jeudi 7 mai 2020

Le confinement va-t-il vraiment changer nos façons de communiquer ?

Le déconfinement est dans tous les esprits. Nous y allons. Nous allons ressortir. Retrouver une relative liberté. Le virus rôde toujours, il va falloir rester vigilant, mais quelque chose doit changer. Nous ne pouvons pas rester ainsi terrés et apeurés.
Le monde sera changé par cette période. Dans quelle proportion, il est difficile de le dire. Nous verrons bien. Mais en ce qui concerne ce qui m'intéresse d'un point de vue professionnel, c'est à dire la communication, j'entends beaucoup dire que la distance pourrait devenir la norme. La découverte des outils tels que Zoom, Webex, Meets et consorts aurait permis de comprendre que le déplacement n'est pas nécessaire et qu'il parfaitement possible d'interagir efficacement à distance... 
Admettons ensemble que ce n'est pas une découverte aussi nouvelle que cela ! Les entreprises pour lesquelles je travaille utilisent ce genre d'outils depuis belle lurette, particulièrement les entreprises internationales qui ne peuvent se payer l'avion à chaque fois que doit avoir lieu une réunion ! On me pose depuis plus d'une dizaine d'années des questions sur les façons d'utiliser les outils de communication à distance, les fameux "confcalls" ! 
Ma réponse restera la même à l'avenir...
L'humain est un être de présence. Il se passe des choses lorsque nous sommes présents à ce que nous faisons. Lorsque nous sommes présents à l'autre. Lorsque cette présence est signifiée et partagée. Il ne sera jamais possible de passer un deal de plusieurs millions d'euros, pour ne citer qu'un exemple, en utilisant Zoom ou n'importe quel outil de communication à distance. Ce n'est pas ainsi que les humains savent fonctionner, interagir, prendre des décisions... 
Cette présence à l'autre est aussi ce qui nous permet de devenir présent à nous-mêmes. Il est facile de dériver, de se laisser aller à une demi-conscience et si ce concept vous échappe, quelques heures dans une réunion Zoom devrait vous renseigner sur ce que je veux dire ici ! Nous passons une grande part de notre existence dans ce no man's land, dans cet entre deux... et nous ne sommes vraiment vivant que lorsque cette présence à l'autre et à nous-mêmes est à son paroxysme. C'est cette présence qui permet l'exultation, la création, le bonheur, l'immédiateté, l'enthousiasme, la spontanéité !
Je ne crois pas que Zoom ou Meets ou Webex vont changer quoique ce soit à ce que Nous sommes. Et tant mieux. 
Nous allons donc devoir souffrir encore un peu ! Ne pas nous toucher, nous embrasser, nous serrer les mains, pendant quelques semaines, quelques mois, quelques années ? Et puis cela reviendra. Ce besoin de présence nous prendra et nous y retournerons. 

mercredi 6 mai 2020

Les petites choses !

Ce sera toujours les petites choses, les petits détails qui donneront la mesure de nos actions et au bout, de qui nous sommes. 
Ces petits détails de nos existences qui peuvent décider du ressenti que nous avons sur nos parcours, sur nos journées et décider de notre bien-être...
Lorsque je parle de détails, je n'exagère pas. 
Pour ce confinement, voici la liste de mes petites victoires sur le quotidien :
1- Je me suis rasé tous les jours
2- J'ai fait du sport tous les jours (principalement des pompes et des squatts)
3- J'ai chanté à ma fenêtre tous les jours (c'est visible ici et vous permettra de vérifier l'authenticité du point 1 !)
4- Je suis sorti tous les jours, au moins pour me dérouiller les jambes
5- J'ai lu tous les jours pendant au moins une demi-heure
6- Je me suis habillé tous les jours comme si je devais aller travailler
7- Je me suis douché à l'eau froide (bas du corps et thorax !)
C'est ma liste... Chaque jour, de petites victoires sur l'envie, la facilité, le renoncement, le confort... Parce que lutter contre le confort, c'est toujours se remémorer que quelque chose est possible et que cela va demander un effort, de l'énergie, du temps...
Cette liste n'a l'air de rien. Rien de ce qui la compose n'est difficile ou remarquable... Ce serait même le contraire. Tout est faisable par n'importe qui, n'importe quand... et pourtant, l'impact de ces petites choses sur l'estime de soi, sur la capacité à redémarrer est significative...
En parlant de liste, je vous invite, comme je l'ai déjà fait lors d'un précédent billet, à lister ce que ce confinement vous aura apporté ou retiré ou inspiré... Le normal va vite nous rattraper, une sorte de normal à tout le moins, et nous allons oublier... C'est dommage. Prendre le temps et se demander : que s'est-il passé ? Comment ai-je réagi face à la crise ? Combien de rouleaux de papier toilette se trouvent actuellement dans mes toilettes (!)? De quelles ressources pourrais-je avoir besoin si une situation similaire se produisait ? Que ferais-je différemment ? De quoi suis-je fier ? etc. etc. 
À l'évidence, cette crise n'est pas terminée. Après une phase paroxysmique, nous entrons dans une phase plus ou moins chronique, beaucoup moins "agréable"... durant laquelle il va falloir vivre avec ce virus et ses dangers potentiels, durant laquelle l'impatience risque de nous gagner. Il est aussi temps de trouver de nouveaux outils, de nouvelles compétences pour nous permettre de réagir au mieux et de nous sentir prêts, autant qu'il est possible ! Et cela commence par de petites listes de petites choses ! 

mardi 5 mai 2020

Qui suis-je ?!

Question simple. La réponse pourtant est éminemment complexe...
Sommes-nous qui nous pensons être ? Ou sommes-nous qui les autres pensent que nous sommes ?
Le débat pourrait s'étirer sur des pages et des pages. L'être n'est pas aussi solide et stable que nous le pensons et en vérité, nous ne savons pas vraiment qui nous sommes et ce qui défini cet être. Ce que nous savons, c'est que nous sommes. Quels sont les termes de cet être, c'est un peu plus flou.
Ce flou influence, à l'évidence, la relation que nous avons aux autres. Si nous nous pensons d'une certaine manière et que les autres nous pensent différemment, cette dichotomie peut être gênante, agaçante ou parfaite. C'est notre réputation. C'est ce que les autres greffent sur nous de croyances et de représentations qui finissent par définir une partie de qui nous sommes.
Cette réputation, nous en sommes responsable. Elle se construit sur ce que nous faisons, ce que nous portons, ce que nous disons, sur les résidus de nos interactions...
Si notre réputa(c)tion est une partie de notre être, comme je viens de tenter de l'expliquer, il est tout de même intéressant de garder une part de contrôle sur celle-ci et de s'assurer que ce que vous faites, ce que vous dites et ce que vous portez vont permettre aux autres de se faire la représentation de vous que vous désirez...
Qui voulez-vous être dans les yeux des autres et faites ce qu'il faut pour que cela arrive !

lundi 4 mai 2020

Leader ou ne pas leader !

C'est monsieur Freud qui nous disait qu'il n'existait pas de hasard et que toute chose trouve une cause, une raison, une explication, même ce qui nous semble le plus aléatoire...
Il y a des nuances dans le mot "leader" qui n'existent pas dans l'équivalent français "dirigeant".
Si le "leader" a bien pour mission de diriger, il y a dans le mot "dirigeant" quelque chose d'administratif et de statutaire.
C'est peut-être là l'une des raison pour lesquelles nous utilisons si souvent cet anglicisme un rien agaçant, parce que le leader n'est pas que celui qui dirige, il est aussi celui qui inspire, qui innove, qui exalte, qui motive, qui stimule, qui "énergise", qui donne l'exemple, qui montre, qui fait avant, qui prend la responsabilité, qui prend les risques, qui et qui et qui et qui....
Lorsque l'on parle du dirigeant d'une organisation, ce n'est pas immédiatement la représentation qui nous vient à l'esprit !
Pourtant, le dirigeant a d'abord pour mission, au delà de la stratégie, de la direction, de la gestion, d'emmener, de montrer, d'embrasser un but vers lequel tous doivent adhérer. Pour simple que cette représentation puisse sembler, c'est bien cela qui nous intéresse, c'est bien cela que nous recherchons chez celui dirige. Cette capacité à voir au delà, à transcender l'ordinaire, à glorifier la mission...
Je pense que cette capacité s'apprend. Je pense que nos dirigeants devraient se former à ces nuances et envisager leur mission d'une manière un peu plus "Christique", si j'osais ! Nous allons en avoir diablement besoin dans les semaines et les mois qui viennent !

dimanche 3 mai 2020

Ceux que l'on ne voyait pas...

Cette crise nous a montré, et il en était besoin, combien essentiels sont ceux qui remplissent les rayons de nos supermarchés, ceux qui assurent que ces commerces qui nous permettent d'assurer nos besoins premiers, sont bien achalandés. L'importance de ceux qui se lèvent tôt pour faire notre pain, relever nos déchets. L'importance du personnel soignant, de ceux qui nettoient les couloirs, les chambres des malades et qui sont tout autant exposés que les médecins, les infirmières... Ceux dont on ne disait rien, que l'on ne remarquait pas sont soudainement passés au premier plan. Ils sont entrés dans nos vie et nous avons vu à quel point la continuité de leur travail était vital. Pas seulement importante, vitale. Nos vies normales ne le sont encore que parce qu'existe une myriade de gens qui y sont dévoués, qui ont accepté ces métiers de service et leur terrible anonymat. Nous leur devons l'apaisement qui a suivi les temps de panique des premières semaines. Nous leur devons la relative quiétude qui nous habite aujourd'hui, alors que nous nous apprêtons à reprendre un semblant de vie à l'extérieur...
Il serait aisé de penser qu'être remarquable garanti une certaine visibilité. La preuve ici que cela n'est pas vrai !

samedi 2 mai 2020

Une voix qui s'élève

Notre monde souffre de plus d'un problème, mais il en est un qui ne fait qu'amplifier notre inaptitude à gérer correctement nombre de crises et de difficultés : celui du poids démesuré de certaines voix par rapport à d'autres. Lorsque j'entends un Trump affirmer sans aucune preuve que le Sars-Cov-2 est un virus fabriqué par la main (chinoise) de l'Homme ou qu'il suffirait d'ingérer de la Javel pour ce soigner de Covid-19, le fait que l'absurdité de cette information me parvienne est tout autant le signe de l'écho que nous donnons à ce qui n'a pas de sens que celui du musèlement des voix de la raison et de la logique.
Le problème n'est pas tant cet écho, il est qu'à force, le monde tel que nous le percevons cesse de l'être sur des bases réelles, mais l'est de plus en plus sur les représentations fantaisistes de ceux qui ont su amplifier leurs voix et leurs opinions. La réalité, les faits, tout ce qui est indiscutable cesse de représenter la mesure de nos décisions et de nos perceptions pour laisser la place au drama et aux quasi délires de certain-e-s.
Cette culture de l'information qui est la nôtre depuis l'avènement de l'Internet nous coûte bien plus que nous ne le pensons. Les voix de sagesse, de raison ne ressortent plus, ne sont plus entendues tant sont valorisées les effets d'annonce, les outrances, le bruit brut, assourdissant... Notre monde vit dans le hurlement permanent !
Pour finir, cela revient toujours à une responsabilité individuelle. Celle de garder un esprit sceptique et curieux. D'aller chercher la vérité, plutôt que d'absorber le bruit ambiant et, surtout, de le répercuter sur tout ce que nous avons d'amis et de contacts et de listes de mails !...

vendredi 1 mai 2020

Qu'est ce que l'ennui et que fait notre cerveau lorsqu'il produit cette sensation ?

Le confinement est une période propice à l'ennui...
On entend beaucoup dire que l'ennui est une émotion pleine de promesses et que les enfants et les adolescent-e-s devraient éprouver cette sensation d'ennui, plutôt que la stimulation constante de leurs écrans.
Qu'est-ce que l'ennui et pourquoi éprouvons-nous cette sensation ?... Pourquoi notre cerveau ne nous laisse-t-il pas tranquille, là, à confiner tranquillement jusqu'à ce que cela passe ?
L'ennui est un stimulus et ce stimulus n'a qu'un objet : vous rappeler votre potentiel. L'ennui, c'est une sorte de fuite, de refus de voir tout ce que vous pourriez faire, inventer, créer, générer... et votre cerveau créé cette sensation désagréable et tenace pour vous mettre face au miroir !
Bien sûr, il convient d'écouter cet appel. L'ennui est là pour vous aider à remettre en question votre rapport et votre lien au monde. Si votre travail produit de l'ennui, c'est que tout au fond de vous murmure cette petite voix que vous pourriez faire plus et mieux et plus innovant et plus excitant ! Ne pas écouter cette voix et donc cet ennui, c'est se fermer à ce que vous pensez profondément de vous-même et c'est dommage.