Deux mois après
l'horreur absolue des attaques, il est presque tentant de retourner à la
routine. De retrouver la vie et de continuer comme si de rien n'était. De
laisser notre sécurité, ou sa tentative, à ceux qui nous gouvernent, pendant
que nous vaquons à ce dont notre société a le plus besoin : la normalité. Des
gens qui travaillent, consomment, vivent normalement. Pour que tout puisse
continuer. Tout puisse tourner.
Mais non. Le plus
difficile est toujours de persévérer. De ne rien abandonner à cette trop
évidente facilité. Nous souvenir d'abord que nous ne sommes plus en sécurité et
que cela exige de nous une conscience quasi constante de ce qui nous entoure.
Nous ne sommes pas des moutons que l'on peut viser impunément si nous nous
tenons prêt à réagir. Comment ? A chacun de voir ce que cela va représenter.
Cela exige aussi de
nous une meilleure compréhension de notre environnement, de nos voisins, de nos
banlieues, de notre éducation...
Enfin, cela exige de
vivre plus fort. À tout prendre pour acquis, rien n'a plus de saveur. Nous
sommes privilégiés.
J'aime à penser que
non, nous ne reviendrons pas à la normal, mais que nous deviendrons des êtres
plus conscients de qui ils sont, de qui ils pourraient devenir. Des êtres
entraînés à mieux vivre, à mieux partager, à mieux avancer dans l'existence.
Ces attentats, ces
attaques sont ce qui peut arriver de pire.
Le pire n'est jamais
aussi terrible que lorsqu'il ne porte pas ses enseignements.
Nous n'apprenons pas
des terroristes, cela va de soit. Nous apprenons de nous-mêmes devant
l'incompréhensible, devant la mort, devant la vie…
Que l'année qui
s'ouvre devant vous soit celle de tous les possibles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire