Il est injuste et
tout simplement inconsidéré de qualifier quelqu'un de clown lorsque ce quelqu'un fait la
démonstration de son incompétence ou de sa bêtise.
Un clown est tout
sauf bête et incompétent.
Il y a un clown en
chacun de nous, qui ne demande qu'à naître. Le clown est un autre soi-même. Une
autre version de soi qui cohabite avec celle que nous montrons au reste du
monde. Cet autre soi est connecté au moment présent. Il n'a pas de passé et
n'envisage pas son futur. Il est curieux de tout, sensible à tout, il est
parfaitement humain et c'est parfaitement ok. Le clown montre ce que c'est que
d'être totalement aligné avec ce qui fait que nous sommes des êtres humains. Ce n'est pas toujours beau et délicat à voir, mais c'est là !
Le clown n'a qu'une
mission et c'est la plus complexe de toutes : faire rire. À tout prix. Il n'y a
pas d'échappatoire. Le clown s'y lance à corps perdu et accepte de prendre le risque ultime : celui du ridicule.
Le clown est en
contact avec son auditoire. Il n'y a pas de quatrième mur pour lui. Son succès
se mesure en temps réel. S'ils rient, alors tout va bien. S'ils ne rient pas,
alors il faut faire autre chose. Vite !
Le clown est
réaliste, pour éviter de se retrouver démuni il prépare et se prépare. Il
étudie ce qui fait rire, la mécanique du rire, la mécanique du vide, des
histoires, du lien à l'autre, des sourires.
Le clown cherche la
contrainte. Il ne l'évite pas ! Elle est son salut. Le clown sait que la
liberté et donc la créativité se trouvent dans la contrainte.
Le clown part du
détail puis amplifie, amplifie, amplifie jusqu'à l'excès. Ce sont les trois
temps du clown. Ces trois temps sont les temps nécessaire pour se faire
comprendre et pour se faire entendre.
Le monde serait plus
intéressant et sans doute plus apaisé s'il y avait plus de clowns.
Traitez quelqu'un de
clown et c'est un compliment !
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