lundi 24 juin 2013

La bonne réponse...

L’école vous apprend à donner la bonne réponse. Tout dans notre système éducatif est basé sur cette relation : « Je te pose une question et tu dois avoir la réponse. Si cette réponse est celle que j’attends, alors je te donne une récompense. Si cette réponse n’est pas celle que j’attends,  je méprise la réponse que tu donnes et je te prive de récompense. »

Exprimé ainsi, cela fait froid dans le dos, mais est-ce si éloigné de la réalité ? Apprendre, c’est bien cela. Et quelle meilleure manière de s'assurer d'une connaissance que de poser la question ?

Le problème, c’est que le monde ne marche pas ainsi ! Avoir la bonne réponse, lorsque vous ce qui est attendu de vous est de prendre le leadership d’une organisation ou d’un groupe d’individu, n’est pas suffisant, voire n’est pas nécessaire !

Pire, à force, vous voilà programmés à donner une réponse lorsqu’une question vous est posée. Et cette réponse doit être la bonne, sous peine de ne pas recevoir de récompense et de vous voir méprisé...
Seulement voilà, dans la vraie vie, la plupart du temps il n’y a pas de bonnes réponses. Il faut composer, réfléchir et parfois se tromper. Mais le programme est à ce point imprégné dans nos cerveaux, que pour beaucoup, mieux vaut donner une réponse qui à l’air d’être la bonne réponse, plutôt que de s’exposer au ridicule de ne pas connaître la réponse.

Les politiques sont nombreux à tomber dans ce piège. Lorsqu'ils sont bombardés de questions par des journalistes sévères dont le seul but est de les désarçonner, ils s'efforcent de répondre juste, de donner les chiffres, de faire les démonstrations de leur aptitudes au leadership par leur connaissances « approfondie » des dossiers.

Imagine-t-on un De Gaulle se laisser faire à ce petit jeu ? Et pourtant, sa connaissance des dossiers n'a jamais été remise en question. Ce qui est attendu de vous, et de façon plus prégnante encore lorsque vous faites de la politique, c'est d'inspirer vos auditoires, de leur donner envie de se dépasser, de s'impliquer, de se bouger, de participer.

Lors de vos futures présentations, sachez ne pas répondre aux questions qui vous sont posées, ne pas obéir à ce programme. Sachez prendre du recul, prendre la mesure de la personne qui vous interroge.  Comprenez que l’important n’est pas votre réponse, mais votre interprétation de la question et de celui qui la pose.

Une question est une présentation en soi. Elle demande autant d’attention et peut vous permettre de comprendre et d’obtenir bien plus, si vous ne vous contentez pas de satisfaire ce premier élan qui est... d’y répondre !

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