mardi 21 juillet 2020

Porter un masque : seule chose intelligente à faire... LA SEULE...

Le texte de Aurélien Barreau sur la nécessité de sortir masqué !

Essentiel si nous ne voulons pas que se prolonge cet entre-deux délétère...



La désobéissance civile est un geste fort. Il y a peu, des milliers de scientifiques ont appelé à y recourir face à la catastrophe écologique en cours. C'est, à ma connaissance, sans précédent. D'autres causes immenses méritent sans doute que soit envisagée cette forme radicale de résistance. Il y a là matière à penser et à agir. Avec solennité.

Mais comment n'être pas triste de constater que le refus des gestes sanitaires de base - qui ne sont qu'un infime effort d'intelligence collective élémentaire - soit aujourd'hui revendiqué comme une telle résistance ? Il me semble que cette obstination à mettre en danger la vie d'autrui relève en réalité plutôt de la bouderie presque obscène d'un enfant gâté paranoïaque qui ne veut rien, jamais, sacrifier de son confort. Fût-ce au prix de la mise en danger délibérée de la vie d'autrui.

Et, une dernière fois, pour rappel :
1) "Masquer" la population ne fait pas les affaires de l'État : rien ne fait plus peur à une société de contrôle que des citoyens non identifiables !
2) Nous avons réclamé - à juste titre - ces masques quand ils manquaient. Refuser de les utiliser, en espace clôt, quand ils sont disponibles est totalement incohérent.
3) Nombreux sont ceux qui dénoncent les enjeux de pouvoir et d'argent des laboratoires pharmaceutiques. Raison de plus pour endiguer l'épidémie à moindre frais et sans médicament ! Même les plus "conspirationnistes" ne peuvent nier que le port du masque n'enrichira aucune puissance occulte...
4) Que le virus soit plus petit que les mailles du masque ne dit évidemment pas que ces derniers ne servent à rien : les gouttelettes qui portent une bonne partie des agents pathogène sont arrêtées.
5) Oui, il y a d'autres maladies graves actuellement à l'oeuvre dans le monde. Et alors ? Que la seconde guerre mondiale ait été plus meurtrière que la première signifie-t-il que cette dernière soit anodine ?
6) Oui, nous pouvons - et c'est mon cas ! - avoir de nombreux griefs contre ce gouvernement et sa politique. Et alors ? En quoi cela nous autorise-t-il à mettre en danger la vie des plus fragiles ? Nous "entretuer" fragiliserait le pouvoir en place ?
7) J'ai souvent lu ces derniers jours que "bien respirer est essentiel à la santé". Certes. Bien boire aussi. Pour autant, quand l'eau de la marre est empoisonnée mieux vaut se retenir quelques minutes et aller à une source pure, non ?
8 ) N’y a-t-il pas une forme d’arrogance assez stupéfiante à penser que les experts n’ont rien compris et que des analyses ne reposant sur aucune compétence sont évidemment celles auxquelles donner crédit ? Comme si tout n’était qu’affaire de sondage, d’opinion et de choix personnel.
9) Refuser d'obéir aveuglément est sans doute une posture intéressante. Il y a tant de lois et de schèmes d'oppression à contester... Pourquoi manifester ce "courage" face à ce qui relève, justement, du soucis élémentaire de la santé d'autrui ? C'est un contresens radical.
10) Il n'y a aucune légitimité à craindre une "nouvelle normalité". De même que le confinement chez soi a été levé dès que possible (ralentir l'économie ne fait jamais les affaires de l'État), le port du masque (toujours terrifiant pour les forces de police) ne durera évidemment pas. L'émergence d'une société de contrôle assez terrifiante est possible et doit, à mon sens, être combattue. Mais, justement, c'est l'inverse qui a lieu ici !
11) Certains se vantent de n'avoir pas peur. Soit. La disposition psychologique de chacun est parfaitement légitime. Mais n'avoir pas peur des armes à feu n'autorise pas à tirer dans le tas. Tout est là.
12) Il n'y a vraiment rien de révolutionnaire ou de transgressif à nier les vérités médicales dans un geste d'égoïsme assumé qui prend la forme exacerbée de l'individualisme dominant du monde contemporain.
13) Et même si, de façon extrêmement improbable, le masque s'avérait essentiellement inutile, l'infime effort ne méritait-il pas d'être tenté ? Mettre en regard ce dérisoire inconfort (l'occident oublie si souvent les véritables maux de ce temps) face à la possibilité d'une vie sauvée ne clôt-il pas immédiatement le dilemme ?
14) Franchement, face à la souffrance des malades intubés, face aux 600 000 morts - ici et ailleurs -, le refus de l'infime effort dont il est ici question n'a-t-il pas quelque chose d'indécent ? Comme le symptôme de l'oublie définitif de tout soucis du bien commun.




In English...

Civil disobedience is a strong gesture. Not long ago, thousands of scientists called for it in the face of the ongoing ecological disaster. This is, to my knowledge, unprecedented. There are no doubt other immense causes worthy of consideration for this radical form of resistance. There is food for thought and action here. With solemnity.

But how can we not be sad to note that the refusal of basic sanitary gestures - which are only a tiny effort of elementary collective intelligence - is today claimed as such resistance? It seems to me that this obstinacy to endanger the lives of others is in fact more the almost obscene sulk of a paranoid spoiled child who never wants to sacrifice anything of his comfort. Even at the cost of deliberately endangering the lives of others.

And, one last time, as a reminder:
1) "Hiding" the population is not the state's business: Nothing scares a controlling society more than unidentifiable citizens!
2) We demanded - rightly - these masks when they were missing. Refusing to use them, in fenced spaces, when they are available is totally inconsistent.
3) Many are those who denounce the power and money stakes of the pharmaceutical laboratories. All the more reason to curb the epidemic at low cost and without drugs! Even the most "conspiracyists" cannot deny that wearing the mask will not enrich any occult power...
4) The fact that the virus is smaller than the mesh of the mask obviously does not mean that the mask is useless: the droplets that carry a good part of the pathogenic agents are stopped.
5) Yes, there are other serious diseases currently at work in the world. So what if there are? Does the fact that the Second World War was more deadly than the first one mean that the latter is harmless?
6) Yes, we can - and I do! - have many grievances against this government and its policies. So what if we do? How does that allow us to endanger the lives of the most fragile? Would "killing each other" weaken the power in place?
7) I have often read in the last few days that "breathing well is essential for health". Yes, it's true. To drink well too. However, when pond water is poisoned, it's better to hold back for a few minutes and go to a pure spring, right?
8 ) Isn't it a rather staggering form of arrogance to think that the experts have understood nothing and that analyses based on no skill are obviously the ones to be given credit? As if it were all a matter of polling, opinion and personal choice.
9) Refusing to obey blindly is undoubtedly an interesting posture. There are so many laws and patterns of oppression to challenge... Why show this "courage" in the face of what is, precisely, a basic concern for the health of others? It's a radical misunderstanding.
10) There is no legitimacy in fearing a "new normality". Just as the confinement at home was lifted as soon as possible (slowing down the economy never does the State's business), the wearing of masks (always terrifying for the police force) will obviously not last. The emergence of a rather terrifying control society is possible and must, in my opinion, be fought. But, precisely, the opposite is happening here!
11) Some people boast that they are not afraid. So be it. Everyone's psychological disposition is perfectly legitimate. But not being afraid of guns doesn't authorize you to shoot in the heap. It's all there.
12) There is really nothing revolutionary or transgressive about denying medical truths in a gesture of assumed selfishness that takes the exacerbated form of the dominant individualism of the contemporary world.
13) And even if, in an extremely unlikely way, the mask proved to be essentially useless, did not the tiny effort deserve to be tempted? Doesn't confronting this derisory discomfort (the West so often forgets the real evils of the times) with the possibility of a life saved immediately end the dilemma?
14) Frankly, faced with the suffering of intubated patients, faced with the 600,000 deaths - here and elsewhere - is there not something indecent about refusing the infinitesimal effort we are talking about here? Like the symptom of the definitive forgetting of any concern for the common good.


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