jeudi 6 décembre 2012

Pour les ONG...

J’ai proposé il y a peu à quelques membres d’une grande association caritative de venir assister à l’une de mes formations.
Je suis convaincu que les outils de l’influence placés entre de bonnes mains peuvent donner des résultats qui changeront ce monde, là où il en a le plus besoin.
Parce que certains de mes amis sont membres actifs ou salariés de ces associations, je sais qu’ils sont sur le terrain et qu’ils font un travail remarquable… Remarquable au sens imagé du terme, parce qu’au sens littéral, c’est à dire un travail remarqué, cela ne marche pas tout à fait comme cela pourrait…

Depuis le début des années 2000, les ONG sont silencieuses. Elles travaillent et on ne les entend pas. Pourtant, elles pallient aux effets désastreux de notre système. Elles calment, rassurent et évitent que tout n’explose. On n’entend pas assez ce qu’elles ont à nous dire de notre monde et de ses absurdes dysfonctionnement.

Pourquoi ?

Je pense que c’est en partie parce qu’elles n’osent pas.

Elles pensent nous être redevables de nos dons, de notre patience à ne pas voir de grands et significatifs changement dans l’état du monde. Elles estiment que leur rôle est d’être nobles et silencieuses, de travailler dans l’ombre, lentement, profondément, loin de toutes vicissitudes.

J’ai envie de leur dire : faites tout le contraire ! Parlez, dites-nous, même à tort et à travers tous les dégâts que nous faisons au reste du monde, dites nous ce que nous pourrions faire. Votre rôle est de nous empêcher de nous endormir plus profondément que nous ne le sommes déjà !

Vous avez un devoir de parole, un devoir de parler ! Le devoir d’ouvrir grand votre grande gueule !

Vous vous planterez sûrement beaucoup plus. Les risques que vous prendrez seront sans doute plus importants. Vous allez échouer plus souvent et vous serez sûrement incompris plus que de raison…

Exactement ce dont nous avons besoin !

2 commentaires:

Jose a dit…

Je crois que le souci n'est pas tant de vouloir parler. Il y a beaucoup de paramètres. Déjà il y a les ONGs qui constituent un budget pour communiquer, d'autres dont la priorité est de consacrer les faibles ressources à l'action. Il y a aussi d'amères expressions d'utilisation et détournement de message par les médias. Il y a aussi sans doute le manque de quelques personnes charismatiques "médiatiques". Il y a aussi pour certaines ONGs qui ne sont pas dans la mouvance simpliste du caritatif, la difficulté d'exprimer une vision qui ne se résume pas à "donner" mais proposer un autre fonctionnement de société. Enfin il faudrait arrêter de parler au noms des autres, mais que ce soit les autres qui parlent, en d'autre terme ceux et celles qui souffrent et son les personnes qui sont les premières concernées sinon on retombe dans les travers contemporain, une poignée de spécialiste qui parle au nom des autres sans aucune légitimité.

François MAURIN a dit…

Merci pour cet excellent commentaire. J'aime particulièrement : "il faudrait arrêter de parler au nom des autres, mais que ce soient les autres qui parlent..."
Si ces autres parlaient, leurs voix auraient un tel poids...