mercredi 3 août 2022

Que faire si l'on vous coupe la parole ?...

Soyons pratiques aujourd'hui...

Vous êtes en réunion, et quelqu'un vous coupe la parole. Impoliment, narcissiquement, comme si vous n'existiez pas !

Que faire ?

Le problème n'est pas que quelqu'un vous a coupé la parole. Ce n'est pas si grave que cela et vous vivez ce genre de situation en famille ou avec des amis de façon régulière sans en faire un fromage. 

Le problème, c'est ce que vous faites de ce qui vient de se passer et de l'interprétation inconsciente que cela produit ! Dans la plupart des cas cela donne : "X vient de me couper la parole, je ne compte pas aux yeux de X. X ne me respecte pas. Le monde entier n'a aucune raison de me respecter." Et cela vous renvoie aux milles blessures de l'enfance, aux douleurs de l'acceptation par le groupe, à la reconnaissance externe... bref, à votre travail analytique si vous êtes sur ce chemin...

Cette interprétation n'appartient qu'à vous. Comment cette personne pourrait-elle ne pas vous respecter ! Elle ne vous connaît pas ! Même si c'est un collègue, cette personne ne vous connaît pas à ce point qu'elle pourrait émettre sur vous ce jugement absolu que vous ne mériteriez aucun respect de sa part. Même si vous n'avez pas été à la hauteur à de nombreuses reprises, cela ne justifierait pas une telle absence de reconnaissance... Au pire, ce manque de respect n'est que le fruit de l'histoire bien subjective que se raconte cette personne à votre sujet. Ce n'est qu'une histoire, ce n'est pas la vérité de qui vous êtes réellement ! 

Donc, cette interprétation est le fruit d'une insécurité et non de l'analyse froide et factuelle du comportement de ce collègue.

Pour cela, ma recommandation est de ne pas laisser le temps à l'intellect de prendre la main et à la machine à interpréter de vous paralyser et vous ramener à vos insécurités. Gardez la parole. Pour que vous la perdiez il faut que vous acceptiez de vous taire. Si vous n'acceptez pas de vous taire. Si vous tenez et si vous tenez quoiqu'il en coûte (vous êtes dans votre droit, puisque vous aviez la parole), cette personne devra renoncer. Elle n'aura pas d'autre choix. 

Lorsqu'on vous coupe la parole, faites en sorte que cela ne signifie pas que vous la perdiez. Parole coupée n'est pas perdue ! Cela ne veut pas dire que votre débit de parole reste constant et que vous voilà à parler, parler, parler... Non, cela veut dire que vous restez dans le bon état d'esprit : "C'est moi qui parle et à la première occasion je fais valoir ce droit qui est le mien." Et vous d'enchaîner "Avant que X ne me coupe la parole, je disais donc..." ou encore "Au moment où X a cru utile de me couper la parole sans attendre que j'en ai fini avec mes arguments, voici ce qu'il me restait à dire..." ou si vous préférez plus de diplomatie : "Ce que vient de dire X est très utile et je le remercie d'avoir pris la liberté de me couper la parle pour nous informer...". 

Et vous enchaînez... Vous restez dans l'action. Dans le faire. Et n'acceptez pas de rentrer dans l'introspection. L'introspection est importante, certes, vous n'êtes pas parfait et vous avez vos douleurs et vos angoisses... mais vous vous en occuperez plus tard !

Aucun commentaire: