mardi 11 août 2020

Ne sous-estimons pas le pouvoir de la réalité !

Il y a quelque chose de magique avec le réel, avec la réalité, avec les faits... c'est qu'il est impossible de les refuser. Un escalier à 30 marches, quel que soit le bout par lequel vous prendrez ces 30 marches, il y en aura toujours 30. C'est un fait, c'est ainsi. C'est réel. 1+1=2 est un fait. 

Dans notre communication, le recours au réel vient parfois comme une botte magique. Lorsqu'il est possible de s'y référer adroitement, cela devient un instrument de conviction extrêmement puissant.

Prenons les limitations de vitesse. C'est là un sujet qui va revenir régulièrement dans les habitacles de la plupart des véhicules naviguant sur la route des vacances ! L'un se laisse aller à dépasser la limite et l'autre lui rappelle la nécessité de ralentir. Bien souvent cela conduit au pugilat ! C'est ici que le recours au réel est utile, à ce qui est indéniable, à la règle, la loi, ce qui ne peut être discuté ! 

Ainsi, le rappel à la réalité devrait arriver comme ceci :

- Chéri (ou chérie) - la vitesse est limitée à 80 et tu roules à 90. 

Ce ne sont que les faits, pas d'interprétation, pas d'analyse, pas de jugement, pas de reproche : les faits. Même ajouter un "attention" ajoute une dimension émotionnelle ! Dire à l'autre "Fais attention !", c'est sous entendre qu'il ou elle ne faisait pas attention et c'est prêter le flanc au pugilat dont je parlais plus haut ! 

Ici les faits suffisent. Nus, dénués de tout. Et face aux faits, la seule réponse possible doit ou ne peut être qu'un autre fait, en l'occurence : il est nécessaire de ralentir ! Ainsi, la réponse à l'affirmation que je citais plus haut ne peut être que :

- Merci chéri (ou chérie), je vais ralentir.

Vous me direz : on peut rêver, l'autre ne se laissera pas forcément convaincre de ce seul coup ! Il va sans doute renâcler un peu, affirmer qu'il n'a pas vu, que c'est elle ou lui qui conduit, qu'on ferait mieux de s'occuper de regarder le paysage... Mais c'est un échappatoire, une tentative de se soustraire au réel, bref, de l'émotionnel !! Mais ce n'est pas possible. Le réel ne peut être modifié par nos désirs ou ce que nous souhaiterions qui soit !

Ainsi, en cas de résistance, il suffit d'en rester aux faits ! Camper dans le réel, ne pas céder au sirène de l'interprétation, de l'émotion !

- Oui chéri (ou chérie) c'est toi qui conduit, je le sais et tu le fais fort bien. La vitesse est limitée à 80 et tu roules à 90.

À force, ralentir deviendra une évidence. 

Il y a ceci avec le réel, c'est qu'il est buté et borné. Il est et il est impossible de lui échapper... à moins de sombrer dans la folie...


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