Un acteur qui ne connaît pas son texte est incapable de faire le travail essentiel attendu d'un acteur : travailler sur les émotions, sur le lien à la situation et à ses partenaires de jeu.
Le vrai travail de l'acteur est d'ailleurs celui-là : apprendre le texte dans toutes ses dimensions et le savoir, comme le disait mon maître quand j'étais encore un élève du Cours Florent, « au rasoir »...
Stanley Kubrick, le metteur en scène de génie que nous connaissons tous, avait la réputation de faire beaucoup de prises d'une même scène... et quand on lui demandait pourquoi toutes ces prises, sa réponse invariablement était la même : « Je fais peu de prises quand c'est bon ! » et ce qu'il voulait dire par là, ce « bon » auquel il faisait référence, c'est justement lorsque le texte était su et que les acteurs faisaient le travail, le vrai travail, pas celui de se souvenir de leur texte, mais celui de l'émotion, de l'authenticité. Kubrick avait aussi la réputation de se plaindre de la paresse des acteurs et de leur tendance à arriver sur le plateau avec un texte à demi su, après avoir passé la soirée dans un bar ou à se détendre !
De mon point de vue, pour un orateur, le travail est le même. Vous voulez être un orateur reconnu, alors bienvenue dans la congrégation des « performeurs ». Vous voulez faire partie de la « Famille » ? Il va falloir en payer le prix ! Ce prix, c'est le travail de préparation. Vous DEVEZ savoir ce que vous allez dire ! Vous le DEVEZ à vous-même pour pouvoir fournir le vrai travail qui vous est demandé, c'est-à-dire d'entrer en lien avec votre auditoire (et non de vous souvenir de ce que vous devez dire en le lisant sur une slide !). Vous le DEVEZ à votre auditoire, qui est en droit, comme le serait un spectateur au théâtre ou au cinéma, d'en avoir pour son argent (ou pour son temps !).
Préparez !
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