lundi 29 décembre 2025

Votre communication : un produit de luxe ?

Depuis quelques années, quelque chose a basculé dans notre rapport au luxe, sans bruit mais sans retour en arrière : le prix des biens de luxe stagne, tandis que celui des expériences explose. Montres, sacs, objets statutaires continuent d’exister, mais leur pouvoir symbolique s’est affaibli, là où assister à une finale de Roland-Garros dans de bonnes conditions ou vivre un événement rare devient de plus en plus cher. 

Ce déplacement dit beaucoup de notre époque. Les objets sont visibles partout, copiables, reproductibles, intégrés aux codes sociaux ; ils rassurent mais ne distinguent plus vraiment. L’expérience, elle, ne se possède pas, ne se stocke pas, ne s’exhibe qu’imparfaitement : elle se vit, engage la présence, mobilise l’émotion, et laisse une trace durable sous forme de souvenir. Dans un monde saturé de biens mais pauvre en attention, ce que nous cherchons n’est plus tant à avoir qu’à ressentir quelque chose de juste, d’intense, de singulier.

L’expérience est devenue un marqueur identitaire plus fort que l’objet, parce qu’elle dit quelque chose de nous, de ce que nous choisissons de vivre et de ce qui nous transforme. Cette bascule dépasse largement le luxe : elle touche la communication, le travail, les carrières. On ne choisit plus quelqu’un seulement pour ce qu’il sait ou ce qu’il propose, mais pour ce que l’on vit en sa présence. La valeur n’est plus dans la fonction ni dans l’accumulation, mais dans l’effet produit, dans l’empreinte laissée, dans la qualité du moment partagé. 

Le luxe, aujourd’hui, n’est plus une chose que l’on montre, mais une expérience que l’on traverse.


vendredi 26 décembre 2025

L'homme est fait pour courir : après la vérité !

J’ai écrit deux billets qui semblaient s’opposer.
Dans l’un, l’homme est fait pour courir.
Dans l’autre, l’homme n’est pas fait pour courir.

La demande m'a été formulée de savoir pourquoi exprimer deux opinions qui paraissent se contredire l'une l'autre à juste quelques jours d'intervalle !

Le sujet ne se cache pas dans la course, mais dans notre façon de regarder le monde.

Nous ne voyons pas la réalité telle qu’elle est.
Nous la voyons telle que nous sommes.
Ou plus exactement : telle que nous croyons qu’elle est.

La raison de ces deux billets tient en ces mots : biais de confirmation.

Nous cherchons, lisons, écoutons, sélectionnons tout ce qui vient confirmer ce que nous croyons déjà.
Un coureur verra des études sur les bienfaits de la course.
Un anti-course verra des genoux détruits et des lombaires usées.
Les deux auront raison.
Et les deux auront tort.

Non pas parce que les faits sont faux, mais parce qu’ils sont partiels.
Et surtout interprétés.

Ce biais est profondément humain.
Il rassure. Il stabilise. Il donne l’illusion d’un monde cohérent dans lequel j’ai raison et l’autre se trompe
L'illusion d'un monde dans lequel il n'y aurait qu'une réalité. "Ma réalité". 

Le problème commence quand vouloir avoir raison devient l’objectif. Quand vouloir convaincre l'autre que "Ma réalité" devrait aussi être la sienne. 

À partir de là, le dialogue n’est plus une rencontre, mais une tentative de colonisation.
Chacun ne parle plus pour comprendre, mais pour convaincre. Qui porte le mot "vaincre" et sous-entend la nécessité d'un vaincu. D'un con-vaincu. Ce qui ne plaira à personne !
Chacun défend sa carte du monde comme si c’était le territoire.

Or vouloir convaincre l’autre de ses croyances n’a, au fond, aucun sens.

Ce n’est pas possible, parce que les croyances ne sont pas des raisonnements : elles sont des constructions identitaires. Les attaquer, c’est attaquer la personne.

Ce n’est pas souhaitable, parce que la diversité des regards est précisément ce qui rend le monde habitable, riche, vivant.

Et ce n’est même pas intelligent, parce que l’énergie dépensée à avoir raison est presque toujours inversement proportionnelle à la qualité de la relation
Cette qualité de la relation qui devrait toujours être la préoccupation majeure de tout individu qui s'engage en conversation. Alors que ce n'est hélas que trop rarement le cas.

La vraie question n’est donc pas :
« Qui a raison ? »

Mais plutôt :
« Depuis quel endroit regardes-tu le monde ? »
« Qu’est-ce que cette croyance te permet de tenir, de protéger, de justifier ? »
« Et qu’est-ce que la mienne m’empêche peut-être de voir ? »

À cet endroit-là, quelque chose change.
Il n'est plus question de gagner, mais de comprendre. De prendre soin de ce qui constitue la réalité de l'autre. Ce faisant, de venir enrichir ma réalité perçue de tout un monde nouveau : la réalité perçue de l'autre. Cela sans rien perdre. Juste gagner tout un Monde nouveau.

Et parfois - souvent même - on découvre que deux visions opposées peuvent être vraies en même temps.
Non pas universellement.
Mais contextuellement.
Humainement.
Faire que "Ma réalité" et "Ta réalité", à un endroit donné, deviennent "Notre réalité". 

L’homme est fait pour courir.
L’homme n’est pas fait pour courir.

Les deux phrases disent moins quelque chose du corps humain que de celui qui les prononce.

Et c’est peut-être là, finalement, le vrai terrain d’exploration.

mardi 23 décembre 2025

Manifester votre émerveillement ! Le vrai cadeau de Noël...

Vous voulez rendre quelqu’un heureux, pour une heure, pour un jour, pour un mois, peut-être même pour une année ?

Vous voulez, pour elle, faire de ce Noël un moment unique et rare et inoubliable ?

Dites à cette personne ce qu’elle a de profondément beau.

Dites-lui ce que vous voyez en elle et qu’elle ne voit sans doute pas.
Ces qualités qu’elle considère comme ordinaires, alors qu’elles sont rares.
Cette manière d’être, d’agir, de parler, qui laisse une trace sans qu’elle en ait pleinement conscience.

Dites-lui ce qui vous touche chez elle.
Ce qui vous émerveille.
Ce que vous percevez d’unique dans ce qu’elle fait, dans ce qu’elle crée autour d’elle, dans la façon dont elle rend le monde, parfois très discrètement, un peu plus habitable.

Dites-lui ce qu’elle réveille en vous.
La confiance. L’élan. Le calme. Le courage d’être soi.

Car ce désir d’être vu, vraiment vu, existe en chacun de nous.
Non pas vu pour ce que nous faisons, mais reconnu pour ce que nous sommes, avant tout effort, avant toute performance.

Lorsque cette reconnaissance est juste, elle ne gonfle pas l’ego.
Elle rappelle à chacun sa place singulière, et lui donne la permission de l’habiter pleinement.

Il suffit parfois de quelques mots vrais pour qu’une personne se redresse intérieurement — et se tienne au monde autrement.


lundi 22 décembre 2025

Les piliers du bonheur ?

Vous aspirez au bonheur.
Qu’est-ce qui le nourrit réellement ?

Avec le temps, une évidence s’impose : le bonheur n’est pas un objectif à atteindre, mais un état qui émerge lorsque certains « nutriments » sont présents dans une vie.
Pas des recettes miracles. Des fondations.

On peut en distinguer quatre.

D’abord, quelque chose de plus grand que soi.
Non pas nécessairement une religion, ni une croyance figée, mais le simple fait de se relier à ce qui nous dépasse.
Cela peut être le vivant, l’univers, le temps long, la nature, ou l’idée de ne plus se vivre comme le centre de tout. Cette perspective change le regard porté sur les événements, les relations, le travail. Elle aide à relativiser, à respirer, à remettre les enjeux à leur juste place.

Ensuite, la famille, plus largement, les liens intimes.
Une relation centrale, choisie, nourrie, dans laquelle on peut être vrai. Un espace d’ancrage et de confiance. Quand ces liens ne sont pas périphériques mais structurants, ils deviennent un axe à partir duquel les décisions se prennent et la vie s’organise.

Troisième pilier : les amis.
Des relations qui durent, qui traversent le temps. Des personnes avec lesquelles il n’y a rien à prouver. Ces amitiés offrent un sentiment d’appartenance, de continuité, de profondeur. Elles rappellent d’où l’on vient et permettent de rester relié à ce que l’on est, en dehors des rôles et des performances.

Enfin, le service.
Donner, contribuer, être utile. Que ce soit dans le travail ou ailleurs, avoir un impact réel sur la vie d’autrui transforme le rapport à l’effort et au temps. Les journées ne sont plus seulement pleines : elles prennent du sens. Et le sens est un puissant générateur de satisfaction durable.
Ce qui frappe, avec le recul, c’est que rien de tout cela n’est réservé à une élite, à un âge particulier ou à une situation idéale.

Ce sont des nutriments simples, accessibles, que l’on peut commencer à introduire très tôt dans une vie.

Rien de spectaculaire.
Mais essentiel.

Et c’est là toute la différence entre être riche et être véritablement prospère.
Entre rich et wealthy, reich et wohlhabend.
Une nuance que certaines langues expriment mieux que d’autres — mais que l’on ressent très bien.

Car il est tout à fait possible d’être, sans le savoir,
l’homme ou la femme la plus riche du village.

« The richest man in town! »


vendredi 19 décembre 2025

Quelque chose à vous offrir en 2026 ?

On aime croire que la réussite professionnelle repose d’abord sur l’expertise, les diplômes, l’intelligence ou la maîtrise technique. Bien sûr, tout cela compte. Mais dans la réalité du terrain, ces éléments expliquent rarement la différence entre ceux qui avancent… et ceux qui stagnent.

Ce qui fait vraiment la différence, dans 80 % des cas, c’est la capacité à composer avec les autres : faire passer une idée sans braquer, écouter sans s’effacer, convaincre sans forcer, poser un cadre sans écraser. Sentir une tension, adapter son message, choisir le bon moment, le bon ton, la bonne histoire. Bref, comprendre que le travail est avant tout un espace relationnel.

Les projets n’échouent pas parce qu’ils sont mal conçus. Ils échouent parce que personne n’a su embarquer, rassurer, aligner, donner envie. Les carrières ne plafonnent pas par manque de compétence, mais par difficulté à se rendre lisible, audible, crédible. À niveau technique équivalent, ce sont toujours ceux qui savent captiver et convaincre qui prennent l’avantage.

C’est précisément pour cela que j’ai créé la formation Captiver & Convaincre. Pas pour apprendre à “bien parler”, mais pour apprendre à faire passer. Des idées. Une vision. Une décision. Avec justesse, clarté et impact. Dans des situations réelles, humaines, parfois inconfortables.

Si vous avez le sentiment que vos idées mériteraient mieux que ce qu’elles produisent aujourd’hui, ce n’est probablement pas un problème de fond. C’est un problème de transmission. Et ça, ça s’apprend.

jeudi 18 décembre 2025

Que vont-ils penser de moi ?

Ce que pensent les autres de nous agit comme un poids. Sur nous. Sur nos vies.
Comment vais-je m’habiller pour ne pas être trop remarqué, mais suffisamment pour exister ?
Que dois-je dire pour exister, sans être identifié comme celui ou celle qui ralentit, qui dérange, qui empêche les choses d’avancer ?

Que vont-ils penser de moi ?
Cette question devient vite une obsession.

Sans doute est-ce une histoire de psychologie évolutive. Pendant des millénaires, notre survie dépendait du regard et de l’acceptation du groupe. Se fondre dans l’opinion générale, ne pas trop dépasser, ne pas trop sortir du cadre, était une condition de survie.
Mais il est possible de prendre un peu de recul.

Quand nous nous demandons ce que les autres vont penser de nous, ce qui se joue réellement est plus subtil : nous sommes inquiets de ce que nous pensons que les autres vont penser de nous. C’est encore et toujours notre propre regard qui est en jeu. Une projection. Une anticipation. Une interprétation.

Cela ne vient pas d’un système extérieur — que nous serions bien incapables d’évaluer objectivement — mais de notre propre système de valeurs. De nos exigences internes. De nos zones de frottement.
De la même façon, ce que pensent les autres de nous peut être vu comme un cadeau : un signal qui nous indique quelque chose à notre sujet avec lequel nous ne sommes pas encore en paix, pas encore alignés.

Et surtout, gardons cela en mémoire : ce n’est pas ce qui est dit qui nous atteint, c’est ce que nous en faisons.
Si quelqu’un vous critiquait en grec, vous ne comprendriez même pas ce qui vient d’être prononcé.

Ne vous laissez pas offenser ou démolir par du son.


mercredi 17 décembre 2025

L’homme est fait pour courir !

Devant les plaintes sur les genoux abîmés, les entorses, les hanches douloureuses et les dos sensibles, il est facile de penser que l’être humain n’est pas fait pour courir. Que la course n’est qu’une lubie moderne, bonne pour se blesser, et que marcher serait plus naturel, plus raisonnable.

La vérité semble être tout autre…

L’humain est un coureur pour une raison simple : il est capable de courir pendant des heures, sans être plus rapide que sa proie, mais en la rattrapant à force d’endurance. C’est ce qu’on appelle la chasse à l’épuisement. Ce n’est pas un mythe : nos ancêtres savaient que la sueur est une arme. Nous transpirons là où les autres animaux surchauffent. Nous persistons, là où ils s’écroulent.

Le corps humain est truffé d’indices : longs tendons, muscles fessiers puissants, voûte plantaire élastique, cou stabilisé… Ajoutons à cela une capacité de régulation thermique exceptionnelle. Tout ça pour quoi ? Pour rester assis sur une chaise ? Certainement pas.

Certes, courir est énergivore. Mais l’humain sait quand dépenser. Et quand il le faut, il le fait. La course n’est pas un luxe, c’est un outil de survie. Nos ancêtres ne couraient pas pour le plaisir (même si ce plaisir existe), ils couraient pour vivre.

Si l’on n’était pas fait pour courir, pourquoi des milliers de personnes, tous les ans, franchissent-ils la ligne d’un marathon, souvent avec un simple entraînement progressif ? Ce n’est pas la distance qui est inhumaine, c’est la sédentarité.

Alors oui, nous pouvons marcher. Mais nous sommes faits pour courir. Et quand nous courons, nous renouons avec une part essentielle de notre humanité. Une part qui pense peut-être… mais qui, surtout, avance.

mardi 16 décembre 2025

Le spectacle du Monde...

Il y a quelque chose de désolant à regarder le spectacle du monde… Cette citation, amusante, nous rappelle ce qu'est ce monde, en réalité.

"Mesdames et messieurs de la promotion 2005 d’Emory, la vraie vie n’est pas l’université ; la vraie vie n’est pas le lycée. Voici un secret que personne ne vous a dit : la vraie vie, c’est le collège. Le monde dans lequel vous êtes sur le point d’entrer est rempli de mesquineries d’adolescents, de rivalités pubères, des insécurités de gamins de treize ans et de la fausse bravoure de jeunes de quatorze ans". Tom Brokaw

L'infantilisme ambiant est pathétique. Nous aurions parfois envie de dire aux uns et aux autres d'aller dans leur chambre, réfléchir un peu aux conséquences de leurs actes… Lorsque ces actes signifient des milliers, pour ne pas dire des millions de vies bouleversées et parfois de morts...



lundi 15 décembre 2025

L'homme n'est pas fait pour courir...

À voir les exploits des marathoniens, on pourrait croire que l’humain est né pour courir.

Qu’il est taillé pour avaler les kilomètres, qu’il porte en lui une endurance de machine.

Et que si nous ne courons pas, c’est peut-être que nous avons renoncé à une part essentielle de notre humanité…


Mais la vérité semble bien différente.


L’humain, par nature, est un marcheur.

Et pour une raison toute simple : tout le monde — ou presque — peut marcher pendant des heures sans aucun entraînement.

La marche est sobre, efficace, incroyablement efficiente.

Elle permettait autrefois de chasser à l’affût… ou à l’usure.

Pourquoi courir, quand une proie blessée finit par trahir sa trace et tomber d’épuisement ?

L’humain, en réalité, n’aime pas gâcher son énergie. Il ne sait jamais quand il en aura besoin.

Il préfère économiser.

Et la course ? Elle coûte cher. Très cher.

En énergie, en articulations, en tendons, en dos, en genoux.

À petite dose, ça passe.

Mais à force… ça casse.

Si nous étions vraiment faits pour courir, un marathon — qui n’est pas une distance gargantuesque, tout de même — devrait pouvoir être parcouru sans préparation.

Or, c’est l’assurance de finir blessé.

Alors oui, nous pouvons courir.

Mais c’est un outil d’urgence. Pas une vocation.


L’humain pense.

Et pour penser… il marche.

vendredi 12 décembre 2025

Merci Max !


Max Verstappen vient de perdre le championnat du monde à deux points près. Et pourtant, dans son interview d’après-course, il nous offre une leçon qui dépasse largement la Formule 1. Le résultat n’importe pas. Il y a un temps pour gagner, un temps pour perdre, et la course est longue. Ce qui compte davantage que l’instant où l’on franchit la ligne, c’est tout ce qu’on a traversé avant d’y arriver.

Ce qui me frappe, dans ses mots, c’est l’accent mis sur le processus. Sur le « fun ». Il répète que la course fut amusante, que la saison fut amusante. Qu’à ce niveau de compétition, dans un sport aussi compétitif, il puisse dire qu’il s’est amusé a quelque chose de presque bouleversant. Il rappelle que la joie est possible même au sommet, même sous une énorme pression, même lorsque tout se joue à un souffle.

Si vous êtes amoureux du processus, de la joie quotidienne que vous apporte ce que vous faites, du plaisir qu’il y a à s’investir dans le désir de devenir meilleur que soi-même la veille, alors pourquoi vouloir gagner à tout prix ? Pourquoi se crisper sur un résultat, quand la simple fidélité au chemin suffit déjà à vous faire grandir ? Car, dans bien des cas, lorsque l’on tombe amoureux du processus, le résultat finit par suivre. Il devient presque une conséquence naturelle, parfois même anecdotique.

La quête devient plus intéressante que la victoire. Le but n'est peut-être pas de gagner, mais d’aimer ce qui, chaque jour, nous mène vers le meilleur de et en nous-mêmes ?


mercredi 10 décembre 2025

Pas de magie, pas de truc ou d'astuce, juste du bon gros boulot !

Beaucoup pensent que le job d'Usain Bolt était de courir le 100 mètres. 
Que toute sa carrière se résume à ces moins de 10 secondes sur les pistes d'athlétisme du monde entier...

Le job d'Usain Bolt était de s'entraîner pour ces 10 secondes… et cela pouvait prendre des années.
Le job d'Usain Bolt : ces années de travail et d'entraînement dans l'ombre. Ces moments d'ajustement, de doute, de faire et de refaire et d'encore refaire.
Jusqu'au jour de la course où tout ce travail pouvait enfin apparaître aux yeux du monde. Le job étant terminé, le jeu pouvait commencer. 
D'où cette attitude libérée, avant la course, que l'on connaît à cet immense athlète.

De la même manière, lorsque vous avez une prise de parole à donner, le job attendu de vous, ce n'est pas la prise de parole elle-même, c'est tout le travail de préparation, d'anticipation, de répétition. La face laborieuse de votre spontanéité et de votre aisance à l'oral !

Que croyiez-vous ? Qu'il y avait de la magie derrière tout ça ?

mardi 9 décembre 2025

Se tirer une "bullet point" dans le pied...

Dans la vraie vie, nous ne parlons pas en liste. Nous ne pensons pas en liste non plus. Il est extrêmement rare d’entendre quelqu’un dire calmement : « premier point », puis développer, puis « deuxième point », puis « troisième point ». Ça n’existe quasiment jamais, parce que notre cerveau ne fonctionne pas de cette manière-là. Dans une conversation vivante, la pensée circule d’un exemple à l’autre, elle bifurque, elle revient, elle s’ouvre. Une idée en appelle une autre, une image déclenche un souvenir, une phrase fabrique déjà la suivante. On ne pense pas le point quatre pendant qu’on découvre à peine le point un. Pas dans la vie réelle, pas dans une parole spontanée, pas dans une situation ordinaire.

Et pourtant, dès que nous entrons dans un cadre professionnel, nous changeons subitement de langue. Nous devenons séquentiels, mécaniques, organisés à outrance. « Aujourd’hui, je vais vous présenter quatre points… » Et à partir de là, quelque chose se referme dans la salle. Ce n’est pas que ce qui va être dit manque d’intérêt, c’est simplement que ce n’est plus parlé dans la langue du cerveau humain. Notre cerveau ne traite pas le monde avec des listes, des graphiques et des puces. Il traite le monde avec des situations, des tensions, des renversements, des histoires.

Nous sommes des narrateurs bien avant d’être des analystes. Ce que nous retenons vraiment, ce n’est pas une structure logique, c’est une expérience. On se souvient de ce qui est arrivé à quelqu’un, de ce qui aurait pu arriver, de ce qui a basculé à un moment donné. C'est pour cela que, lorsque vous annoncez un plan en quatre parties, vous parlez peut-être la langue de l’organisation, mais vous ne parlez plus la langue de l’attention.

Le cerveau, lui, attend un mouvement, une trajectoire, un avant et un après, un problème qui cherche sa résolution. Il attend quelque chose qui se déploie, pas quelque chose qui s’additionne. C'est exactement pour cette raison que, si vous voulez vraiment qu’on vous écoute, il ne suffit pas de mieux structurer vos présentations. Il vous faut changer de régime de parole. Arrêter de présenter comme on classe des dossiers… et commencer à raconter comme on vit.

Cela s'apprend. Se maîtrise. Se développe.




lundi 8 décembre 2025

Ce que devenir un bon communicateur va changer dans vos vies !

Je fais mes courses.
Une caisse. Une file d’attente. Rien de plus banal.

La vendeuse passe le balai.
Elle me dit : « Juste un instant... »

J’ai un choix.
Comme nous tous, des dizaines de fois par jour.

Soit je me referme.
Soit je subis.
Soit je me plains intérieurement.
Soit je consulte mon téléphone pour disparaître élégamment.

Ou bien…
je fais un pas vers l’instant.

Je dis quelque chose comme :
« C’est important de passer le balai.
Et, franchement, vous le passez très bien. Ce serait dommage de rater ça. »

Ce n’est pas vraiment une blague.
Pas une technique.
Ce n’est pas non plus un “truc de communicateur”.

C’est une simple présence.

Elle me regarde.
Elle sourit.
Puis, en scannant mes articles, elle me dit :
« Vous devriez faire du doublage. »
J'ai une voix qui se remarque. Grave. 

Un dialogue s'ouvre.

Je lui réponds :
« J’en ai fait… mais j’ai arrêté. »

Elle enchaîne, comme une évidence :
« Vous devriez chanter. »

Je lui dis :
« Je chante. »

Elle me regarde, sérieuse, lumineuse :
« Alors chantons ensemble. »

Je dis :
« Là, maintenant ? »

Elle répond :
« Pourquoi pas… »

Je dis :
« Quoi ? »

Elle me lance :
« Lara Fabian ? Sheila ? »

Je souris :
« Je n’ai pas ça en magasin… mais ce sera pour la prochaine fois. »
Je botte en touche !

On ne chantera pas.
Mais...
Mais, on a déjà dansé.

À cet instant précis,
Nous ne sommes plus un client et une caissière.
Nous voilà devenus deux humains qui viennent de se reconnaître.

On parle de briser la glace, mais elle n’a même pas eu le temps de se former.

Ce moment minuscule, ce moment que personne ne filme, que personne ne “like”, éclaire toute la suite de ma journée.

Pourquoi je vous raconte ça ?
Parce que la communication n’est pas ce que vous croyez.

Ce n’est pas parler fort.
Ce n’est pas être brillant.
Ce n’est pas convaincre.
Ce n’est pas séduire.
Pas forcément, pas toujours...

La vraie communication,
c’est oser aller vers l’autre sans savoir ce qui va se passer.

Ce n'est pas apprendre à parler.
C'est apprendre à entrer en relation.

Ce n'est pas maîtriser des techniques.
C'est créer des points de contact.

Ce n'est pas "performer".
C'est rencontrer.

Et oui, ça demande quelque chose.

Ça demande de ralentir.
De regarder.
D’écouter.
De risquer une phrase qui n’était pas prévue.

Mais en échange,
vous gagnez des moments de pic.
Des moments de justesse.
Des moments où la vie vous fait un sourire parce que cela connecte à un essentiel, un besoin : l'autre.

Devenir communicateur ne m’a pas appris à mieux parler.
Ça m’a appris à mieux me rendre disponible à ce qui est là.

Et ça…
ce n’est pas réservé aux “doués”.
C’est réservé à ceux qui sont prêts à faire ce qui est requis :
Être présent.
Être vrai. 
Et accepter de ne pas savoir à l’avance ce qui va se passer.

Et, accessoirement comprendre que communiquer est une aptitude qui s'apprend, qui s'enseigne, qui se développe...

Que je suis là pour ça !

Pour vous donner tous ces moments là, un peu à part, un peu spéciaux, un peu décalés, mais parfaitement alignés.

Et d'assurer en réunion. Cela va de soi !


mardi 2 décembre 2025

Jaloux de quelqu’un… vraiment ?

La plupart du temps, on croit être jaloux d’une personne dans sa totalité. Comme si l’autre, dans son ensemble, nous rappelait tout ce que nous ne sommes pas.
C’est faux.

En réalité, nous sommes rarement jaloux d’une personne entière.
Nous sommes jaloux d’un fragment de sa vie, d’une facette précise, d’un talent particulier :
sa maison baignée de lumière, son jardin où tout pousse sans effort, son aisance sociale, son aplomb en réunion…
Ou, par exemple, dans mon cas, la capacité de Justin Vernon à faire naître des mélodies qui me retourne l’âme en deux accords.

La jalousie, vue sous cet angle, cesse d’être un défaut honteux.
Elle devient un indice, un signal sur nos tableaux de bord intérieur :

“Regarde ici. C’est quelque chose que tu veux développer.”

La jalousie que j’éprouve me dit simplement :
Travaille ton art, ta musique, ta capacité à créer quelque chose d’unique.
Pour vous, ce sera peut-être votre créativité, votre voix, vos compétences, votre manière d’habiter votre vie. Peu importe.

Ce qui compte, c’est ceci :
La jalousie n’est pas un poison, c’est une boussole.
Elle pointe vers une ambition personnelle, parfois enfouie, parfois ignorée.

Il ne reste plus qu’à marcher dans cette direction.
Pas pour “rattraper” l’autre, mais pour devenir un peu plus nous-même.