mercredi 17 février 2021

L'univers dans une rencontre...

Il y a une semaine environ, je me promenais dans Paris. Alors que je remontais la rue Saint Denis, aux abords de la Canopée, une pensée me saisit : tous ces gens que je vois, tous ceux-là que j'ai dans cet instant sous les yeux, c'est sans doute la première et la dernière fois que je les vois. Toutes ces existences que nous côtoyons et dont le nombre nous dépasse tient dans ce constat : nous nous croisons sans vraiment nous voir et nous ne nous recroisons jamais !

Un simple constat. Une simple prise de conscience !

Jusqu'à ce jour ! Je suis dans le métro, ligne 14 et un jeune homme dessine devant moi. Je vois son pantalon de survêtement gris, ses sneakers noires, son bonnet gris, sa parka sombre et son logo fait de deux triangles inversés. Il passe des traits bleus dans la chevelure de ce qui ressemble à une jeune femme, dessinée façon manga. Il range son feutre bleu et sort de sa poche un autre feutre, rouge celui-là et commence à colorer la veste de la jeune femme. Je souris et pense à sa poche chargée de feutre de toutes les couleurs, à son bloc qui est rempli de croquis de la sorte, à ses gestes précis... je pense même rester dans la rame juste pour le regarder et profiter encore de cette expérience ASMR ! (Pour ceux qui ne connaissent pas, googlez-moi ce mot !)...

Mais, le métro s'arrête  - Bibliothèque François Mitterand et le jeune homme range son feutre et sort en même temps que moi. Nous nous séparons pour jamais. C'est ainsi. Je n'y pense même pas !

Parti pour une promenade, le froid me retient. J'ai les mains congelés et je préfère abandonner ! Après trois heures de marche, je pars en quête d'un métro. J'arrive Place d'Italie et choisi de prendre la ligne 5. Je parie sur le fait qu'il me faut rester en queue de rame pour gagner un peu de temps à l'arrivée... puis après 5 minutes, je réalise que je dois être en tête de rame et commence à marcher vers l'avant.

Je m'assois sur un strapontin. Et le voilà ! Le même jeune homme. Le même bonnet, le même survêtement, les mêmes sneakers. Il passe devant moi sans me reconnaître. Il va son chemin.

Il ne passe rien d'autre. La probabilité pour que je revoie ce jeune homme était proche de zéro. Elle était déjà faible que je le remarque seulement. La probabilité pour que nous nous recroisions, à des kilomètres d'intervalle, était proche d'une sur des millions... Mais, cela a eu lieu. Un miracle de l'inutile. 

Le hasard foisonne de mystère et le monde est rempli d'émerveillements. De ces minuscules agissements du destin qui ne disent rien, qui n'expliquent rien, mais qui me font me demander : pourquoi ? 


1 commentaire:

Philippe Etienne a dit…

Raymond Queneau a jadis écrit ses Exercices de style autour de ce genre d'anecdotes