lundi 18 février 2013

Le grand lavage de cerveaux...

Les professeurs étaient en grève...

Alors que cette grève commençait, voici l’histoire qui m’était racontée.
Une histoire qui malheureusement n’est pas unique en son genre, mais dont les dégâts et les conséquences pèsent sur notre société et nos organisations d’une manières que nous n’envisageons pas dans toute leur immensité !

C'est l'histoire de Léo.

Léo a 10 ans. Il est en CM1.

Lundi dernier était jour de première pour Léo.  Il devait présenter son premier exposé !

Assez peu conscient de ce que cela représente, il le prépare en partie avec sa maman. Il fait quelques recherches sur Internet. Il complète par ce qu’il pense être important. Il se fait aider pour la mise en page de quelques supports.
Pour sa maman, pas d’inquiétude. Léo a 10 ans. C’est une première. Inutile de trop en faire.

Le lundi matin, Léo arrive à l’école avec une boule au ventre. Forcément. Sa maman le regarde rejoindre ses camarades et le voit se retourner une dernière fois avec un petit sourire un peu apeuré... Elle lui répond d’un sourire et lui fait un large signe d’encouragement.

A 17h, elle retrouve son Léo recroquevillé sur lui-même, la tête dans les épaules, paralysé et tremblant de... honte.
Il lui faudra beaucoup de patience pour comprendre ce qui s’est passé...

Léo a bien présenté son exposé. Intimidé, cette première performance n’a probablement pas été aussi captivante qu’il l’aurait voulu. Il a oublié certains passages. Il a voulu en finir un peu plus vite. Il a bafouillé. Rien que de très normal pour une première. A 10 ans, il a encore la vie devant lui pour progresser, trouver ce qui marche...
Il ne lui restait que quelques minutes quand sa professeur interrompt l’exposé et qualifie sa prestation de « nulle », les arguments « trouvés sur Internet » (??!) et l’exposé en lui-même : « ennuyeux ». Elle demande à Léo de retourner à sa place, sans lui laisser terminer son exposé.

Bien sûr, à l'écoute de cette histoire, mon coeur s'est arrêté de battre. Une immense tristesse m’a envahi. C’est une chose que de ne pas reconnaître le talent qui vit en chaque enfant et de vouloir obstinément qu’ils rentrent tous dans un même moule, c’en est une autre de pratiquer ce type de violence. Pour Léo, il faudra du temps avant de retrouver le goût de venir parler devant un auditoire de ce qu’il aime, de partager avec les autres ses goûts ou ses projets.
Je tremble à l’idée de l’immensité des dégâts que cette personne va encore causer, cette année et celle d'après puis encore celle d'après...

Tous ces enfants sont généreux, talentueux, originaux et lumineux ; ils l’ont tous été au moins une fois dans leur courte vie. Ils méritent de se retrouver devant des enseignants qui ont une toute petite idée de ce qu’ils font.

Quand ceux que nous avons choisi pour éduquer nos enfants, les réduisent et les minimisent parce qu’un certain standard ou idéal n'est pas atteint, c’est une tragédie.

Dans le cerveau du petit Léo cette idée sournoise a pris forme qu’il n’a pas le talent, la force et l’intelligence pour parler devant ses petits camarades.

Le lavage de cerveau a commencé...

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