Il est toujours intéressant de voir les choses sous l’angle de l’évolution.
Prenons une stalagmite. Il est évident que cette colonne de calcaire s’est formée au fil des siècles. Là où certains ne verraient que de l’eau tombant goutte après goutte, force est de constater qu’il y a bien plus que cela : une matière qui s’accumule, une structure qui se construit lentement, dans le secret du temps et de la patience…
C’est un peu pareil pour nous, les humains.
Des générations et des générations – et encore des générations – ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. L’évolution n’explique pas tout, mais elle éclaire bien des choses.
Je discutais récemment avec une nutritionniste et je lui ai posé cette question, histoire d’en finir avec le débat : l’humain était-il végétarien avant de devenir omnivore ? Était-il herbivore par nature ?
Sa réponse a été catégorique : non, l’humain n’est pas végétarien.
Les animaux qui trouvent leur énergie exclusivement dans les plantes sont les ruminants. Et la rumination, ce n’est pas juste une digestion prolongée de végétaux, c’est une culture bactérienne sophistiquée, qui leur permet de produire les protéines nécessaires au développement de leur masse musculaire (comme les dinosaures !).
Les grands primates qui se nourrissent uniquement de plantes ont d’ailleurs des abdomens proéminents et des intestins très longs, car digérer ces végétaux est un processus lent et laborieux.
À l’inverse, il n’existe quasiment aucune viande que l’humain ne puisse consommer sans danger. Même faisandée, elle reste comestible – ce qui rappelle que l’humain a aussi été un charognard (une stratégie bien moins énergivore que la chasse).
Les plantes, en revanche, ont développé un véritable arsenal chimique pour se défendre, et nombre d’entre elles sont mortellement toxiques pour nous. En Europe seulement, on recense plus de 700 espèces végétales potentiellement létales. Un exemple ? Le laurier-rose : si vous aviez la mauvaise idée d’en faire des pics pour votre barbecue, il vous tuerait avant même que vos merguez et chipolatas ne soient cuites.
Si l’on se met à la place de nos ancêtres, il est probable que, voyant certains de leurs compagnons se tordre de douleur après avoir mangé une plante en apparence inoffensive, ils aient fini par se tourner vers une autre source de nourriture : la chasse.
Mais une chasse de cueilleurs.
D’où l’expression « chasseurs-cueilleurs ». Nos ancêtres ne couraient pas forcément après leur proie avec des lances affûtées : ils mettaient plutôt le feu à un carré de forêt et… partaient en cueillette. Mais pas de plantes : ils ramassaient les petits animaux rôtis par les flammes. Simple, efficace, et surtout, sans trop de risques.
L’homme est donc devenu carnivore par nécessité, après des milliers et des milliers d’années d’adaptation à ce régime. Puis, plus tard, il est devenu omnivore par choix.
Car il est le seul animal capable d’ingérer quelque chose qui, en réalité, n’est pas de la nourriture pour lui. Jamais un lion ne mangera de salade !
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