jeudi 1 août 2013

De la colle, des brouillons, du silicone, des odeurs et de la sueur...

Si vous êtes parisien cet été, vous aurez peut-être l'envie d'aller visiter l'exposition Ron Mueck à la fondation Cartier. Ce sculpteur réputé pour ses oeuvres ultra-réalistes.


Si vous avez cette chance, je vous invite à prendre le temps de visionner le film qui vous est proposé en fin d'exposition. Vous y verrez le processus créatif de cet artiste. La patience que nécessite chaque étape. La passion des matériaux et leur compréhension. L'imbriquement des savoir-faire et leur maitrise. 

Vous serez, à l'issu de ce film, sans doute frappé par ce contraste. Celui qui existe entre ces oeuvres quasi parfaites, l'harmonie du lieu qui les accueille et ce processus créatif fait de pertes, d'erreurs, de liquides opaques et dégoulinants, de substances chimiques qui évoquent ceux d'une matrice, de patience infinie (les cheveux de chaque pièce sont implantés un à un...), de moules gigantesques à l'aspect industriel, de ponçage et de poussières, de modèles remis à la question des dizaines de fois... 

Chacune de ces oeuvres est faite de colle, de brouillons, de silicone, d'odeurs et de sueur... 


Mais rien ne tout cela ne se voit. Rien. Tout ce travail disparaît derrière l'oeuvre et ce qu'elle doit nous dire. C'est cela la vraie magie de l'art. 

Ce n'est pas de créer d'un coup d'un seul une oeuvre sublime, c'est de suer des heures et des heures pour atteindre au sublime et que cela ne se voit pas. Pas une seconde. Ne s'envisage pas. 

Les gens voient le résultat et ils n'envisagent pas tout ce que ce résultat représente de travail, de doutes, d'efforts, d'inconfort, d'énergie... 

Qu'il en soit pareil pour vos présentations. Vous vous présenterez devant eux sous votre meilleur jour, pomponné et apprêté. Rien ne viendra montrer tout le travail que cela vous aura demandé.

Beaucoup préfèreront dire que vous avez du talent... Rares sont ceux qui vous donneront le crédit d'autant de travail...

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