jeudi 14 octobre 2021

Pour en finir avec les nuls en musique !

Et voilà que cela recommence ! Et cette fois dans la bouche de l'une des personnes les plus intelligentes que je connaisse et surtout l'une des plus en conscience de par sa profession de la question de l'apprentissage, des sciences cognitives et de la psychologie !

Ce que j'ai entendu : "J'aurais tellement aimé être pianiste, c'était mon rêve, à chaque fois que j'entends du piano je suis pris par une émotion extraordinaire, mais ce n'est pas mon truc, j'ai bossé le piano pendant 6 heures par jour, parce que je suis extrémiste, et rien, mais alors absolument rien ! Dire "Si tu veux, tu peux !" il n'y a rien de plus faux et de plus absurde !... " 

Alors...

Si une personne de ce calibre embrasse une croyance de ce type, c'est que cette croyance trouve un écho particulier en nous, qu'elle a fini par faire partie de notre inconscient collectif et qu'elle mérite une attention particulière. Je ne l'ignore pas, mais sans doute souhaitais-je que ce ne fût plus le cas. 

Et cela me remet face à ma mission !

Si je reprends les termes de notre conversation, la croyance que la musique n'était pas accessible venait du fait qu'après des heures de travail, le résultat n'était pas au rendez-vous.

Il faut poser deux choses : 

- Un, ce que serait ce rendez-vous, autrement dit, qu'est-ce que ce serait que d'être un "bon pianiste" et deux, ce que veut dire : "travailler comme un fou" ou "travailler six heures par jour". Autrement dit : poser ce que "travailler" veut dire !

Qu'est-ce qu'un "bon pianiste" ? Si vous visez, lorsque vous vous embarquez dans le voyage musical de devenir Mozart, il est évident que vous allez au-devant de déconvenues. Pour les éviter, il convient de fixer des rendez-vous d'étape. Dans un mois, désirer jouer tel ou tel morceau avec suffisamment d'aisance est un objectif qui peut sembler raisonnable. Qui vous dira quel objectif est raisonnable ? : votre professeur, votre coach musical ! C'est pour cela qu'il est important de bien le choisir. Ce que vous recherchez en l'occurence ce n'est pas un bon pianiste, mais un bon professeur. Quelqu'un qui cale avec vous des objectifs bien choisis, pertinents et qui accompagne vos progrès, qui vous les montrent, qui vous stimule ! Car qui que vous soyez, vous allez progresser. C'est une évidence. C'est une certitude. Et ce sont ces progrès, même modestes, qui vont stimuler votre envie de continuer et de devenir, chaque jour un peu plus : meilleur. 

Deuxièmement, qu'est-ce que "travailler" ? Vous n'avez pas besoin de travailler 6 heures par jour pendant des décennies pour devenir un très, très bon pianiste. Vous avez besoin de travailler in-te-lli-ge-mm-ent ! Il y a pléthores d'études sur la manière de travailler de façon à progresser, quel que soit le domaine choisi. En gros, le travail doit être intense : au moins deux à trois heures quotidiennes pour un grand débutant, mais cela ne suffit pas ! Il faut aussi travailler de façon "intelligente", c'est-à-dire se concentrer sur ce qui marche, ce qui permet de progresser. L'expression consacrée dans le landerneau de la pédagogie est : "deep and deliberate practice", qui nous vient des travaux de Anders Ericsson, que vous trouverez sans problème sur le Net. 

Une fois ces deux dimensions posées, je puis vous assurer que, qui que vous soyez, quelles que soient les croyances sur votre niveau musical qui sont les vôtres, vous pourrez jouer du piano. Peut-être pas comme Mozart ou les sœurs Labèque, mais à un niveau qui vous donnera d'immenses satisfactions, j'en suis persuadé...

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