mardi 12 novembre 2013

La fin de tous les Grossman...


Puisque nous en sommes à parler cinéma, dans le dernier opus des frères Cohen « Inside Llewyn Davis », une scène m’a particulièrement frappée.
On y voit Llewyn Davis, chanteur folk des années 60 du "village" new yorkais tenter de percer, de se faire un nom, d’être enfin reconnu…
Dans cette quête,  il part pour Chicago tenter de séduire Monsieur Grossman, patron du Gate of Horn, une salle de spectacle qui a existé et se trouvait dans les sous sols d’un hôtel réputé.
La séquence est magnifique.
Grossman demande à entendre Davis. Les deux hommes se rendent dans la salle de concert. Davis sort sa guitare et commence à jouer. La chanson est superbe. L’interprétation de même. Grossman, par un effet de lumière porte une auréole. On devine un regard froid.
Une fois la dernière note passée, il tranche « Je ne vois pas beaucoup d’argent derrière tout ça ».
Et c’est tout.
Davis n’a plus qu’à reprendre sa guitare et faire du stop pour retrouver New York…

En regardant cette séquence, je n’ai pu m’empêcher de sourire. Cette ère là est terminée. L’ère des Grossman est révolue. Pour tous les Davis du monde, il est désormais possible de donner son art sans attendre d’être choisi, nommé, nominé, désigné par quelqu’un d’autre…

Pour Davis et celui qu’il symbolise, il est trop tard. Mais pour vous, l’aventure peut encore commencer.
La bonne nouvelle est que vous n’aurez pas de Grossman à convaincre. La moins bonne nouvelle est qu’il vous faudra travailler au moins autant. Le prix à payer reste le même, mais le résultat est nettement moins incertain !

Aucun commentaire: