vendredi 8 octobre 2021

Pour en finir avec les nuls en maths !

J'entends encore bien souvent des gens me dire, que ce soit au cours de mes formations ou au fil de conversations, qu'ils se savent nuls en mathématiques. 

Cela tombe comme une sanction, comme un état d'être, ils sont nuls en mathématiques (verbe être) et il n'y a pas de salut, pas de réparation possible à cette injustice. C'est ainsi. Ils sont nés affligés de cette tare terrible et le resteront sans doute jusqu'à leur dernier souffle. 

Tout d'abord, j'ai tout de suite envie de leur répondre : "Et alors ?"...

Les mathématiques, à bien y regarder et à moins de vouloir devenir chercheur, physicien ou... mathématicien, cela ne sert pas à grand-chose ! Tout juste si nous avons besoin pour nos vies de tous les jours de quelques notions d'algèbre et de quelques fondamentaux de géométrie... mais pour tout le reste, les mathématiques sont parfaitement inutiles à homo sapiens. Ils s'en passent ou laissent encore le plaisir de cette pratique à ceux que cela passionne ! Donc, être nul en mathématiques, me semblerait autant une sanction que de dire : je suis nul en latin ou encore nul en zoologie ou en pédopsychiatrie !... Autant de domaines et de matières importantes, mais que personne regrette de ne pas posséder ! 

Alors pourquoi les mathématiques continuent-elles de nous hanter de la sorte. Parce que nous avons voulu, dans le système d'éducation qui est le nôtre, faire de cette science une sorte de maître étalon de nos capacités à la logique, à la compréhension de concepts, à la structuration d'une pensée et d'un raisonnement. Et c'est absurde !

Les mathématiques ne sont que les mathématiques et si vous n'aimez pas cela et si vous vous sentez nuls, cela n'altérera en rien votre capacité à raisonner quand il le faudra, à comprendre des concepts complexes lorsque la situation l'exigera et à mener une vie intéressante, intelligente et complète ! Il ne vous manquera rien ! Rien de plus qu'il ne vous manquerait si vous finissiez vos jours sans avoir jamais fait de piano, de mandoline, de viole à roue ou sans avoir pratiqué la pêche à la mouche ou le skate-board...

Message à tous les recalés des mathématiques : ce n'est pas grave !

Je me demande encore pourquoi il m'a fallu, par exemple, apprendre à faire des intégrales triples dans mon parcours de lycéen... sans doute les heures les plus inutiles et les plus gaspillées de toute ma vie !

Tandis qu'au lieu de perdre mon temps, il aurait été tellement plus intelligent et socialement pertinent de m'apprendre à faire de bons choix, à décrypter et repérer la propagande, à comprendre les mécanismes sociaux, à interagir sainement avec mes pairs, à apprendre la force du réseau (du networking), etc. etc. etc...


1 commentaire:

Philippe Etienne a dit…

J'adore cet éditorial !
Je partage : je passe beaucoup de temps à décomplexer tous les "nuls en maths" que je croise.
La réforme du bac récente à envoyé un bon coup de pied aux fesses des maths mais il reste encore bcp trop de filières qui basent leurs critères d'admission sur cette fichue matière. Comme les "nuls en maths" sont assez nombreux, je me dis que ces écoles sélectives, si elles savent compter, finiront par changer d'optique