lundi 25 mars 2024

Toutes nos super stars...

"We are the world". 1986. Cette chanson a une histoire. Celle du rassemblement des plus grandes stars du moment pour une nuit dans l’espoir de renouveler l’exploit de Bob Geldof et de son concert mythique « Live Aid ». Cette histoire est captivante à plus d'un titre. Netflix a su capturer l’essence de cet événement dans un documentaire qui nous en dévoile les coulisses.

Une nuit plongée dans l'intimité des superstars qui ont bercé mon adolescence. Les Michael Jackson, les Huey Lewis, les Bob Dylan, les Lionel Richie et les Tina Turner... Ce documentaire est particulièrement fascinant pour un musicien, révélant toute la complexité qu’il y a à vouloir capturer trois minutes de magie musicale. Il met aussi en lumière combien le syndrome de l'imposteur est omniprésent, partagé par tous les artistes.

 

Il faut voir Huey Lewis, confessant à quel point ses jambes tremblaient, submergé par l'insécurité. Observer les luttes d'ego, comme celle de Waylon Jennings, figure de proue de la country outre-Atlantique, quittant la salle, refusant de chanter en swahili à l’invitation de Stevie Wonder, se sentant marginalisé. Bob Dylan, l’immense Bob Dylan, timide, effacé, luttant pour trouver sa place, jusqu’à ce que Stevie Wonder et Quincy Jones le rassurent sur ses capacités. Bob Dylan, le lauréat du prix Nobel de littérature, l’auteur de "Knockin' on Heaven's Door", ce même Bob Dylan !

 

Certains, rongés par le doute, ont même choisi de ne pas participer.

 

Parmi la cacophonie, seuls Diana Ross, Stevie Wonder et Quincy Jones semblent à leur aise et naviguer dans leurs éléments. Les autres luttent avec leurs démons internes, se demandent s'ils méritent vraiment leur place, craignant que le monde découvre ces failles qu’ils ont cachées depuis tout ce temps.

 

Il est facile de croire que, lorsque le monde nous renvoie une image valorisante, que le succès et la fortune sont notre, soutenus par l’adulation de millions, nous serons alors enfin prêts à nous détendre et à offrir notre meilleur.

 

Le syndrome de l'imposteur est intrinsèquement lié à notre quête perpétuelle d’excellence. Nous restons aveugles aux implications de ce que signifie vraiment d'être au sommet.

 

Avec cette perspective en tête, pourquoi ne pas simplement se lancer, faire le nécessaire et savourer l'instant présent… et pourquoi pas : chanter en swahili !

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