Guillaume gagne à être connu...
Guillaume, c'est ce gars, au Bataclan, le 13 novembre 2015, le soir de l'attentat, qui a survécu sans trop comprendre pourquoi... *
Le voilà qui croise le regard de l'un des trois tueurs. Et ce tueur qui plutôt que de l'abattre affirme que Guillaume fait partie de la bande. Qu'il est des leurs. Les deux autres assassins questionnent depuis le balcon "Qu'est-ce que tu fous ?!". Lui, depuis la scène, confirme : "Il est avec nous...". Guillaume en rajoute ; il dit "Je suis avec vous !"...
Et miracle.
Il survit au carnage.
Personne ne sait pourquoi. Personne ne comprend pourquoi. Mais parmi les explications possibles, il y a celle du contact visuel. Le fait qu'il serait plus difficile de tuer ou de faire souffrir quelqu'un avec qui nous avons eu un contact visuel soutenu. Dans ces regards croisés, il y aurait assez d'humanité pour que cela désarme même un terroriste de la pire des espèces.
Peut-être.
Peut-être pas.
Pourtant, Guillaume a survécu...
Je retiens du voyage aux enfers de Guillaume l'importance du regard dans la relation humaine. L'importance de regarder ceux à qui vous vous adressez lorsque vous parlez, lorsque vous souhaitez convaincre, lorsque vous écoutez, lorsque vous êtes avec... L'importance d'un regard vrai.
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