Pour faire un film indépendant, la seule manière d'amortir les coûts exorbitants de tournage, de montage et de promotion était de compter sur la vente de DVD.
Mais il n'y a plus de DVD.
La France est le seul pays qui finance l'essentiel de sa production cinématographique à perte. Est-ce une bonne chose ou pas, cela est une autre question ?... J'ai tendance à penser que Oui !
Les États-Unis, Le pays du cinéma, lui a pris une autre direction... Celle des suites et des re-suites, des prequels et des sequels et pre-prequels... En gros, dans une industrie dans laquelle il est nécessaire de faire des investissements massifs, le choix de minimiser les risques conduit à ne plus produire de films dits "indépendants", parce qu'ils sont trop risqués sans les revenus complémentaires qu'offraient, notamment le DVD et que ne compense pas le streaming (type Netflix).
Aujourd'hui, la musique subit les mêmes affres. Les artistes pouvaient compter sur un pourcentage des ventes de CD pour gagner leur vie. Pour que leur art soit leur métier, ce pour quoi ils sont payés, quand gagner sa vie reste fondamental pour un être humain !
Mais, il n'y a plus de CD.
Le streaming (Spotify, Amazon Music, Apple Music, etc.) ne paie les artistes que des sommes minimes et rémunère principalement les grands studios qui ne reversent pour ainsi dire rien aux artistes qu'ils n'ont, en général, pas signé ! Les grands studios font leur beurre sur les artistes anciens, ne signent plus aucun nouvel artiste à moins d'être garanti de millions de streams. Ils encaissent autant qu'ils le peuvent en comptant sur la volonté des artistes indépendants de produire leur art... pour rien !
Cela fait des années que le monde de la musique subit ce déséquilibre. Ce dérèglement.
Rien ne change parce que le monde pense qu'il n'a pas besoin d'artistes. Il a peut-être raison.
Jusqu'au jour, où par la force des choses, ce dérèglement aura atteint un point tel, qu'il ne restera plus d'artistes capables de produire leur art dans de telles conditions de précarité…
Le monde peut se passer de musique et de films indépendants. Le monde peut se passer de tout.
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