jeudi 5 novembre 2020

La malédiction de la présupposition !

Les humains fonctionnent ainsi : ils présupposent. Le verbe anglais correspondant : to assume. 

Nous présupposons, parce que c'est notre façon de gagner du temps et de l'énergie. Nous nous évitons bien des disconvenues en présupposant que les choses vont mal se passer !

Mais nous nous créons aussi bien des problèmes. Cette aptitude à la présupposition nous ferme à la nouveauté et au goût de l'expérience. Si je présuppose qu'un restaurant n'est fait que pour manger quelque chose de bon selon mes goûts, comme des pâtes et du jambon... il est probable qu'une fois devant le plus raffiné des mets, préparé selon la règle et avec expertise, je ne pourrais qu'être déçu. La réalité ne correspond pas à ce que j'attendais, j'espérais. Cette déception l'emporte sur la formidable expérience qui aurait pu être la mienne si j'étais resté un tant soit peu ouvert à ce qui m'était offert. 

Bien sûr, cette déception ne fait pas du restaurateur un mauvais restaurateur qui ne saurait anticiper sur les goûts de ses clients. La "faute" revient entièrement au client qui ne se trouvait pas ce soir là au bon endroit ! Il existe de nombreux restaurants capables de servir des pâtes et du jambon... Et là est le problème : son avis négatif, dans le monde qui est le nôtre, sera relayé et relayé encore sur les réseaux sociaux, sur Google, sur Fooding, sur Lafourchette, sur Tripadvisor, sur Booking... et fera injustement du tort à un restaurateur parfaitement innocent. 

Rester ouvert est pour nous la seule façon de vivre une vie qui ne soit pas que ce que en connaissons déjà, mais aussi la garanti que le monde dans lequel nous vivons n'est pas fait que de MacDo ou de restaurants qui ne serviraient plus que des pâtes et du jambon. 

Bien sûr, c'est bon. Mais c'est ennuyeux. 


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