Il est parfois utile de mettre les choses en perspectives...
Nos vies sont envahissantes. Elles nous obsèdent. Nous sommes centrés sur nous-mêmes, avec un sens de ce que nous devons ou devrions accomplir, réussir, envisager, entreprendre.
Pourtant, autour de nous, l'univers nous envoie autant qu'il est possible de signes et de signaux que tout cela est futile.
Si la Terre était une bille d’un centimètre, le Soleil serait à cent dix-huit mètres. Entre les deux : rien. Du vide. Nous vivons dans ce vide, sur une poussière minuscule, que nous appelons pompeusement « notre monde ».
Aller en voiture jusqu’au Soleil, à 100 km/h et sans pause, prendrait environ cent soixante-dix ans. Pour Pluton, six mille cinq cents. À l’échelle du système solaire, nos frontières, nos urgences et nos ambitions n’existent pas. Elles se dissolvent dans le néant interplanétaire.
Et ce n'est que le système solaire ! La Voie lactée contient quatre cents milliards d’étoiles. Ce n’est qu’une galaxie parmi deux mille milliards d’autres. La lumière met cent mille ans à la traverser. Nous habitons un petit bras périphérique, quelque part sur le bord. Autant dire : nulle part.
L’univers observable s’étend sur quatre-vingt-treize milliards d’années-lumière. Sa lumière la plus lointaine voyage depuis avant la naissance de la Terre. Notre espèce, apparue il y a trois cent mille ans, n’occupe que 0,002 % de l’histoire cosmique.
Sur le calendrier de l’univers, l’humanité arrive le 31 décembre à 23 h 52. Tout ce que nous appelons « civilisation » se déroule dans les dix dernières secondes.
Alors oui, rien n’a d’importance.
Nos drames, nos gloires, nos conquêtes, nos querelles : tout cela s’efface avant même d’avoir existé.
Pourtant, c’est peut-être la plus belle nouvelle de toutes.
Car si rien n’a d’importance, tout devient possible.
Il n’y a plus rien à sauver, rien à prouver, rien à défendre.
À l'échelle de l'univers, nous sommes cet insecte qui danse dans la lumière l'espace d'un instant, magique et éphémère. Libre.
Et dans cet instant, dans cette fugacité, il nous reste à vivre — avec grâce, humour, et la conscience d’être, l’espace d’un souffle, une poussière capable de penser l'univers, dans une courte danse, dans un unique rayon lumière.
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