Fatigué ?

J'entendais Sophia Aram exprimer combien elle était fatiguée par la violence suscité par chacun de ses billets contre le populisme rampant qui prévaut dans une certaine émission de télévision, sur une certaine chaîne de télévision. Combien nos institutions font preuve de lâcheté et de laxisme face à ce qui devrait, bien souvent, être tout simplement interdit.

Je la comprends.

Oui, je me sens moi aussi fatigué. Fatigué de cette énième grève, de ce énième combat alors que tout le monde sait et répète, les communicants comme moi en tête, qu'il est toujours possible de trouver un compromis. C'est là l'essence même de ce qui fait notre humanité. Notre aptitude à écouter, à accompagner et à avancer dans le même sens. Fatigué de voir que c'est encore la violence et tout ce qu'elle a d'abruti, de débile, d'imbécile qui prévaut une fois de plus. 

Notre société est traversée de mouvements de changement important. L'avenir n'a jamais été aussi incertain. Nous ne savons pas, au sens le plus dramatique de ces mots, si l'humanité sera encore là dans une cinquantaine ou une centaine d'années ! Certains prévisionnistes sont à ce point alarmistes... Notre seule issue est le dialogue. Notre seule voie de salut est l'entraide, la sororité, la fraternité, le respect, l'attention à l'autre…  

Dans un monde ou co-existe des Poutine et Xi Jiping, ou la violence et la vexation sont encore à l'œuvre, il est de notre devoir de montrer qu'il est possible de faire mieux. De rester humain. 

Lorsque le bateau coule, on n'exige pas une nourriture de meilleure qualité. On se serre les coudes et ensemble, l'heure est au colmatage des brèches. Il faut sauver le navire. 

Le bateau coule et personne ne semble s'en souvenir. Et la colère rend aveugle.