mardi 18 juin 2024

Flaubert et Le Clezio

Je vous ai déjà dit dans ce blog l'importance que j'accorde à la créativité.
En matière de créativité, il est une chose à savoir : il est plus important de terminer ce que vous avez commencé que de vous assurer de la qualité de votre œuvre !
Il est peu probable que vous trouviez formidable ce que vous avez écrit hier ! Même si ces paragraphes ont été écrits dans un enthousiasme rare ! Lorsque vous reprenez ces pages que vous pensiez si spéciales, lorsque vous réécoutez cette mélodie que vous pensiez parfaite, la déception est là qui vous prend à la gorge. La tentation est grande alors de tout effacer et de vouloir tout reprendre au début, comme cet écrivain, Joseph Grand, dans La Peste de Camus, obsédé par la recherche du mot juste.
Ce ne sera jamais assez bon. Ce ne sera jamais du niveau de ce que votre auteur favori aura écrit ou que votre musicien préféré aura composé... 
Parce que ce ne sera jamais assez bon à vos yeux, il vous faut avancer. Vous devez accepter vos brouillons, accepter que vous n'êtes pas encore Flaubert ou Le Clezio et continuer d'écrire, jusqu'à ce que ce soit enfin terminé !
Le monde regorge de manuscrits d'excellente qualité qui ne sont pas terminés ! Qui reste suspendu dans les limbes de l'à-peu-près, du possible et du potentiel... 
Un roman terminé est un roman qui existe et un roman qui existe sera toujours meilleur qu'un roman qui n'existe pas, faute du mot FIN. 

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