vendredi 27 avril 2018

Des berges et des vierges...


Imaginez, vous êtes dans une chambre ou une pièce exiguë. Vous n'êtes pas seuls. Avec vous, une trentaine de personnes. Toutes vaquent à leurs occupations. Puis, l'une commence à fumer. Lourdement. L'air devient rapidement irrespirable, mais personne ne se plaint, parce que fumer est toléré… Puis une autre commence à répandre dans l'air un produit chimique dont la toxicité n'est pas encore avérée, mais pourrait bien l'être, comme le révélera une étude menée dans un futur proche. Une autre encore dépose ses déchet dans un coin de la pièce, puis se précipite de l'autre côté, persuadée qu'elle ne pollue et ne rend invivable qu'un coin de la pièce !
Bref, vous l'avez compris, cette pièce c'est notre terre. À l'échelle de l'univers, nous vivons dans un cagibi, si vous pensiez que la métaphore était exagérée… et nous détruisons et rendons fétide l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, la nourriture que nous consommons… sans qu'aucun d'entre nous n'en prennent la responsabilité, ni même ne se sente responsable…
Conduire une voiture aujourd'hui, à Paris, revient à rendre irrespirable l'air de milliers de personne. Même s'il faut bien se déplacer, n'est-il pas plus important de respirer ? Mais qui derrière son volant se sent responsable de cette pollution ? Combien vais-je en agacer avec mon couplet pro-transport en commun et moyens de déplacement propre ? Un jour viendra où nos comportements paraîtront aussi absurdes et inconséquents que nous paraissent aujourd'hui le fait de sacrifier des vierges et leur arracher le cœur sur un autel au sommet d'une pyramide pour implorer les dieux de modifier le climat ! Pourtant, nous sommes en 2018. Pourtant, nous avons la science pour nous prévenir des conséquences de cette incurie.
Nous sommes responsables… alors lorsque je lis qu'un quarteron d'inconscients exige le rétablissement de la circulation sur les berges de la Seine pour qu'au prix de notre santé et de nos poumons et de notre avenir ils puissent aller un peu plus vite dans leurs petites voitures qui déplacent 80% de vide, je ne peux m'empêcher de sentir la moutarde me monter au nez !

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