Imaginez, vous êtes
dans une chambre ou une pièce exiguë. Vous n'êtes pas seuls. Avec vous, une
trentaine de personnes. Toutes vaquent à leurs occupations. Puis, l'une
commence à fumer. Lourdement. L'air devient rapidement irrespirable, mais
personne ne se plaint, parce que fumer est toléré… Puis une autre commence à
répandre dans l'air un produit chimique dont la toxicité n'est pas encore
avérée, mais pourrait bien l'être, comme le révélera une étude menée dans un
futur proche. Une autre encore dépose ses déchet dans un coin de la pièce, puis
se précipite de l'autre côté, persuadée qu'elle ne pollue et ne rend invivable
qu'un coin de la pièce !
Bref, vous l'avez
compris, cette pièce c'est notre terre. À l'échelle de l'univers, nous vivons
dans un cagibi, si vous pensiez que la métaphore était exagérée… et nous
détruisons et rendons fétide l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons,
la nourriture que nous consommons… sans qu'aucun d'entre nous n'en prennent la
responsabilité, ni même ne se sente responsable…
Conduire une voiture
aujourd'hui, à Paris, revient à rendre irrespirable l'air de milliers de
personne. Même s'il faut bien se déplacer, n'est-il pas plus important de
respirer ? Mais qui derrière son volant se sent responsable de cette pollution
? Combien vais-je en agacer avec mon couplet pro-transport en commun et moyens
de déplacement propre ? Un jour viendra où nos comportements paraîtront aussi
absurdes et inconséquents que nous paraissent aujourd'hui le fait de sacrifier
des vierges et leur arracher le cœur sur un autel au sommet d'une pyramide pour
implorer les dieux de modifier le climat ! Pourtant, nous sommes en 2018.
Pourtant, nous avons la science pour nous prévenir des conséquences de cette
incurie.
Nous sommes
responsables… alors lorsque je lis qu'un quarteron d'inconscients exige le
rétablissement de la circulation sur les berges de la Seine pour qu'au prix de
notre santé et de nos poumons et de notre avenir ils puissent aller un peu plus
vite dans leurs petites voitures qui déplacent 80% de vide, je ne peux
m'empêcher de sentir la moutarde me monter au nez !
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