mardi 25 mai 2021

Le métier de Grand Patron...

On ne le sait pas assez ou on ne le dit pas assez, mais pour faire son métier et gagner correctement sa vie le PDG de Engie n'a pas le choix, il doit aussi enseigner l’art du leadership les mercredis à de jeunes élèves en désir de devenir un jour de grands patrons.

Le métier de Grand Patron fait rêver, c'est un fait, mais c'est un métier dont il est difficile de faire un gagne-pain à part entière !

Alors les PDG font comme ils peuvent et entre deux formidables décisions stratégiques ils enchaînent les petits boulots, les à-côtés !

Cela reste de la passion, aussi ne s’en plaignent-ils pas. Cela leur rappelle même leurs débuts, lorsqu'il leur fallait, gratuitement aller de bar en bar et poser là une nouvelle stratégie commerciale ou là une nouvelle approche client pour apprendre leur métier. La plupart des grands patrons bénéficient tout de même du fonds de soutien à l’intermittence de la prise de décision. Un fond, âprement négocié, qui aide le plus grand nombre à vivre ou à survivre entre deux décisions cruciales pour leurs organisations.

Car un grand patron ne décide pas tous les jours et c’est bien le problème ! Les actionnaires que nous sommes tous, nous les consommateurs, ne voulons pas rémunérer un grand patron lorsqu’il n’est pas en phase de décision et cela se comprend !

Pourtant, si on les écoute, les grands patrons s’estiment nécessaires au bon fonctionnement de leurs organisations mais aussi à celui de notre société ! Que serait cette société sans électricité, sans voitures ou sans téléphones !

On leur rétorque que rien de tout cela n’existait il y a moins de cent ans et que nous pourrions aisément nous en passer ! Il y a bien sûr matière à débat, mais toujours est-il, aujourd’hui un grand patron peine à gagner sa subsistance et les menaces qui pèsent sur les aides sans lesquelles ils ne pourraient plus faire preuve de vision quinquennale nuisent à leur qualité de vie et leur tranquillité. Tout ceci pendant qu’un footballeur gagne des millions pour s’amuser avec une balle…

Étrange paradoxe de notre monde qui ne voit pas à quel point ces grands patrons changent et modèlent nos vies !

On peut le regretter et rétorquer que les plus à plaindre restent tout de même les infirmières, mais le grand patron de Engie ne s’en émeut pas. « Tant que je peux continuer d’avoir une vision stratégique pour mon groupe une ou une deux fois par an et décider avec mon Comex en toute tranquillité, je me sens heureux et je suis prêt à continuer comme cela, la reconnaissance de mes contemporains finira par arriver, post mortem sans aucun doute, mais qu'importe !"

Une phrase de sagesse, sans aucun doute, mais on tremble à ce que serait notre monde si un jour tous les grands patrons décidaient que cela suffit...



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