dimanche 10 mai 2020

Apprendre à cuisiner ?

Ce qu'il faut apprendre et pourquoi ? C'est une question assez fondamentale et à tout âge. Pourtant, elle n'est pas posée ou elle ne l'est que de façon parcellaire.
Ce que nous apprenons à l'école, les matières qui sont enseignées le sont sur la base de ce qui a été décidé il y a plus d'un siècle ! N'est-ce pas incroyable ? Les matières ont évoluées, mais globalement, un élève du 19ème siècle ne serait pas perdu dans une classe du 21ème ! Il y retrouverait les mathématiques et ses vecteurs, la géométrie, l'algèbre. Il y retrouverait le français, plutôt envisagé comme une matière et un savoir et non comme une langue vivante et qui se maîtrise et qui s'utilise pour des interactions riches et capables d'influence. Il y retrouverait l'orthographe et les dictées, la grammaire. 
Non que tout ceci soit inutile et dépassé, mais ce n'est pas tout et c'est pourtant tout ce qu'on enseigne ! Savoir parler la langue française implique tout autant de savoir rédiger un document avec un minimum de fautes d'orthographe que de donner un discours devant une vaste assemblée. Et pourtant...
L'école installe en nous des réflexes, des façons de voir les choses qui, pour la plupart, ne nous servent pas pour nos années futures. 
Nous sommes ainsi programmés à n'apprendre que ce qu'on nous demande d'apprendre, à réagir au bâton et à la carotte, à attendre le test, à mesurer notre valeur à l'aune d'une notation passablement arbitraire, à vouloir optimiser nos compétences pour notre employabilité, au lieu d'aller chercher les compétences qui nous séduisent ou qui nous seraient utiles...
Ainsi en est-il de la cuisine. Manger est plus important que les mathématiques. Se nourrir, savoir se nourrir est plus important que le passé simple. Un peuple qui sait se nourrir avec talent et avec intelligence est un peuple qui souffre moins de maladies, qui s'enrichit, qui modifie sa perception de la nature et de la valeur des produits, qui affine son palais et son goût pour les bonnes choses et il n'est pas loin pour que cet appétit de bonnes chaires se transforme en appétit pour les belles choses de l'art, de l'architecture, des arts vivants... Un peuple qui sait se nourrir est un peuple éclairé.
Ce confinement nous a révélé, si j'en crois les multiples émissions sur le sujet, l'importance de la cuisine et de ses savoir-faire. L'importance du bien manger et du manger en commun. Ce confinement nous a mis devant nos fourneaux et pour beaucoup se fut une expérience !
Introduire la cuisine et la gastronomie à l'école pourrait faire partie des bienfaits venus de cette épidémie...


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