jeudi 13 mai 2021

Plus violent que la Covid...

"Je n'ai pas beaucoup donné de nouvelles car cette année fut plus dure que les autres. J'ai craqué à l hôpital. 

Après 22 ans de métier dont quasi 14 ans à l'hôpital j ai pris la seule décision possible pour me protéger et protéger ma famille.

J'ai adoré mon métier j ai adoré tenir la main des patients, les soutenir les soigner les écouter. 

J'ai adoré apprendre les différentes facettes du métier d infirmière. Passer de la réanimation à la dialyse puis au bloc opératoire.

J'ai adoré travailler avec des soignants merveilleux travailler en équipe, pleurer ensemble et rire ensemble. 

J'ai adoré découvrir dans le monde des coulisses de l'hôpital, les petites mains qui participent à la bonne marche de l'hôpital.

J'ai eu la chance de connaître des personnes que certains pourraient traiter de haut car elles n ont pas eu la chance de naître dans la bonne famille et n ont pas pu faire d études. Mais ces personnes m'ont impressionnée par leur intelligence leur bonté leur gentillesse conscientes de leur peu de chances, elles se débrouillent et se battent pour améliorer le futur de leurs enfants.

J'ai adoré travailler avec des médecins qui ont gardé leur humanisme, et qui s'adaptent aux personnes qu'ils soignent avec tact et mesure ! Certains me comprendront. 

J'ai adoré travailler avec des médecins qui disent bonjour et s'intéressent au personnel comme une équipe et non comme un personnel qu'on loue.

J'ai adoré travailler avec des médecins qui nous parlent comme à des égaux et non pas à des inférieurs.

Merci à mes anciennes équipes et certains collègues de mon équipe actuelle avec qui j'ai profondément aimé travailler. 

Merci à tous mais c'est fini j arrête ce métier car trop d'images d'histoires me hantent. La covid et la gestion du plan blanc par des cadres injustes et inconscientes ont eu raison de ma passion de soigner les autres.

J'ai demandé une reconversion professionnelle j'espère qu'après 22 ans, l'anfh voudra bien accepter ma prise en charge. À 46 ans c'était difficile, mais indispensable. Merci à vous de me réchauffer le cœur."


C'est par ces mots qu'une infirmière annonce renoncer à son métier. À sa vocation. 

Ce n'est pas la Covid et cette terrible épidémie, ce n'est pas de cotoyer la mort au quotidien, l'immense difficulté de ce métier, ce n'est pas la pénibilité et les heures de travail accumulées... 

Non, c'est l'injustice et l'inconscience des cadres. C'est un problème de relation, de lien humain, de leadership. 


Relation. Relation. Relation. Tout est relation. Tout est altérité. Nous sommes fait d'altérité. C'est la que commence le mal, mais c'est aussi le lieu de la guérison. 


C'est vous dire la puissance destructrice de cette absence de leadership et d'intelligence émotionnelle dans les organisations. Tout est question de relation, de communication... et si cela fonctionne, la Covid ne peut rien pour entamer la vocation, le désir et la joie de servir et de sauver des vies. 


Formez-vous, formez vos collaborateurs, formez vos cadres... qu'enfin, tout le monde comprennent et que des talents tel que celui-ci ne soit plus gâchés pour les mauvaises raisons !



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