore là !

mardi 25 mai 2021

Le métier de Grand Patron...

On ne le sait pas assez ou on ne le dit pas assez, mais pour faire son métier et gagner correctement sa vie le PDG de Engie n'a pas le choix, il doit aussi enseigner l’art du leadership les mercredis à de jeunes élèves en désir de devenir un jour de grands patrons.

Le métier de Grand Patron fait rêver, c'est un fait, mais c'est un métier dont il est difficile de faire un gagne-pain à part entière !

Alors les PDG font comme ils peuvent et entre deux formidables décisions stratégiques ils enchaînent les petits boulots, les à-côtés !

Cela reste de la passion, aussi ne s’en plaignent-ils pas. Cela leur rappelle même leurs débuts, lorsqu'il leur fallait, gratuitement aller de bar en bar et poser là une nouvelle stratégie commerciale ou là une nouvelle approche client pour apprendre leur métier. La plupart des grands patrons bénéficient tout de même du fonds de soutien à l’intermittence de la prise de décision. Un fond, âprement négocié, qui aide le plus grand nombre à vivre ou à survivre entre deux décisions cruciales pour leurs organisations.

Car un grand patron ne décide pas tous les jours et c’est bien le problème ! Les actionnaires que nous sommes tous, nous les consommateurs, ne voulons pas rémunérer un grand patron lorsqu’il n’est pas en phase de décision et cela se comprend !

Pourtant, si on les écoute, les grands patrons s’estiment nécessaires au bon fonctionnement de leurs organisations mais aussi à celui de notre société ! Que serait cette société sans électricité, sans voitures ou sans téléphones !

On leur rétorque que rien de tout cela n’existait il y a moins de cent ans et que nous pourrions aisément nous en passer ! Il y a bien sûr matière à débat, mais toujours est-il, aujourd’hui un grand patron peine à gagner sa subsistance et les menaces qui pèsent sur les aides sans lesquelles ils ne pourraient plus faire preuve de vision quinquennale nuisent à leur qualité de vie et leur tranquillité. Tout ceci pendant qu’un footballeur gagne des millions pour s’amuser avec une balle…

Étrange paradoxe de notre monde qui ne voit pas à quel point ces grands patrons changent et modèlent nos vies !

On peut le regretter et rétorquer que les plus à plaindre restent tout de même les infirmières, mais le grand patron de Engie ne s’en émeut pas. « Tant que je peux continuer d’avoir une vision stratégique pour mon groupe une ou une deux fois par an et décider avec mon Comex en toute tranquillité, je me sens heureux et je suis prêt à continuer comme cela, la reconnaissance de mes contemporains finira par arriver, post mortem sans aucun doute, mais qu'importe !"

Une phrase de sagesse, sans aucun doute, mais on tremble à ce que serait notre monde si un jour tous les grands patrons décidaient que cela suffit...



lundi 24 mai 2021

Et si l'argent faisait le bonheur...

On le dit : "L'argent ne fait pas le bonheur..."

Vraiment ? 

À bien y regarder, il me semble assez évident que l'argent contribue à notre bonheur. Bien dépensé, avec intelligence et sagesse, l'argent peut augmenter de façon assez significative notre perception de bonheur.

À l’évidence, bien dépenser son argent ne sous-entend aucunement de devoir disposer de beaucoup d'argent. Beaucoup d'argent ne fait pas plus le bonheur que de disposer de ce dont nous avons besoin pour garder une possibilité de choix. Ce sont, une fois de plus, les choix que nous faisons qui décident de la perception que nous avons de nous-même et de notre réputation auprès des autres... avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur notre bonheur perçu.


vendredi 21 mai 2021

La mission du "performer"

Nous souhaitons tous, pour la plupart, devenir meilleur. 

Et ce niveau que nous anticipons, ce possible, mine nos performances présentes. Nous ne sommes pas assez bons, pas assez performants et cela devient décourageant.

Lorsque vous êtes face à une performance, quelle qu'elle soit, la question n'est pas de se dévaloriser avec des pensées négatives et une représentation de ce que vous devriez être pour réussir, la question est de savoir quelle préparation fournir pour aller chercher le plein potentiel de qui vous êtes aujourd'hui.

Vous n'êtes peut-être pas encore ce super performer sur lequel vous travaillez, mais vous n'êtes sûrement pas si mauvais que rien de bon ne puisse sortir de vous !

Vous avez un potentiel à un instant T, c'est celui là que vous avez la responsabilité de révéler... et ce que vous serez dans deux ans n'y change rien, vous n'y êtes pas encore, alors à quoi vous comparer avec qui vous allez devenir ! 

jeudi 20 mai 2021

PowerPoint, le test ultime pour savoir si vos slides sont construites de la bonne manière...

Après avoir préparé vos slides, demandez-vous :

"Si je vais présenter ces slides et que je ne dis pas un mot, si je ne fais que montrer ces slides, est-ce que cela fera tout de même sens pour mon audience. Est-ce que mon PowerPoint contient bien tout ce que j'ai à dire ?..."

Si la réponse à cette question est oui, alors vous avez tout faux !

Vos slides sont là pour votre auditoire et pour les aider à comprendre ce que vous dites ! Si lire vos slides fait sens, alors ce ne sont pas vos slides, ce sont vos notes ou le document que vous pourriez leur remettre à la fin de votre intervention !



mercredi 19 mai 2021

Tchouang Tseu

Je viens de commencer la lecture du phénomène littéraire du moment : L’anomalie.

Cela me semble, après quelques pages lues, un très bon roman et je me régale déjà des moments à venir à le parcourir !

L'épigraphe de ce roman est une citation de Tchouang Tseu... 

"Et moi qui dis que vous rêvez, je suis aussi en rêve."

Peu de gens connaissent Tchouang Tseu et je suis ravi de savoir que les plus de un million d'acquéreurs de ce roman auront fait connaissance avec ce grand et très ancien penseur chinois du 4ème siècle avant JC que j'ai moi-même découvert dans le formidable ouvrage de Jean-François Billeter : "Leçons sur Tchouang Tseu" qui me rappelle combien l'exercice philosophique et la quête de sens sont des activités centenaires.



mardi 18 mai 2021

Le livre sur la prise de parole en public que nous attendions tous est enfin, enfin publié !

Vous ne le saviez sans doute pas, mais il existe un livre de référence sur la prise de parole en public et l'éloquence. Ce livre, que nous attendions tous, n'a pas été écrit pas Cicéron ("De oratore")  ou Aristote (Ῥητορική - La réthorique), ou encore par Dale Carnegie ou Steve Jobs, non, il a été écrit par Martine Guillaud et il vient juste d'être publié aux éditions Robert Laffont.

Oui, Martine Guillaud, vient de rédiger et de publier le livre que nous attendions tous, "Le livre de référence pour apprendre l'éloquence", comme le mentionne avec solennité la première de couverture, dans une bulle à l'orange presque tapageur. Ne dit-on pas que l'orange est la couleur de la réalisation de soi ! 

Il y a là dans cette arrogance marketing quelque chose de magnifique et cela me rappelle à quel point dans la vie tout est question de posture !

Magnifique parce qu'il faut une bonne dose de naïveté ou d'inconscience pour affirmer avec l'aplomb de l'enfance que le livre dont on est l'auteur est le livre de référence ! Naïveté presque confondante. 

Et pourtant, il faut aussi une bonne dose d'aplomb, de solidité intérieur et de culot pour dire au reste du monde : voilà le livre qui tait tous les autres, il devient parce que je l'ai écrit et parce que je le décrète : le livre de référence !

Moi, je dis : pourquoi pas ! 

Et je prends cette once d'inspiration et ce rappel : souvenons-nous que dans la vie, tout est posture. Savoir se tenir sur la vague du vivant sans tomber, ce n'est que cela !

Bonne lecture !

Et si vous êtiez toujours à la recherche d'un ouvrage de référence sur le sujet, je vous conseillerais plutôt celui-ci. De mon point de vue, humble point de vue, ce livre synthétise tout ce qu'il y aurait à écrire sur le sujet. C'est l'existence même de cet ouvrage qui me dissuade depuis des années d'en écrire un de ma modeste plume et qui ne serait de toute façon qu'une triste redite de ce petit chef d'oeuvre !

lundi 17 mai 2021

Tout début doit-il mener vers une fin ?

Si l'être humain est capable de commencement, il est aussi capable de finalisation. 

ll sait que ce qui est commencé peut ou peut ne pas se terminer ! 

C'est un choix et c'est un choix important, car avant de commencer, il importe de se questionner sur l'importance de la finalisation.

Commencer un roman, une chanson, un projet exploratoire, et la finalisation n'est plus si importante. Ce qui compte ici, c'est le chemin, c'est la découverte, c'est d'aller au devant de l'inconnu et la fin n'est ni garantie, ni si importante que cela.

En revanche, lorsqu'il s'agit d'une mission, d'un engagement, d'une promesse, la finalisation est primordiale, et avant de commencer, sans doute faut-il questionner l'aptitude à fournir cette fin.

Commencer reste le maître mot. Finir est optionnel. Ne pas commencer par peur de ne pas finir est conditionnel. À vous de savoir. 

vendredi 14 mai 2021

Tout ce qui fait l'humain en une phrase...

"L'homme est l'être capable de commencements."

Billeter, Jean-François

Il y a dans cette simple phrase assez de matière à philosopher pour les dix siècles à venir. Si nous nous sortons de ce commencement de la fin dans lequel nous nous sommes placés !

jeudi 13 mai 2021

Plus violent que la Covid...

"Je n'ai pas beaucoup donné de nouvelles car cette année fut plus dure que les autres. J'ai craqué à l hôpital. 

Après 22 ans de métier dont quasi 14 ans à l'hôpital j ai pris la seule décision possible pour me protéger et protéger ma famille.

J'ai adoré mon métier j ai adoré tenir la main des patients, les soutenir les soigner les écouter. 

J'ai adoré apprendre les différentes facettes du métier d infirmière. Passer de la réanimation à la dialyse puis au bloc opératoire.

J'ai adoré travailler avec des soignants merveilleux travailler en équipe, pleurer ensemble et rire ensemble. 

J'ai adoré découvrir dans le monde des coulisses de l'hôpital, les petites mains qui participent à la bonne marche de l'hôpital.

J'ai eu la chance de connaître des personnes que certains pourraient traiter de haut car elles n ont pas eu la chance de naître dans la bonne famille et n ont pas pu faire d études. Mais ces personnes m'ont impressionnée par leur intelligence leur bonté leur gentillesse conscientes de leur peu de chances, elles se débrouillent et se battent pour améliorer le futur de leurs enfants.

J'ai adoré travailler avec des médecins qui ont gardé leur humanisme, et qui s'adaptent aux personnes qu'ils soignent avec tact et mesure ! Certains me comprendront. 

J'ai adoré travailler avec des médecins qui disent bonjour et s'intéressent au personnel comme une équipe et non comme un personnel qu'on loue.

J'ai adoré travailler avec des médecins qui nous parlent comme à des égaux et non pas à des inférieurs.

Merci à mes anciennes équipes et certains collègues de mon équipe actuelle avec qui j'ai profondément aimé travailler. 

Merci à tous mais c'est fini j arrête ce métier car trop d'images d'histoires me hantent. La covid et la gestion du plan blanc par des cadres injustes et inconscientes ont eu raison de ma passion de soigner les autres.

J'ai demandé une reconversion professionnelle j'espère qu'après 22 ans, l'anfh voudra bien accepter ma prise en charge. À 46 ans c'était difficile, mais indispensable. Merci à vous de me réchauffer le cœur."


C'est par ces mots qu'une infirmière annonce renoncer à son métier. À sa vocation. 

Ce n'est pas la Covid et cette terrible épidémie, ce n'est pas de cotoyer la mort au quotidien, l'immense difficulté de ce métier, ce n'est pas la pénibilité et les heures de travail accumulées... 

Non, c'est l'injustice et l'inconscience des cadres. C'est un problème de relation, de lien humain, de leadership. 


Relation. Relation. Relation. Tout est relation. Tout est altérité. Nous sommes fait d'altérité. C'est la que commence le mal, mais c'est aussi le lieu de la guérison. 


C'est vous dire la puissance destructrice de cette absence de leadership et d'intelligence émotionnelle dans les organisations. Tout est question de relation, de communication... et si cela fonctionne, la Covid ne peut rien pour entamer la vocation, le désir et la joie de servir et de sauver des vies. 


Formez-vous, formez vos collaborateurs, formez vos cadres... qu'enfin, tout le monde comprennent et que des talents tel que celui-ci ne soit plus gâchés pour les mauvaises raisons !



mercredi 12 mai 2021

Spider man, ce philosophe...

Vous connaissez cette citation : "Avec de grands pouvoirs, viennent de grandes responsabilités" - "With great powers comes great responsabilities".

Ce n'est pas un grand philosophe du XXè siècle que je cite ici, mais un personnage de "comic book" qui s'adresse à Spider Man !

Et cette citation, si elle est souvent citée comme une sorte d'exemple, me pose problème.

Tout d'abord parce que cela sous entendrait qu'avoir de grands pouvoirs consiste à pouvoir sauter de building en building et affronter ses adversaires avec l'avantage de la force. Ce n'est pas cela le pouvoir. La notion est bien plus subtile.

Ensuite parce que cette citation me semble énoncée dans le mauvais sens. Ce serait plutôt : "De grandes responsabilités créent de grands pouvoirs".

Devenir responsable de soi-même, de ses actes, de ses résultats et gagner ce qu'il faut de conscience pour voir au delà de nos programmations, qu'elles soient culturelles, cultuelles ou éducationnelles et de nos scénario ou stratégies inconscientes et d'immenses pouvoirs se libèrent. 

Nous sommes tous doués de pouvoirs, ceux de l'interaction, du leadership, de l'innovation, de la créativité et bondir à coup de fil arachnoïdes n'est pas grand chose face au pouvoir d'aller sur la lune ou de peindre la chapelle Sixtine.

Leur libération n'a qu'un seul coût, celui d'embrasser notre condition, celui de prendre en main, pleinement et consciemment, qui nous sommes et qui nous souhaitons devenir. C'est cela être responsable.

mardi 11 mai 2021

Je clique donc je suis...

Au moment d'entrer dans une salle de cinéma, vous n'entendez pas une petite voix intérieur vous susurrer : "Je connais parfaitement ce film, je suis certain de vivre une expérience parfaite. Je sais que l'histoire est captivante et le retournement final est si surprenant qu'il va me laisser pantois !"

À l'évidence, lorsque nous nous apprêtons à voir un film, une énorme part de l'expérience consiste justement à ce que ce soit la première fois. Ce n'est pas qu'il n'y a aucune valeur à regarder un film pour la deuxième ou troisième fois, mais ce n'est pas la même chose...

Une part de ce qui fait le sel de la vie, de ce qui rend la vie passionnante et enthousiasmante, c'est que nous avons la possibilité de donner le bénéfice du doute, par anticipation, à une expérience donnée. Nous ne savons pas si ce film est un bon film, mais nous sommes prêts à nous y abandonner tout de même.

Cette aptitude est aussi celle que nous utilisons dans nos relations. Il n'est pas possible de connaître quelqu'un avant de le connaître ! Toutes nos connaissances et tous nos amis ont un jour eu à passer par ce processus inconscient. 

Internet est une machine qui abuse de cette aptitude humaine à accepter le risque de se tromper pour l'éventuel bénéfice d'une belle expérience. La plupart des outils marketing mis en place sur le net sont là pour susciter ce désir et produisent assez systématiquement de la déception. Et lorsque cela se répète, jour après jour, cela ne créé que de la souffrance et de l'usure, de la tristesse et du désenchantement. Nous ne devrions donner le bénéfice du doute qu'à ce qui semble nous promettre une expérience unique ou l'accès à une information utile ou qui nous amène à grandir ou à voir le monde d'une autre façon. Le reste n'est qu'un immense fleuve de déchets et d'eau nauséabonde dont nous ne parviendrions pas à extraire notre regard. 


lundi 10 mai 2021

Venu d'une autre réalité !

Venu d'une autre réalité : "Tu es un formidable leader"...

Venu d'une réalité encore différente de la précédente : "Tu es si sexy !"

Difficile à entendre ? Difficile à accepter tant ces réalités qui nous viennent d'ailleurs contredisent et même s'opposent à la réalité que nous avons fait nôtre. "Je ne suis pas un leader", "Je ne suis pas sexy", voilà ce que nous aurions plutôt pour habitude de nous raconter et de quoi notre monde est composé.

Mais ces deux réalités, pour opposées qu'elles soient, ont toutes les deux voix au chapitre. Elles sont toutes les deux des faces possibles d'une même pièce et le choix nous en appartient entièrement. 


vendredi 7 mai 2021

Des bienfaits de la concurrence !

Mes premières années à Canal J étaient de forts belles années. 

Entre autres, pour une raison fort simple : nous n'avions pas de concurrence !

Et lorsque nous n'avons pas de concurrence, il est facile de se dire les meilleurs, les plus attentifs aux désirs des enfants, d'idéaliser notre position et de se convaincre que tout est fait dans le plus pur respect de nos spectateurs. Et nous y croyions tous à cette époque. Nous étions tous convaincus de produire la meilleure télé possible pour les enfants de deux à quatorze ans. 

Puis un jour vint la concurrence. Nombreuse. Sans état d'âme. 

Et après un premier temps de déni, nous nous sommes offusqués de voir les programmes de Disney, de toutes ces chaînes américaines distillant des programmes abêtissant aux enfants, rien à voir avec la qualité que nous proposions et avec ce que les enfants méritaient de regarder.

Mais ce que faisait cette concurrence, c'était uniquement de nous révéler nos faiblesses, là où nous n'avions pas voulu regarder... 

Et pour réagir à cette concurrence et ne pas disparaître, il nous a fallu adapter la chaîne non pas à ce que nous désirions produire et qui à nos yeux d'adultes nous semblait être la meilleure télévision pour les enfants, mais bien de répondre aux désirs des enfants. 




jeudi 6 mai 2021

Combien de parts de gâteau ?

Ce n'est pas contre "eux" qu'il faut nous battre pour devenir meilleur ou pour gagner en parts de marché. 

Avoir pour référence vos compétiteurs ne peut que conduire à une vision étriquée du monde et à la conclusion que ce que vous gagnez ne peut qu'être conquis au détriment des autres. C'est considérer que toutes les parts du gâteau sont déjà attribuées et qu'à moins d'aller les prendre à d'autres, vous ne pourrez grandir. 

Le gâteau est infini. Le gâteau grandit lorsque vous cherchez non pas à devenir meilleur qu'"eux", mais meilleur pour les autres, pour améliorer les choses, pour vous améliorer vous, parce que vous le pouvez et parce que cela vous inspire. A chaque geste de générosité, le gâteau s'agrandit, se déploie. 

Le gâteau est infini.

mercredi 5 mai 2021

Performances toxiques...

Équipes.

Elles sont au coeur du succès de toute organisation. Dès que votre entreprise compte plus de deux personnes, vous voilà partie d'une équipe et c'est cette équipe qui peut réussir ou échouer.

Dans toutes ces équipes, il y a des gens ! Evident !

Parmi ces gens, il y a toutes sortes de caractères, d'aptitudes, de comportements... Mais dans un monde qui valorise la réussite, existe pour ces équipes deux critères principaux.

Le premier est le niveau de performance. Les membres de l'équipe sont-ils qualifiés, entraînés, capables. C'est le niveau global de compétence de l'équipe. C'est un indicateur fort. Une bonne équipe est une équipe qui est prête et cela se mesure de mille manière : précédents succès, niveau de diplôme, compétences identifiées dans tel ou tel domaine...

Le second est la relation entre les différents membres de l'équipe. Le degré de fiabilité des individus les uns envers les autres. La confiance mutuelle qu'ils s'accordent. L'esprit d'équipe. Cet indicateur est tout aussi important, si ce n'est plus, que le précédent. Celui-là aussi pourrait se mesurer. Mais ce n'est pas le cas. 

Conséquence : on trouve dans les équipes des individus dont les performances sont remarquables et remarquées, mais dont la capacité à travailler en équipe est déplorable. Et cela ne gêne personne parce que les indicateurs n'adressent pas ce problème. Et cela propulse au sommet des organigrammes des individus reconnus par toutes et tous comme étant de fieffés "connards". 

Lorsque vous demandez à un individus qui doit travailler en équipe s'il préfère travailler avec quelqu'un qui est ultra performant mais peu fiable ou quelqu'un qui est moins performant mais fiable, la réponse est systématiquement la seconde. Et cela se comprend. Un individu peu fiable dans une équipe est ce que l'on appelle une personnalité toxique. Quelqu'un qui prend de l'énergie au lieu d'en créer.

À trop valoriser la performance pure, les organisations créent le lit de la toxicité relationnelle. Et cela se paie, quoiqu'en disent les Key Performance Indicators !!


mardi 4 mai 2021

Mais pourquoi tant de haine ?...

Sur la question de la critique et de ses effets, autant laisser parler nos illustres aînés.

Dale Carnegie :

"B. F. Skinner, the world-famous psychologist, proved through his experiments that an animal rewarded for good behavior will learn much more rapidly and retain what it learns far more effectively than an animal punished for bad behavior. Later studies have shown that the same applies to humans. By criticizing, we do not make lasting changes and often incur resentment."

Ce qui se traduirait par : 

"B. F. Skinner, le psychologue mondialement connu, a prouvé par ses expériences qu'un animal récompensé pour son bon comportement apprend beaucoup plus rapidement et retient beaucoup plus efficacement ce qu'il apprend, au contraire d'un animal puni pour son mauvais comportement. Des études ultérieures ont montré qu'il en allait de même pour les humains. En critiquant, nous n'apportons pas de changements durables et nous suscitons souvent du ressentiment."

Si c'était déjà le cas en 1936, moment où furent publiées ces lignes, il est probable que ce le soit toujours aujourd'hui ! 

Comment se fait-il que cette évidente sagesse comprise depuis des décennies soit aussi difficile à intégrer à nos comportements quotidiens. Pourquoi la critique reste-t-elle la norme dans nos rapports humains ? 

En anglais on dit : "Beats me!"

Ce qui se traduirait par : "Ça me dépasse !"

lundi 3 mai 2021

Le jour où Romain Gary...

Il est un écrivain, un auteur, un artiste pour qui j'ai une admiration sans fond. Romain Gary. Je le parcours depuis mon adolescence et il a éclairé mon existence de son talent, de sa force littéraire et de ses choix de vie. Lorsque je suis parti à Los Angeles, j'avais conscience de marcher dans ses traces. J'ai vécu un moment de joie intense lorsque j'ai découvert que nous étions nés le même jour de l'année, après avoir longtemps cru le contraire. Pour ceux que cela intéresse, c'est une histoire de calendrier grégorien !

J'admire aussi la façon dont Romain Gary s'est retiré de ce monde. Comment il a tiré sa révérence. Dans la violence d'un coup de revolver, mais aussi au jour de son choix, au jour J comme il l'a écrit lui-même dans sa lettre. Que voici.


En voici la retranscription :

30 août 1979

Pour la presse. Jour J. Aucun rapport avec Jean Seberg. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser ailleurs.

On peut mettre cela évidemment sur le compte d’une dépression nerveuse. Mais alors il faut admettre que celle-ci dure depuis que j’ai l’âge d’homme et m’aura permis de mener à bien mon œuvre littéraire. Alors, pourquoi? Peut-être faut-il chercher la réponse dans le titre de mon ouvrage autobiographique, La nuit sera calme, et dans les derniers mots de mon dernier roman: "Car on ne saurait mieux dire".

Je me suis enfin exprimé entièrement.

Quelle élégance d'âme il faut avoir, au dernier moment du dernier jour pour écrire ces quelques mots. Quelle élégance tout court.

Tout ce que nous faisons, envisageons, créons, finira par finir. C'est inéluctable. De toutes nos entreprises il en est peut-être quelques-unes qui nous survivront, mais la plupart s'achèveront de notre vivant, dans les larmes parfois... Nous pouvons choisir de quelle élégance nous parer pour ces derniers moments. Nous pouvons faire le choix de nous battre jusqu'au dernier, de ne rien céder, de ne rien donner et d'allonger la peine et la souffrance. Ou nous pouvons faire le choix de partir, non sur la pointe des pieds et au premier signe de frustration ou d'agacement, mais au bon moment, au moment que nous avons choisi pour nous. Au jour J.