S'aimer...

Combien de fois l'ai-je entendu : « Je déteste ma voix ! » ou encore « Je n'aime pas ma façon de me déplacer sur scène ! ». Mieux : « Je déteste me voir ! »...

Sur tous les tons et dans toutes les couleurs, les variations infinies sur le thème du « Ne pas s'aimer soi-même ».

Il y a là quelque chose d'étrange.

D'abord, l'étrangeté de la quasi-universalité du phénomène, au point qu'il est presque admis que s'autodétester est naturel.

Puis étrangeté du fait que nous ne naissons affublés de cette tare, elle nous est apprise, imposée, déposée sur nos épaules comme un fardeau supplémentaire à nos existences de souffrance ! Les enfants s'adorent, pour la plupart ! Les enfants se découvrent, se cherchent et se donnent toute latitude pour faire des erreurs, partir dans de mauvaises directions et n'en deviennent que plus curieux.

Enfin, étrangeté qu'il en soit si peu qui ne se disent : « Assez de tout cela, à partir de maintenant entre moi et moi, ce sera le grand amour !", car après tout, ne dit-on pas « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! ». Pas étonnant qu'il y ait autant de guerre quand on voit à quel point s'aimer soi-même est une vue de l'Esprit.

C'est une fois de plus un choix.

Il vous est possible de vous détester tout votre saoul et de vous détester au point de ne pas vous connaître… Ou vous pouvez voir en vous cet être de potentiel et en devenir. Magnifique dans son désir de s'améliorer, de se découvrir. Magnifique dans ses erreurs, comme dans ses succès. Magnifique dans sa quête d'un sens, d'une lumière, d'un espoir... dans ce monde perdu, au cœur de cet univers indifférent et sombre…