L’amnésie infantile est un phénomène bien connu : nous ne gardons presque aucun souvenir de nos premières années de vie.
L’écrivaine Nancy Huston y ajoute une lecture étonnante et magnifique à la fois :“Nous ne nous souvenons pas de cette période parce que nous ne savions pas encore raconter.”
Autrement dit : pas d’histoire, pas de mémoire.
Et, c'est profondément juste.
Il ne suffit pas de vivre pour se souvenir.
Il faut pouvoir raconter ce qu’on a vécu, le mettre en mots, en images, en lien.
C’est le récit qui transforme une expérience en souvenir.
C’est le langage qui ancre la mémoire dans notre conscience.
Et ce qui est vrai pour l’enfant… l’est aussi pour l’adulte.
Quand je forme des professionnels à la prise de parole, je vois à quel point raconter ce que l’on vit, ce que l’on ressent, ce que l’on apprend, donne une forme nouvelle à leur expérience.
Ils se découvrent eux-mêmes à travers ce qu’ils racontent.
Et si c’était ça, finalement, la vraie fonction du langage ?
Nous souvenir de qui nous sommes.
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