jeudi 5 mai 2022

Dans un monde sans contrainte...

Forcer.

Tenter de contraindre. Obliger.

Rien de tout cela ne fonctionne vraiment. 

Il est impossible de forcer quelqu'un à vous apprécier, à vous faire confiance, à faire ce que vous voulez qu'il fasse - surtout si cela exige une importante dépense en énergie - à croire en vous, à croire tout simplement.

Nous avons tendance à fuir la contrainte et à nous méfier de ce qui nous est présenté comme obligatoire. Nous avons aussi tendance à vouloir protéger notre intimité, ce qui constitue nos représentations et ce faisant de nous protéger de tout ce qui pourrait venir la modifier trop radicalement ou trop rapidement.

Pourtant, la contrainte peut devenir un formidable moteur et l'alternative à tenter de s'y soustraire serait de l'embrasser et de l'accepter pleinement pour ce qu'elle est et ce qu'elle peut nous apprendre. 

En acceptant la contrainte, d'abord nous nous rassurons sur le fait que nous évoluons dans un monde régulé et encadré, dont les règles sont acceptés par la majorité. C'est important. La règle est la sécurité. Certains arriveront toujours à contourner ces règles, mais ce sera toujours l'exception.

Ensuite, la contrainte donne un bras de levier, un endroit où commencer, un point d'appui. La contrainte nous donne un champ d'action, un lieu de jeu, un endroit où exister... Sans contrainte, l'infini est à notre disposition, mais qui veut évoluer dans un concept qui nous dépasse ?

La contrainte donne enfin un problème à résoudre. Elle nous offre un objectif, visible, simple et accessible pour que nous puissions le solutionner.

Et bien sûr, ceux qui sauront évoluer dans un monde contraint seront d'autant plus efficace si ces contraintes sont levées. 

Dans le monde du cinéma que j'ai côtoyé quelques années, les meilleurs réalisateurs étaient souvent ceux qui avait appris leur art sans un sous de budget et à gérer à leur façon les milles contraintes existantes à l'élaboration complexe d'un film.


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