vendredi 29 novembre 2019

Le Black Friday, une fête spirituelle ?

Nous sommes éminemment interdépendants les uns des autres. Nous ne serions rien si les autres n'étaient là. Ces autres sont médecins, policiers, tailleurs, musiciens et ils font de notre vie ce qu'elle est et s'assurent de notre santé, de notre confort, de notre spiritualité. Bien sûr, ils le font "égoïstement" et dans l'idée que vous faites votre part.
J'entendais Nancy Huston citer son propre père récemment qui disait peu de temps avant sa mort : "Je suis parce que nous sommes".
La vie en société est cette magie qui nous permet de vivre, de toucher, d'expérimenter ce qu'il serait impossible seulement d'envisager parce que les autres sont là, dédiés, investis, passionnés...
C'est à cette magie que je vous invite de penser aujourd'hui.
Je parle beaucoup de gratitude, mais comment ne pas être reconnaissant de la possibilité qu'il m'est donné de porter les vêtements que je porte, la montre que j'ai au poignet, les chaussures que j'ai au pied... alors que je n'ai absolument aucune compétence dans les domaines de l'horlogerie, du cuir ou du tissu !
Alors, il est possible de voir le Black Friday comme une fête du consumérisme absurde, comme une dernière ronde avant la fin des fins. Il est aussi possible d'y voir un jour de reconnaissance, de respect pour tous ceux qui font et produisent ce qui change notre vie chaque jour.
Je le sais, c'est la semaine du politiquement incorrect et il est bien mieux-disant de critiquer ces journées de soldes... Mais elles nous rappellent aussi ce qui fait le tissu de nos sociétés et de nos économies... Ne l'oublions pas et tâchons, à l'évidence, de consommer avec intelligence et parcimonie !

jeudi 28 novembre 2019

Du fond et de la forme...

Roland Barthes, cet écrivain un peu trop oublié de nos jours trouvait ridicule la distinction du fond et de la forme.
Il avait raison, de mon point de vue.
Les deux sont indissociables. Ils vont de pairs, ils marchent la main dans la main.
Ce que cela veut dire principalement pour vos présentations futures, c'est qu'il ne faut jamais ne s'atteler qu'à la préparation de l'une des dimensions de vos interventions.
Le fond sert la forme et la forme sert le fond. L'un privé de l'autre et il n'y a plus d'édifice.
Penser que cela passera la barre si le fond est là est une erreur que trop de personnes commettent et cela conduit à l'indigestion, au "slideument", au bourrage de crâne.
Penser aussi que faire le show et ne faire que cela pourra leurrer tout un auditoire est une illusion. Il faut aussi du contenu, de la matière...


mercredi 27 novembre 2019

Treize hommes...

Bien sûr, c'est pour moi une façon de jeter un pavé dans la mare, mais aussi de mettre au grand jour un sujet dont on perçoit aujourd'hui beaucoup l'un des aspects quitte à oublier ses autres versants.
Lundi, treize hommes sont morts. Treize hommes. Aucune femme.
Ce sont les hommes, jeunes pour la plupart, qui prennent tous les risques pour la défense de notre pays.
Ces hommes mettent en jeu leur vie, et peut-on envisager action plus risquée, pour nous protéger des dangers du monde, du terrorisme, de la folie humaine.
Bien sûr il y a pour expliquer cette masculinité de la défense une foule de raisons historiques, mais je pense que dans un monde ou la parité est une quête juste et noble, il me semblerait logique de voir un peu plus de femmes envisager ce même sacrifice.
Il y a une forme étrange de facilité à se cacher derrière ces jeunes hommes pour tout ce qui touche à l'horreur du combat et de la guerre et à ensuite, dans le confort de nos sociétés exiger une absolue parité ! (Le pavé est lancé !)
Il y a un débat, c'est évident... et même si en moi quelque chose répugne à voir les forces féminines de notre civilisation prendre les armes, même s'il est vrai que de nombreuses femmes comptent au nombre de nos forces armées, j'ai pensé ce matin, à la lecture des noms de ces treize jeunes hommes, qu'il fallait aussi rendre hommage à leur genre. Les hommes vivent des temps difficiles, des temps d'amalgames, des temps de diabolisation. C'est sans doute un juste retour des choses avant d'atteindre un nouvel équilibre. Cette triste occasion nous rappelle aussi que des hommes font le sacrifice ultime et ne demandent rien en retour.
Il n'est pas de plus grande noblesse.

mardi 26 novembre 2019

Négatif, positif

Dans vos relations à autrui, il y existe une façon de faire qui ne marchera jamais, ne vous donnera jamais les résultats attendus et ne vous permettra jamais de vous faire entendre, de vous faire comprendre et de nouer des relations longues et profitables. Ce quelque chose, c'est la critique.
Critiquer, blâmer, reprocher sont inefficaces. Ces façons d'approcher l'autre ne donnent rien et ne conduisent qu'à altérer votre communication.
Ce qui marche, c'est l'inverse : la reconnaissance, la valorisation, la gratitude.
Nous avons appris à ne fonctionner qu'à coup de remontrance.
Nous sommes éduqués, programmés, négativement. Nous voyons le monde par tout ce qu'il lui manque, ce qui n'est pas là, ce qui devrait l'être...
Pourtant, la meilleure manière de mener ses journées, d'être avec les autres, c'est de ne plus voir que ce qui est là, ce qui brille, ce qui est donné et d'en être reconnaissant.
Cela semble trop simple, presque naïf, trop innocent. Mais c'est ce qui marche.

lundi 25 novembre 2019

Deux approches du succès...

Dans notre approche des choses et de notre travail, il y a ce qui doit marcher et il y a ce qui pourrait ne pas marcher. Il est évident que ce sont là deux approches bien différentes et que ces deux approches ne peuvent s'appliquer aux mêmes types de travail. Si vous êtes de ceux qui concevaient des avions, par exemple, mieux vaut être du côté de ceux qui ne se donnent aucune chance d'échec et mettre en oeuvre tous les process, toutes les normes et tous les contrôles nécessaires pour que cela marche et que cela marche à chaque fois ! On a vu, avec le Boeing 737 Max ce que cela donnait lorsque cette logique de contrôle et d'analyse devenait défaillante. Il en faut peu.
Mais si vous êtes de ceux qui cherchaient de nouvelles frontières, à vous dépasser, à créer ce qui n'a pas encore été créé, cette approche radicale ne peut fonctionner. Il vous faut accepter l'idée que cela pourrait très bien ne pas marcher, que cela peut échouer et que ce n'est pas en soi un problème !
Vous serez jugé sur vos efforts et non sur vos résultats...
Ce qui ne serait pas acceptable serait de rester caché au motif que l'échec fait partie de l'équation...
L'idée bien sûr n'est pas d'échouer, mais d'être ouvert à la possibilité de l'échec. 

vendredi 22 novembre 2019

Tu as fini ?

En avez-vous terminé ? Ce produit, ce projet, cette oeuvre ? Est-ce bien ainsi ? Ne pourrait-ce être mieux, affiné, amélioré ?
Personne n'a jamais dit à Mozart que ses sonates étaient parfaites ainsi ou à Picasso que son Guernica ne pouvait être amélioré. Il vient un moment ou cette décision vous revient. J'ai fini. C'est peut-être l'une des choses les plus difficiles qui soit. Faire le choix d'abandonner son oeuvre et de l'offrir au reste du monde. Décider que l'état dans lequel elle se trouve sera son état définitif et qu'il ne sera plus possible d'y revenir (il n'y a guère que dans le cinéma où il est possible de produire des années après la sortie d'un film, une autre version de celui-ci qu'on appellera un "director's cut". Ce qui laisse à penser que le réalisateur n'a pas fait le film qu'il voulait au moment de sa sortie. Mais même dans ce cas de figure, il sera toujours fait référence à la première mouture... avec regret ! Ceux qui ont vu les versions "director's cut" de Star Wars savent de quoi je parle !

Une fois que ce choix est fait, il vous appartient et il vous revient de l'affirmer. Savoir quand une oeuvre est terminée ou doit se terminer est crucial, sinon il devient possible de se cacher derrière cette fin qui ne vient jamais.
Mais ce choix doit aussi être fait en votre âme et conscience, une fois que vous voilà convaincu qu'il serait difficile de faire mieux. Si vous choisissez de renoncer à améliorer votre travail parce que le temps vous manque ou qu'il vous est venu le désir de passer à autre chose, cela ne marchera pas !

jeudi 21 novembre 2019

Le défi de l'éducation...


Il y a quelque chose entre nous et l'apprentissage. Quelque chose qui ne passe pas et qui nous retient, nous individus, mais aussi nous, espèce !
Nous continuons d'apprendre, d'éduquer nos enfants, d'assouvir notre besoin d'apprendre, de la même manière qu'il y a 150 ans.
L'école que fréquente vos jeunes enfants ressemble beaucoup à l'école qu'avait pensé Jules Ferry. Il y a toujours des salles de classe, des professeurs, des leçons, des matières, des notes, des tests, des devoirs et la semaine de classe est pour ainsi dire la même. Le mercredi est chômé, le week-end aussi.
Ceci est fou ! C'est une folie que notre société pensait pouvoir se permettre et elle s'est dispensé de toute réflexion sur ce qu'est l'apprentissage et à quel point il est essentiel à une société bien portante. Cette dispense on en voit les conséquences aujourd'hui. Notre société est malade et ne veut pas l'admettre et nous sommes proches de l'effondrement.
Bien sûr, le réchauffement climatique n'est pas la conséquence direct de notre incapacité à faire évoluer l'éducation ! Mais cette incapacité explique en partie les difficultés qui sont les nôtres d'y répondre avec force et à une échelle inédite jusqu'à présent.
Il y a 150 ans, un professeur, une salle de classe, tout cela était justifié par l'absence d'alternative technologique et par une ignorance généralisée de notre cerveau, de ces capacités et de nos façons d'apprendre. De la même manière, si vous vouliez écouter de la musique, vous n'aviez d'autre choix que d'aller assister à un concert. La musique "live" était la seule disponible.
Aujourd'hui, la musique "live" ne représente qu'une part infime, voire infinitésimale de la quantité de musique qui est consommée chaque jour. Nous avons drastiquement évolué et nos façons de vivre, d'appréhender, de profiter de la musique se sont transformées avec nous.
Rien de tout cela avec l'éducation. Les technologies modernes sont boudées, les écoles n'évoluent que difficilement, les professeurs campent sur des positions du siècle passé et ne voient pas comment cela pourrait ou comment cela devrait changer.  Je ne dis pas que rien n'est fait, mais nous sommes loin de ce qui devrait être, compte tenu des avancées spectaculaires de notre espèce ces dernières décennies. 
Pour sortir de cette folie, il importe de comprendre que le SAVOIR n'est plus la prérogative du professeur. Le SAVOIR est sur Internet. Le réseau nous abreuve de toute la science et les enseignements cumulés par des centaines d'individus au fil des siècles. Tout y est. Tout ! Cela est remarquable. Ce qui n'est pas sur Internet, c'est ce qui nous rend humain : la motivation, la stimulation, l'émulation, le plaisir, le désir !
Le professeur doit devenir une machine à stimuler, à mobiliser, à énergiser. Le professeur est le carburant de la machine à apprendre. Il est essentiel de former les professeur à la science de l'apprentissage et d'apprendre à nos professeurs à devenir des coachs, des accompagnants, des repères dans cet océan de SAVOIR, des bouées et des phares… Et non plus des "sachants" sur un piédestal vieillissant et obsolète…