lundi 13 juillet 2020

Comprendre la violence verbale...

Alors que je me promenais accompagné d'un bon camarade, nous passons devant un bottier et son atelier de patines. Le travail ne me plaît pas. Il s'agit de patines de couleurs qui me semblent criardes et peu intéressantes... Je me moque et demande à mon ami de m'abattre si un jour je devais porter ce genre de chaussures ! Le trait est sévère, mais nous sommes entre nous et l'intention n'est pas de vexer qui que ce soit ! Pourtant, un homme est là qui nous entend. Il m'agresse immédiatement et me lance un trait de sa façon :  "Il est vrai que vous brillez par le choix de vos chaussures !"
Bien sûr il n'y a là rien de personnel ! D'autant que les chaussures que je porte ce jour-là sont de belle qualité !
Il y a cependant une belle leçon à retenir et je la partage avec vous parce que j'ai mis du temps à comprendre et raisonner cet événement.
Mon premier réflexe a été de défense, celle de mon cerveau reptilien. J'ai tout de suite eu envie de répondre, de renvoyer cette énergie négative qui m'était adressée. Mais l'homme s'est lâchement enfui sur sa trottinette électrique, me privant de cette répartie cinglante qui aurait pu me soulager !
Puis, j'ai ensuite pris le parti d'en parler avec ce bon camarade qui m'accompagnait et nous avons rationalisé et analysé tout notre soûl ce qui venait d'arriver : "c'est lui qui souffre, c'est lui qui a besoin de nous rabaisser pour se sentir à l'aise, il va maintenant retourner à sa vie d'aigri, etc." Et nous avions parfaitement raison. L'agresseur est toujours celui qui a tort, celui qui connaît le manque et qui a besoin de se rassurer, sinon, pourquoi agresser ?... Mais tout cela ne me laissait qu'à demi-satisfait...
Je n'ai compris que quelques heures plus tard... Cet homme appréciait sans doute le travail produit par cet atelier et le violet criard des patines exposées en vitrine ; ma réflexion l'avait sans doute blessé avant qu'il ne me blesse lui-même.
Toute agression est bien souvent un mécanisme de défense mal adapté ou mal réglé. 
L'agressé était en fait l'agresseur, sans le savoir... même si ma réflexion ne lui était pas adressée et s'il n'aurait pas dû l'entendre...
Et de mon désir de vengeance et de ma frustration de ne pas avoir trouvé la bonne répartie ne subsiste qu'un désir si ce n'est de m'excuser, au moins de comprendre...


Ajout octobre 2020 !
Je lis un article du très bon magazine "L'étiquette", une rubrique : "On n'a pas envie..." et je vois : "Les chaussures à patine : JAMAIS !"
Je suis totalement rassuré !

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