mardi 30 octobre 2018

Tous unis...

Pendant quelques millions d'années, et cela fait beaucoup, notre survie tenait en partie au fait que nous étions regroupés en petites communautés de quelques dizaines d'individus. Nos ancêtres connaissaient par leur petits noms absolument tous les individus qui les entouraient. Non seulement les connaissaient-ils, mais encore étaient-ils capable de lister pour chacun d'entre eux la liste de leurs points forts, en quels moments il était possible de leur faire confiance, en quelle situation il convenait de confier la mission à quelqu'un d'autre. Nous avions besoin de cette connaissance totale et mutuelle, parce que notre survie et notre longévité dépendaient de cette confiance installée au fil du temps.
Conséquence, nous sommes une espèce très portée sur le Nous et les Autres. Il y a ceux que je connais et qui font partie de ma tribu, ceux que je vois tous les jours et en qui je peux avoir confiance et les autres. Les Autres, ce sont tous les autres, ceux des tribus d'en face que je ne connais pas et qui sont donc tous potentiellement des dangers.
La peur du danger étant ce qu'elle est, la meilleure manière de l'éviter est donc d'éviter tout contact avec les Autres.
Ainsi, nous adorons appartenir à une équipe, à un groupe, à une organisation, à un pays... et même si nous ne nous connaissons plus les uns les autres par nos petits noms, nous restons persuadés que, parce que nous sommes disons... français, existera une sorte de réflexe d'appartenance et que nous pouvons avoir confiance entre français...
Bien sûr cela ne tient pas ! Mais cela nous coupe de l'opportunité de la rencontre, des possibilités liées à l'intégration des Autres chez Nous... Les autres ne sont dangereux que dans nos esprits et pourvu que nous acceptions que la tribu peut s'agrandir à l'infini, notre peur finira par se dissoudre dans le grand bain d'un monde globalisé... A moins qu'avant, ce monde ne finisse anéanti par le grand frisson de nos peurs ancestrales.

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