Le téléphone... cette fenêtre sur le vide...

C'est sans doute parce que je n'étais plus allé aussi loin depuis longtemps que ce dernier voyage que je viens de terminer au Vietnam m'a éclairé sur l'un des principaux changements de ces dernières années : le smartphone.

Je me souviens de mes voyages d'il y a une vingtaine d'années. Les gens sur les marchés, derrière leurs étalages, devant leurs microscopiques boutiques, faisaient quelque chose, ils engageaient le chaland, criaient, vivaient… 

Cette année, au Vietnam, j'ai vu beaucoup, beaucoup, de visages tournés vers le bas, contemplant la lumière blanche et bleue d'un écran de téléphone. Des gens dans leur monde. Les traits de leurs visages fermés. Comme en transe. Ailleurs.

Au-delà même des villes. Dans les campagnes... Que dire d'une randonnée dans les lointaines montagnes du Nord-Vietnam ou à chaque instant, mon téléphone était capable de capter en 4G... L'efficacité du réseau vietnamien ferait pâlir d'envie les habitants de Corrèze ou du Larzac... 

Alors, des scènes comme celles-ci deviennent possibles :

Sur un sentier, au milieu de nulle part, deux enfants, sur leur téléphone...

M'ont-ils seulement vu, remarqué ?

Que dire, si ce n'est que le progrès ne se retient pas et garder confiance en l'humain et sa capacité à tirer le meilleur des technologies qu'il invente…

Mais, à regarder ces visages se fermer, ces enfants figés, prisonniers de ces mondes virtuels... je n'ai pu m'empêcher de penser que quelque chose n'était pas juste.