mercredi 24 août 2022

Ces besoins de reconnaissance...

En 1969, un marin d'eau douce se prend de faire le tour du monde en solitaire et sans escale. Crowhurst, un entrepreneur britannique en quasi faillite, père de quatre enfants, tente l'impossible sans y être préparé et risque tout dans l'aventure. Pour lui, c'est réussir ou mourir...

Ce sera mourir. 

Mais avant ce destin fatal, il tente de se tirer d'affaires par le mensonge et transmet pendant des mois des positions fausses qui donnent à penser qu'il est toujours dans la course et qu'il peut réussir...

Dans son bateau abandonné et sans vie, on découvre deux journaux de bord. Le vrai et le faux. Dans le vrai, s'étale toute la souffrance d'un homme qui ne parvient pas à se résoudre à affronter l'humiliation et la défaite... 

Participant à la même course, un Français. Moitessier. Un marin confirmé. Un homme de mer qui avance dans la course et pourrait même la gagner. Mais arrivé au Cap Horn, il envoie un message. "Je renonce. J'aime naviguer pour le plaisir de naviguer et les honneurs d'une victoire ne m'intéressent pas." 

Il continue tout droit en direction de Tahiti. 

Comme ces deux hommes, nous naviguons entre les besoins de reconnaissance interne et externe. Il est séduisant de n'en faire qu'à sa tête, de vivre pour ce qui nous anime et de ne pas faire cas de ce que pensent les autres. C'est une forme d'autonomie. 

Mais il est aussi formidable de s'ouvrir à l'opinion des autres, à leur critique, à leur regard et de recevoir de leur part les honneurs que nous méritons ou ne méritons pas vraiment. Et cela enrichit notre point de vue et nous rend plus autonome encore.

Externe, interne... Les deux sont sans doute nécessaires et apportent leur part de joie et de frustration. L'important sans doute et de toujours savoir où nous en sommes et ce qui nous anime vraiment et profondément...

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